Une nouvelle rentrée en Iran, et les bahá’ís sont toujours exclus!

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New York, publié le 3 octobre 2008 – Alors que l’année universitaire reprend en Iran, les jeunes bahá’ís se sont vus, une fois de plus, fermer l’accès à l’enseignement supérieur.

Même si dans ses prises de positions publiques le gouvernement Iranien maintient que les bahá’ís sont libre d’accéder à l’université, les rapports d’Iran au cours des dernières semaines indiquent que la politique visant à empêcher les bahá’ís d’accéder à l’éducation supérieure demeure effective.

Les étudiants bahá’ís ayant essayé d’entrer à l’université ou dans d’autres institutions d’enseignement supérieur cet automne ont encore une fois constaté que leurs résultats à l’examen d’entrée étaient gelés et leurs dossiers listés comme « incomplets » sur le site Internet de l’organisme national en charge de l’examen.

Les bahá’ís ayant réussi à s’inscrire à l’université les années précédentes continuent à être exclus. Ceux qui ont essayé d’obtenir réparation par la justice ont été déçus et leurs plaintes rejetées.

« Comme les quatre années précédentes, le gouvernement iranien continue d’utiliser divers stratagèmes vicieux pour empêcher les jeunes iraniens bahá’ís de recevoir une éducation supérieure », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.

« Ces politiques gouvernementales ont pour effet de fermer la porte des universités aux bahá’ís, malgré les engagements internationaux garantissant le droit à l’éducation que l’Iran devrait honorer. Notre requête à la communauté internationale, et particulièrement aux professeurs, administrateurs et étudiants à travers le monde, est qu’ils élèvent la voix au nom des étudiants iraniens bahá’ís », ajoute Madame Dugal.

Selon les rapports en provenance d’Iran, la principale méthode appliquée cette année pour empêcher les bahá’ís de s’inscrire à l’université est de bloquer leurs résultats d’examen et de déclarer leurs dossiers « incomplets ».

Cette tactique a été utilisée l’année dernière également, mais cette année il apparaît de que nombreux étudiants bahá’ís ont été identifiés plus en amont au cours du processus. Lorsqu’ils essayèrent de s’identifier sur le site de l’examen national d’accès à l’université, ils virent s’afficher une page avec les mots « Erreur – dossier incomplet ».

La page Internet sur laquelle ils étaient automatiquement dirigés avait une adresse se terminant par les mots « error_bah » – visiblement en référence au fait que le dossier était déclaré incomplet en raison de leur appartenance à la communauté bahá’íe. (L’adresse complète était la suivante http://82.99.202.139/karsarasari/87/index.php?msg=error_bah)

Le message d’erreur s’affichait malgré le fait que les étudiants bahá’ís avaient scrupuleusement fournit toutes les informations demandées et passés les examens avec succès.

L’année dernière, pour l’année universitaire 2007-2008, sur plus de 1 000 étudiants bahá’ís qui passèrent l’examen, près de 800 furent exclus en raison de « dossiers incomplets ».

Sans dossier complet, l’inscription dans toutes les universités publiques, et la majorité des université privées est impossible.

Les étudiants qui ont contesté le fait que leurs dossiers aient été incomplets n’ont jusqu’à maintenant pas rencontré de succès devant les tribunaux iraniens.

Dans un jugement au mois d’avril dernier, la 1ère branche de la Cour Administrative de Justice a rejeté une plainte d’un étudiant bahá’í contre l’Organisation de Mesure et d’Evaluation de l’Education (OMEE).

« A la lumière du fait que l’OMEE n’a pas reconnu le plaignant comme ayant rempli les exigences, la plainte est infondée et par voie de conséquence rejetée », a jugé la Cour.

La même Cour a également rejeté la plainte d’un autre étudiant bahá’í qui avait été exclu en raison de sa religion et qui demandait à la Cour à être réintégré à l’Université. En rejetant la plainte, la Cour fit référence au mémorandum Golpaygani de 1991 qui définit un vaste plan pour bloquer « le progrès et le développement » de la communauté bahá’íe iranienne dans son ensemble, y compris en excluant les étudiants bahá’ís des universités.

La Cour jugea: « Considérant que le plaignant rempli les critères définis par le (Mémorandum Golpaygani de 1991) ratifié par le Conseil Culturel Révolutionnaire Suprème, qu’il est par conséquent considéré comme ayant échoué et qu’il n’a pas d’argument valable prouvant une violation des lignes directrices qui lui permettrait de justifier sa plainte, cette dernière est donc rejetée ».

Des rapports récents indiquent également que les bahá’ís – très peu nombreux – encore inscrits à l’université sont exclus dès que leur croyance religieuse est découverte.

Au mois d’août par exemple, un étudiant de l’université Fazilat a été convoquée par les autorités à trois semaines de la fin de l’année; alors qu’elle refusa de renier sa foi, elle fut expulsée de l’université.

Malgré ces comportements déplorables du gouvernement, le soutien en faveur des étudiants iraniens bahá’ís par de nombreux iraniens, tant en Iran qu’en dehors, grandit.

A noter particulièrement un article publié par Ahmad Batebi, un défenseur renommé des droits de l’Homme en exil. Intitulé « Les baha’is et l’éducation supérieure en Iran », publié le 2 septembre 2008 sur Rooz Online, l’article proteste contre le refus d’accès à l’éducation supérieure opposé aux bahá’ís et contre les persécutions des bahá’ís en Iran en général.

Pour plus d’informations sur la situation en Iran: http://www.bahai.fr/iran

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