Nations Unies, publié le 10 mars 2013 – L’enquêteur indépendant des Nations unies pour l’Iran a réclamé la libération immédiate des sept responsables bahá’ís emprisonnés et a demandé que l’Iran « honore pleinement » ses engagements légaux au sujet de la liberté de religion ou de croyance.
Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran , a lancé cet appel, la semaine dernière, dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme dont le siège se situe à Genève.
Dans un autre rapport au Conseil, également publié le 28 février 2013, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souligné les graves préoccupations soulevées par M. Shaheed. Il a mis l’accent sur l’ampleur et la portée des violations constantes des droits de l’homme en Iran, comprenant l’utilisation généralisée de la torture, la détention d’avocats et de journalistes, ainsi que la répression continue des minorités. Sur ce dernier point, il a fait remarquer que « de graves discriminations contre les minorités ethniques et religieuses, en droit et en pratique, continuent à être signalées, en particulier contre la communauté bahá’íe ».
« Une campagne médiatique permanente anti-bahá’íe a entraîné des attaques de plus en plus nombreuses sur ses membres et sur leurs biens, a déclaré M. Ban. Cette campagne nationale qui consiste en des brochures anti-bahá’íes, des posters, des séminaires et la diffusion de discours anti-bahá’ís á la radio semblent être tacitement ignorée par les autorités. » Il a ajouté qu’il y a eu une « augmentation notable » du nombre des arrestations et des mises en détention des bahá’ís ; plus de cent d’entre eux sont actuellement en prison.
De façon générale, M. Ban a déclaré que « les violations des droits de l’homme ont continué, avec une intensification de la répression contre les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les militants pour les droits des femmes ».
Le rapport de M. Shaheed a décrit la façon dont le gouvernement iranien utilise la torture, l’isolement cellulaire ainsi que l’arrestation arbitraire et la détention dans une répression permanente contre les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et d’autres personnes encore.
Il a aussi fait part de son inquiétude au sujet des lois et des pratiques qui répriment les femmes, faisant remarquer que les femmes font face à une inégalité de sexe dans les domaines de l’emploi, de l’éducation et de la liberté de mouvement. Il a précisé que les militants pour les droits des femmes « continuent d’être harcelés pour avoir fait des déclarations qui critiquent la politique ou les actions du gouvernement ».
Au sujet des bahá’ís, M. Shaheed a fait part de son « inquiétude » concernant « la persécution systématique des membres de la communauté bahá’íe », qui comprend « de graves pressions socio-économiques, des arrestations et des mises en détention ». Il a demandé au gouvernement iranien « d’envisager la libération immédiate des prisonniers de conscience tels que les pasteurs [chrétiens] Behnam Irani, Farshid Fathi et les responsables de la communauté bahá’íe ».
Les sept responsables bahá’ís emprisonnés – Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli, et Vahid Tizfahm – sont injustement emprisonnés depuis 2008. En 2010, ils ont été déclarés coupables sur de fausses accusations et ils ont été condamnés à une peine de 20 ans de prison, ce qui est, actuellement, la plus longue peine infligée à des prisonniers de conscience en Iran.
Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies à Genève, s’est félicitée des deux rapports, disant qu’ils « offrent une excellente documentation démontrant à quel point l’Iran continue de refuser à ses citoyens leurs droits de l’homme fondamentaux ».
Elle a poursuivi : « Les rapports dépeignent un pays où non seulement les bahá’ís, mais aussi les journalistes, les femmes, les défenseurs des droits de l’homme et de nombreuses minorités ethniques et religieuses, font face à une sévère répression.
« Pourtant, aux Nations unies et au Conseil des droits de l’homme, les diplomates iraniens continuent à nier que quelque chose va mal, proclamant que l’Iran est un pilier de la démocratie et un fervent défenseur des droits de l’homme. »