NEW YORK, le 25 octobre 2011 – Dans une campagne d’une grande ampleur qui est passée largement inaperçue en dehors de l’Iran, la haine et la discrimination sont systématiquement attisées contre la minorité bahá’íe du pays, forte de 300 000 membres.
Dans un rapport publié aujourd’hui, la Communauté internationale bahá’íe met en évidence et analyse plus de 400 articles de la presse et des médias qui, depuis plus de 16 mois, témoignent d’un effort insidieux, soutenu par l’État, de diabolisation et de dénigrement des bahá’ís, utilisant de fausses accusations, une terminologie provocante et une imagerie répugnante.
Lire le rapport (en anglais) http://bic.org/resources/documents/inciting-hatred-book
«Cette propagande anti bahá’íe est choquante par son ampleur et sa véhémence, sa portée et sa complexité », a remarqué Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies.
« Tout est cyniquement calculé pour provoquer l’hostilité envers une communauté religieuse pacifique dont les membres s’efforcent de contribuer au bien-être de leur société », a-t-elle ajouté.
Intitulé « Incitation à la haine : la campagne médiatique iranienne pour diaboliser les bahá’ís », le rapport conclut :
•la propagande anti bahá’íe est initiée et approuvée par les plus hautes autorités du pays, y compris le Guide suprême, Ali Khamenei qui, l’année dernière, a prononcé un discours extrêmement discriminatoire dans la cité sainte de Qom ;
•cette campagne fait fi des lois et des normes internationales concernant les droits de l’homme, y compris une résolution, faisant jurisprudence, votée plus tôt cette année par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et qui condamne et combat expressément les stéréotypes négatifs et les incitations à la haine vis-à-vis des minorités religieuses ;
•les bahá’ís sont étiquetés comme des étrangers dans leur propre pays et des ennemis de l’islam d’une façon clairement destinée à provoquer les susceptibilités religieuses des musulmans chiites iraniens ;
•cette campagne a pour but de détourner l’attention des appels à la démocratie en Iran, en utilisant systématiquement les bahá’ís comme boucs émissaires et, ce faisant, d’assimiler à des bahá’ís tous ceux qui s’opposent au gouvernement, ainsi que les militants des droits de l’homme, « comme s’il s’agissait du crime le plus odieux » ;
•les autorités propagent des théories de conspiration ridicules y compris que des stations de radio étrangères, en particulier British Broadcasting Corporation (BBC) et Voice of America (VOA), sont contrôlées par les bahá’ís ou sous leur influence parce qu’elles rapportent des informations concernant des violations des droits de l’homme en Iran.
« La variété de ces attaques démontre les efforts considérables et l’engagement en ressources de la République islamique », précise le rapport.
« Nombre de ces attaques sont basées sur des déformations flagrantes de l’histoire bahá’íe ; certaines tentent une stratégie de culpabilisation en associant les bahá’ís à des groupes sans aucun rapport avec eux – tels que les « satanistes » ou la police secrète du Shah ; alors que d’autres déploient une tactique d’association des bahá’ís avec des « opposants » au régime, ce qui permet au gouvernement de discréditer d’un seul coup les bahá’ís et les opposants en question. La campagne fait un usage considérable du World Wide Web et utilise souvent une imagerie choquante qui représente les bahá’ís en goules diaboliques ou en agents d’Israël. »
Bani Dugal a déclaré que la diabolisation de la communauté bahá’íe d’Iran est un sujet qui mérite l’attention des gouvernements, des institutions juridiques internationales et de toute personne impartiale, dans le monde.
« Non seulement la campagne viole clairement les lois internationales concernant les droits de l’homme, a-t-elle ajouté, mais elle contredit totalement les allégations de l’Iran qui, depuis longtemps, aux Nations unies et ailleurs, affirme qu’il soutient les mesures qui mettent hors-la-loi ou condamnent les discours haineux dirigés contre des religions ou leurs adhérents. »
« Les parallèles entre la campagne anti bahá’íe en Iran aujourd’hui et d’autres campagnes anti religieuses soutenues par des états par le passé sont indéniables. L’histoire nous montre que de telles campagnes sont d’importants signes précurseurs de violences effectives contre les minorités religieuses ou, dans le pire des cas, de génocides. »
« Il est temps de rappeler à l’Iran que de telles violations flagrantes de la loi et des normes internationales ne peuvent être tolérées », a conclu Mme Dugal.
Section spéciale – Incitation à la haine : une campagne médiatique de l’Iran pour diaboliser les bahá’ís
Une section spéciale du site web du bureau de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies présente l’entièreté du rapport « Incitation à la haine : une campagne médiatique iranienne en vue de diaboliser les bahá’ís », en anglais et en persan, ainsi qu’une annexe de 197 pages qui résume chacun des 400 documents ou articles qui ont été réunis pendant la période de cette enquête, du 17 décembre 2009 au 16 mai 2011.