Genève, publié le 31 janvier 2008 – Plus d’un million d’étudiants se présentent chaque année à l’examen d’entrée aux universités iraniennes. C’est ainsi que Halaku Rahmaniyan fut très heureux d’apprendre qu’il avait été classé 76ème.
« J’étais content car je savais que c’était un bon résultat qui me permettait de choisir n’importe quelle matière dans n’importe quelle université » a écrit récemment sur un blog l’étudiant de 18 ans originaire de Téhéran.
Il n’a donc pas compris pourquoi, en décembre, il n’avait toujours pas été accepté dans aucune université. Monsieur Rahmaniyan a alors appelé l’organisation nationale d’évaluation et de mesure de l’enseignement (EMEO) et s’est entretenu avec un haut fonctionnaire.
Le fonctionnaire aussi était étonné jusqu’à ce que Monsieur Rahmaniyan lui dise qu’il était bahá’í.
« Soudain, après le mot bahá’í il a interrompu la communication », écrit Monsieur Rahmaniyan.
Il a reçu ensuite une lettre de l’EMEO. Celle-ci disait : « Respectueusement, en réponse à votre demande de délivrance d’un certificat de classement pour l’année 2007, nous vous informons que la chose n’est pas possible en raison du fait que votre dossier est incomplet ».
Cette histoire est loin d’être la seule qui nous arrive d’Iran depuis les derniers mois, elle montre bien la dernière tactique adoptée par le gouvernement iranien dans sa campagne de longue date visant à bloquer l’accès des bahá’ís à l’enseignement supérieur. Cette tactique consiste à prétendre que le dossier d’examen est « incomplet ».
Près de 800 étudiants bahá’ís sur plus d’un millier qui ont présenté et réussi l’examen d’entrée en juin 2007, ont reçu la nouvelle que leur dossier était « incomplet », empêchant ainsi leur accès à l’enseignement supérieur.
Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies à Genève déclare : « Ces derniers chiffres montrent que, malgré ses dénégations, le gouvernement iranien poursuit sa campagne pour empêcher les bahá’ís d’entrer à l’université.
Mademoiselle Ala’i poursuit : « La tactique consistant à prétendre que les dossiers d’examen des étudiants bahá’ís sont ‘incomplets’ est une nouvelle ruse du gouvernement qui fait semblant de respecter les droits de l’homme tout en poursuivant sous le manteau sa persécution des bahá’ís ».
Elle fait remarquer qu’aucun des 900 bahá’ís environ qui ont présenté l’examen en 2006 n’ont reçu un avis pour « dossier incomplet.
« Cette nouvelle nous attriste particulièrement et ne fait que confirmer l’importance de la mobilisation des bahá’ís étudiants et universitaires à travers le monde et en France pour que cesse cette discrimination intolérable. » ajoute Brenda Abrar, porte-parole des bahá’ís de France.
Depuis plus de 25 ans, l’Iran refuse l’accès des bahá’ís aux universités publiques et privées. Suite aux pressions des Nations Unies, de gouvernements, d’organisations académiques, éducationnelles et de droits de l’homme, le gouvernement iranien a indiqué en 2004 qu’il cesserait de demander aux candidats à l’université leur affiliation religieuse, ce qui semblait ouvrir la voie à l’inscription des étudiants bahá’ís.
Chaque année depuis lors, le gouvernement a cependant imaginé d’autres types d’obstructions, tout en poursuivant activement une campagne visant à identifier tous les bahá’ís d’Iran, ce qui en conséquence leur permettait de viser les étudiants universitaires bahá’ís.
Pour plus d’informations sur la situation des étudiants iraniens Interdits d’apprendre: http://www.bahai.fr/interditsdapprendre