Rio de Janeiro, Brésil, publié le 30 juin 2011 -Le sénat chilien, une sénatrice musulmane canadienne et des organisations indiennes importantes se sont jointes au tollé mondial contre la persécution de la communauté bahá’íe iranienne.
Les derniers appels – pour la fin de l’emprisonnement des sept responsables bahá’ís ainsi que de la poursuite de la détention de douze membres du personnel et du corps enseignant de l’Institut bahá’í d’éducation supérieure (IBES) – ont coïncidé avec l’envoi d’un message adressé aux bahá’ís d’Iran par la Maison universelle de justice
La lettre, écrite en persan et datée du 17 juin, rejette comme «sans fondements» et «absurdes» les déclarations des autorités iraniennes selon lesquelles l’effort de la communauté bahá’íe pour assurer une formation à ses jeunes membres est « illégale».
La lettre reproche aussi à ceux qui, en Iran, ont rejeté les véritables valeurs islamiques, les lois de leur pays et la glorieuse histoire nationale d’érudition et de savoir et se sont permis, sur la base de préjugés religieux erronés, de refuser à des jeunes citoyens leurs études supérieures.
Détention injustifiée
Au Chili, le Sénat a unanimement demandé au président Sebastián Piñera de « condamner fermement » l’Iran pour sa persécution rigoureuse et systématique des bahá’ís.
Dans une résolution approuvée à l’unanimité le 15 juin, le sénat chilien a spécifiquement mentionné les arrestations, orchestrées le mois précédent, des membres du corps enseignant et du personnel de l’IBES, protestant contre la «détention injuste de ces personnes».
Le Sénat a noté que «depuis 1979, le gouvernement iranien a dénié systématiquement le droit à une éducation universitaire aux jeunes adeptes de sa minorité religieuse non-musulmane la plus importante, soit la communauté bahá’íe forte de 300 000 croyants. »
«Le gouvernement a aussi cherché à abolir les efforts des bahá’ís pour mettre en place leurs propres initiatives, notamment l’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES). »
Un plaidoyer passionné
Au sénat canadien, la sénatrice Mobina Jaffer a demandé de «nouvelles mesures » de la part du Canada pour «appeler l’Iran à justifier sa façon inacceptable de traiter les bahá’ís ».
La sénatrice Jaffer – qui est la première sénatrice de confession musulmane du Canada – a évoqué pendant plus de 15 minutes, le 21 juin, la situation des droits de l’homme en Iran, condamnant la « brutale campagne d’oppression de ses citoyens» dans l’ensemble du pays.
«En septembre dernier, les Nations unies ont répertorié les pratiques abusives de l’Iran, notamment la torture et la cruauté, les traitements et les punitions inhumains ou dégradants, les exécutions publiques et celles de jeunes défenseurs, l’usage de la lapidation en tant que mode d’exécution, la violation des droits des femmes, les violations des droits des minorités ainsi que les restrictions de la liberté de réunion et d’association, et de la liberté d’opinion et d’expression.»
Cependant, l’essentiel de son exposé a été consacré à l’examen de la persécution des bahá’ís par le gouvernement iranien, affirmant que cette situation «est une étude de cas des intentions réelles du gouvernement iranien face au respect de ses obligations au sujet des droits de l’homme».
«La persécution que doivent affronter actuellement les bahá’ís en Iran a peu de parallèles dans l’histoire de l’humanité», a précisé la sénatrice Jaffer. «Voici une communauté de plus de 300 000 membres qui, depuis plus de 30 ans, a été soumise à une politique étatique, souvent avouée, focalisée sur sa destruction. L’intensité de la pression subie par cette minorité religieuse est impossible à imaginer pour nous, Canadiens. Il est donc de notre devoir de sénateurs, y compris en tant qu’êtres humains, d’élever nos voix par solidarité avec leur cause. »
«Les bahá’ís sont persécutés en Iran parce qu’une élite cléricale intransigeante considère que leur religion est illégitime et qu’ils sont donc regardés comme étant des apostats ou des opposants à l’islam. Cette attitude vis-à-vis des bahá’ís est soutenue par des mensonges et de la désinformation véhiculés par les médias contrôlés par l’État. Les bahá’ís sont souvent faussement accusés d’être des agents de l’étranger travaillant en secret contre la nation. Le résultat de ces campagnes de désinformation, c’est une ignorance généralisée qui fait perdurer une culture de préjugés. »
L’enquête formelle de la sénatrice Jaffer a pour conséquence que le sénat poursuivra la discussion concernant l’Iran lors de sa session à l’automne prochain.
Actions «scandaleuses» de l’Iran
En Inde, des personnalités éminentes continuent à élever la voix contre l’emprisonnement des membres du personnel et du corps enseignant de l’IBES.
Une fondation de Lucknow, The Better Education Through Innovation (BETI) – qui est consacrée à l’éducation des filles – a exprimé sa «solidarité ferme et engagée dans la condamnation de l’action menée contre l’Institut bahá’í d’éducation supérieure».
« Il est en effet surprenant que la République islamique d’Iran doive recourir à une action qui, non seulement, dénie aux bahá’ís leurs droits de l’homme fondamentaux, mais va également à l’encontre des ordres du saint Coran qui, de manière répétée, met l’accent sur la nécessité d’acquérir la plus haute et la meilleure éducation possible », a écrit Sebha Hussain, fondateur et directeur de la fondation BETI et membre de la Commission nationale de protection des droits des enfants.
«Les mesures prises par le gouvernement en Iran sont scandaleuses aux yeux des véritables croyants ainsi que du Tout-Puissant», a-t-il terminé.
Dans une lettre adressée à l’ambassadeur d’Iran en Inde et accompagnant une pétition signée par 86 dirigeants, Maja Daruwala, directrice des Commonwealth Human Rights Initiatives, évoque la «sévère condamnation des actes brutaux de persécution contre les bahá’ís iraniens» des signataires, particulièrement contre « ceux associés au noble travail de fournir l’accès à l’éducation à la jeunesse bahá’íe, à qui a été systématiquement refusé son droit à l’éducation ».
« Nous demandons également au gouvernement d’Iran d’honorer ses obligations vis-à-vis du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et de permettre à tous ses citoyens d’accéder à l’éducation supérieure sans tenir compte de leur idéologie ou de leur croyance. »
Dossier spécial – Le procès des sept responsables bahá’ís
Le Baha’i World News Service a publié un dossier spécial qui comprend des articles et des informations générales concernant les les sept responsables bahá’ís)– leur vie, leur emprisonnement, leur procès et leur condamnation, ainsi que les allégations portées contre eux. Il présente également d’autres sources d’informations au sujet de la persécution de la communauté bahá’íe iranienne.
•Ce dossier spécial peut être consulté surhttp://news.bahai.org/human-rights/iran/yaran-special-report/
•Pour des informations en français, vous pouvez consulter sur ce site officiel des bahá’ís de France le dossier Iran.
•La page International Reaction de Bahá’í World News Service est régulièrement mise à jour avec les réactions de gouvernements, d’organisations non-gouvernementales et de personnalités éminentes aux mesures prises contre les bahá’ís d’Iran.
•La page Media Reports présente un résumé de la couverture médiatique mondiale.