Hilversum – Pays-Bas publié le 13 juillet 2011 – Une série de timbres spéciaux sur lesquels figurent des victimes de violations des droits de l’homme en Iran a été lancée aux Pays-Bas.
Les timbres actuels et les prochains de la série représentent la célèbre poétesse Simin Behbahani, le syndicaliste Mansour Osanlou, Mahvash Sabet, l’une des sept responsables bahá’ís iraniens et l’avocate de la défense des droits de l’homme, Nasrin Sotoudeh.
Les timbres sont acceptés officiellement par le service postal des Pays-Bas et sont valables pour l’envoi du courrier.
L’initiative est une idée originale de Mina Saadadi, la directrice en chef de l’association médiatique Shahrzad News, qui produit des programmes de radio et des contenus en ligne en persan et en anglais.
« Ici, aux Pays-Bas, nous avons la possibilité de publier et de concevoir nos propres timbres, a expliqué Mme Saadadi. « Il existe de nombreuses violations des droits de l’homme en Iran et nous avons pensé » : « Pourquoi ne pas couvrir les différentes parties de la société iranienne et donner un visage à ceux qui sont sous pression ? »
Shahrzad News a conclu des partenariats avec les associations appropriées dans le but de produire et de promouvoir les timbres. Celui qui représente Mansour Osanlou, le dirigeant emprisonné d’un syndicat des travailleurs des transports, a été utilisé sur des lettres envoyées en Iran par la Fédération néerlandaise des syndicats – Federatie Nederlandse Vakbeweging(FNV) – au sujet de la situation des militants syndicaux iraniens.
Cinq mille exemplaires du timbre qui représente Mahvash Sabet viennent d’être imprimés.
« Il est très émouvant de voir le visage d’une personne qui a été prête à tout sacrifier pour ses valeurs aller partout dans le monde sur des lettres et des cartes postales », a déclaré Marga Maartens, de la communauté bahá’íe des Pays-Bas.
Mme Sabet, qui est psychologue de formation, travaillait comme enseignante et directrice de plusieurs écoles. Cependant, suite à la révolution islamique de 1979, elle a été congédiée de son emploi et le travail dans l’enseignement public lui a été interdit, ainsi qu’à des centaines d’autres enseignants bahá’ís.
Mme Sabet est incarcérée depuis le 5 mars 2008. Elle a été la première à être arrêtée d’un groupe national ad hoc de sept personnes qui veillait aux besoins de la communauté bahá’íe d’Iran, forte de 300 000 membres. Après une détention illégale de 30 mois, les les sept responsables bahá’ís ont été jugés sur la base de charges forgées de toutes pièces et chacun a été condamné en août 2010 à 20 ans de prison.
« À bien des égards, ce timbre représente non seulement les sept responsables – ainsi que les quelque 90 autres prisonniers bahá’ís iraniens– mais également toux ceux qui sont persécutés parce qu’ils se sont levés pour défendre leurs principes », a ajouté Mme Maartens.
« À un moment où les autorités iraniennes prennent des mesures rigoureuses à l’égard des initiatives communautaires pour l’éducation des jeunes bahá’ís qui sont exclus de l’université, Mme Sabet – en tant qu’enseignante, mère et bahá’íe – symbolise l’engagement à l’éducation et le droit à la liberté de religion pour tous. »
Nasrin Sotoudeh, dont le visage apparaîtra sur un autre timbre de la série, est une éminente avocate qui a représenté de nombreuses victimes de violations des droits de l’homme, y compris des prisonniers condamnés à mort pour des crimes commis alors qu’ils étaient mineurs. En janvier de cette année, les autorités ont condamné Mme Sotoudeh à 11 ans de prison, accusée d’« activités contre de la sécurité nationale » et de « propagande contre le régime. » En outre, il lui a été interdit d’exercer en tant qu’avocate et de quitter l’Iran pendant 20 ans.
Simin Behbahani, âgée de 83 ans –qui sera également représentée sur un timbre– est l’une des figures les plus éminentes de la littérature persane moderne. Appelée, la « lionne d’Iran » par ses admirateurs, elle n’a plus le droit, elle non plus, de quitter le pays.
Shahrzad News publie des articles concernant les timbres et les présente lors de manifestations, notamment lors d’une conférence qui s’est tenue aux Pays-Bas, la semaine dernière, en présence de quelque 300 femmes iraniennes.
« Elles étaient heureuses d’entendre parler de l’idée de donner un visage à des personnes qui luttent pour le bien de l’Iran », a expliqué Mme Saadadi.
« Pour une association, l’art est d’être capable de s’associer avec les autres tout en se concentrant sur son propre objectif. Il est très important de collaborer avec les autres ; les minorités ethniques, les minorités religieuses ainsi que d’autres mouvements ne sont pas assez forts pour que leurs voix se fassent entendre en solitaire. »