NATIONS UNIES, publié le 23 octobre 2013 – D’après un rapport publié par l’expert des Nations unies concernant les droits de l’homme en Iran, peu d’améliorations ont été enregistrées malgré les récents signaux émis par ce pays montrant son intention d’améliorer la situation des droits de l’homme.
« En République islamique d’Iran, la situation des droits de l’homme continue de justifier de sérieuses inquiétudes en ne montrant aucun signe d’amélioration, » avoue Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Entres autres, M. Shaheed a exprimé son inquiétude au sujet du nombre élevé d’exécutions par l’Iran, de la discrimination continue envers les femmes et les minorités ethniques, des conditions lamentables dans les prisons et des restrictions à la liberté d’expression et d’association.
Il ajoute que les minorités religieuses en Iran, y compris les bahá’ís, les chrétiens, les musulmans sunnites et autres, « sont de plus en plus l’objet de diverses formes de discriminations légales, y compris l’emploi et l’éducation et doivent souvent affronter des détention arbitraires, des tortures et des mauvais traitements. »
Son rapport, qui sera officiellement présenté à l’Assemblée générale des Nations unies, consacre plusieurs paragraphes à la persécution à laquelle doit faire face la communauté bahá’íe d’Iran.
« Le rapporteur spécial continue d’observer ce qui apparaît comme étant une aggravation des violations systématiques des droits de l’homme visant les membres de la communauté baha’íe. Ceux-ci sont soumis à des mises en détention arbitraires, à des tortures et des mauvais traitements, à des accusations de la part de la sécurité nationale concernant un engagement actif dans les affaires religieuses, à des restrictions envers la pratique religieuse, à l’interdiction d’accès aux études supérieures, aux difficultés à trouver un emploi publique et aux sévices dans les écoles. »
Bani Dugal, représentante principale de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, a accueilli favorablement le rapport soulignant le fait qu’il proposait une image claire de la situation iranienne – conjoncture qui se poursuit, même depuis l’élection du Président Hassan Rouhani, qui a promis publiquement une amélioration.
« Des rapports récents en provenance d’Iran dévoilent des détails troublants indiquant qu’il n’y a eu absolument aucune amélioration, précise Mme Dugal. En fait des rapports adressés à nos bureaux indiquent plutôt une aggravation de la situation des bahá’ís d’Iran. Et nous avons observé que, bien que la libération récente de quelques prisonniers d’opinion ait été soulignée par les médias, aucun membre de la foi bahá’íe n’a profité de cette faveur. »
Mme Dugal poursuit : « Ce que nous voyons est la poursuite des manœuvres habituelles tentant de tromper la communauté internationale et d’apaiser l’ensemble des nations alors que, dans le pays, les répressions se poursuivent vigoureusement. La communauté bahá’íe iranienne, comme beaucoup d’autres minorités dans ce pays, reste privée de ses droits les plus élémentaires, y compris finalement le droit d’exister en tant que communauté viable. Le gouvernement iranien doit être tenu pour responsable de cette hypocrisie et de ce double contexte. »
Elle poursuit: « Dans la réponse officielle de l’Iran au rapport du Dr. Shaheed, le gouvernement proclame le respect total du droit à la citoyenneté des membres des autres religions y compris les bahá’ís.
• S’il en est ainsi, comment se fait-il que le déferlement d’incitations à la haine envers les bahá’ís continue sans relâche dans les médias contrôlés par l’état et qui, en fait, s’est intensifié au cours des dernières semaines ?
• S’il en est ainsi, comment se fait-il que les bahá’ís ordinaires font constamment l’objet de persécutions alors qu’ils tentent d’assurer leur subsistance et que les documents officiels interdisent explicitement l’engagement de bahá’ís dans des douzaines de professions dont le nombre est, en réalité, bien plus élevé.
• S’il en est ainsi, comment se fait-il que toutes les propriétés de la communauté bahá’íe soient confisquées et que, même les cimetières bahá’ís, n’évitent pas la destruction ?
• S’il en est ainsi, comment expliquer un décret officiel adressé à 81 universités qui interdit l’accès d’étudiants bahá’ís et pourquoi le gouvernement décrète-t-il l’exclusion de tout étudiant qui serait reconnu comme étant un bahá’í actif.
• S’il en est ainsi, pourquoi les avocats courageux qui défendent les bahá’ís contre l’injustice sont-ils eux-mêmes jetés en prison ?
• Et s’il en est ainsi, pourquoi le Leader suprême du pays publie-t-il un décret décrivant les bahá’ís comme étant « impurs » et appelant à ce qu’ils soient systématiquement identifiés et socialement bannis ?
Celles-là ainsi qu’un nombre incalculable d’autres actions, dont toutes sont susceptibles de discriminations religieuses attestent, sans l’ombre d’un doute, la présence d’une insidieuse campagne, faisant froid dans le dos et organisée par l’état, dont l’objectif est l’éradication, dans son pays de naissance, d’une communauté religieuse.
« Combien de temps encore, demande Mme Dugal, le gouvernement iranien va-t-il persister dans sa duplicité ? »
Pour plus d’informations (en langue anglaise) sur la persécution des bahá’ís en Iran, cliquer ici : http://www.bic.org/persecution-bahai-community