Ce texte n’engage que son auteur et ne représente pas une position officielle des bahá’ís de France
J’aurais aimé m’oublier,
Et toi, tu te rappelles de moi.
Tu es la vie.
J’étais la mort.
Tu es l’eau.
J’étais le feu.
Que tu m’oublies à jamais.
Je vois ton sourire de saint.
Tu vois ma colère de diable.
Je sens la chaleur de tes mains.
Tu recevais la froideur des rotins.
Te rappelles-tu de moi ?
J’aurais aimé ne pas exister.
Je te lançais des cailloux,
Et tu m’offrais tes sourires doux.
Je te criais la haine.
Et tu m’offrais ta veine.
Tu me faisais des dons.
Et moi, j’incarnais le démon.
Je t’empêchais de vivre.
Pour t’éviter le rire.
Pour te barrer la route.
Je te fuis.
Et toi,
Tu me suis.
Je ne te disais mot.
Et tu me chantais la vie.
J’étais une épine.
Tu soignais mon nid.
Oublie-moi.
Je t’en supplie.
Je t’ai fait du mal.
Tu es le bien.
J’ai honte de moi.
Je veux te fuir.
Arrête de me suivre.
Le temps est passé.
Je t’ai expulsé.
Tu as passé la vie.
Je suis toujours aussi vil.
Oublie-moi.
Je t’en supplie.
Je veux exister.
Tu m’as pardonné.
Je ne vis que de souvenir.
Du mal que je t’ai fait.
Diable que je suis.
Je veux revenir.
Aux temps du passé
Pour me rattraper.
Pour t’adorer.
Pour te faire vivre.
Pour te ranimer.
Pour me faire pardonner.
Fereydoun B., 25 mars 2009