New-York, publié le 15 février 2009 – Les réactions internationales à l’annonce du procès des sept responsables bahá’ís accusés notamment d’espionnage ont été rapides. Des gouvernements, des responsables parlementaires et des organisations de défense des droits de l’Homme ont fortement critiqué le procès et ont parfois même appelés à la libération immédiate des bahá’ís.
Les septs responsables ont été emprisonnés à Téhéran au printemps dernier. Depuis lors, aucune charge formelle n’a été retenue contre eux, mais l’agence de presse iranienne ISNA a annoncé mercredi dernier que les bahá’ís seraient jugés pour « espionnage en faveur d’Israël, offense au caractère sacré de la religion et propagande contre la république islamique ». Les prisonniers n’ont pas eu accès à leur avocat, la Prix Nobel Shirin Ebadi.
Aux Etats-Unis, le département d’Etat a condamné « la décision du gouvernement iranien de retenir des charges totalement infondées d’espionnage à l’encontre des septs responsables de la communauté iranienne bahá’íe ».
« Les autorités ont détenu ces bahá’ís depuis plus de neuf mois sans accès à un conseil juridique et sans qu’aucune preuve n’ait été rendue publique. Les accusations portées dans les médias iraniens et internationaux font partie des persécutions continues des bahá’ís en Iran », a déclaré vendredi le porte-parole du Département d’Etat Robert Wood.
A Londres, Amnesty International a publié une « action urgente » appelant à la « libération immédiate et inconditionnelle » des sept.
Au Canada, le membre du Parlement et ancien Ministre de la justice Irwin Cotler a pris la parole à la Chambre des Communes et a exprimé sa préoccupation que ce procès puisse conduire à la peine de mort des sept bahá’ís. Il a qualifié les charges de « montées de toute pièce ».
« Les persécutions systématiques et systémiques de la minorité bahá’íe en Iran se sont encore malheureusement manifestées cette semaine alors que les sept membres du groupe des Amis d’Iran, déjà détenus depuis près d’un an dans la célèbre prison d’Evin, ont été accusés vendredi d’espionnage pour le compte d’Israël, d’insultes contre l’Islam et de faire de la propagande contre l’Etat », a déclaré Monsieur Cotler.
En Allemagne, le membre du Bundestag Dr. Peter Ramsauer, responsable de l’Union social-chrétienne a exprimé sa « profonde préoccupation » au sujet du sort des sept prisonniers. « Notre attente minimale pour un procès équitable est l’accès inconditionnel pour l’avocat de la défense, la Prix nobel Shirin Ebadi, à ses clients et que le procès soit public » a-t-il ajouté.
La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale a rendu publique une déclaration dans laquelle elle indique « qu’il est décevant que le gouvernement iranien démontre qu’il utilisera tout prétexte, même infondé, pour harceler et emprisonner ceux dont les croyances religieuses diffèrent de celles imposées par l’Etat ».
« Le procès équitable, auquel l’Iran est engagé en tant que signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, est absent de ce dossier », indique Felice D. Gaer, le Président de la commission dans la déclaration.
Le communiqué de l’agence ISNA n’indiquait pas les nom des accusés, mais il est présumé qu’il s’agit de Madame Fariba Kamalabadi, Monsieur Jamaloddin Khanjani, Monsieur Afif Naeimi, Monsieur Saeid Rezaie, Monsieur Mahvash Sabet, Monsieur Behrouz Tavakkoli et Monsieur Vahid Tizfahm.
Ils forment un organe informel de coordination appelé « les Amis en Iran » qui a été mis en place, ce que le gouvernement savait, il y a quelques années de cela pour faire face aux besoins minimaux des 300 000 bahá’ís d’Iran après que ses administrations élues eurent été dissoutes par décision du gouvernement en 1983.
Une porte-parole de la Communauté internationale bahá’íe a déclaré la semaine passée que les sept sont innocents des charges retenues à leur égard et ne sont détenus qu’au seul motif de leurs convictions religieuses.
« Les accusations sont fausses, et le gouvernement le sait », déclare Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations-unies à Genève. « Les sept bahá’ís détenus à Téhéran doivent être libérés immédiatement ».
Dans son appel à « action urgente » jeudi dernier, Amnesty International indique qu’elle « considère que les charges sont politiquement motivée et que les prisonniers sont des prisonniers d’opinion, détenus au seul motif de leurs convictions et de leurs activités pour la communauté bahá’íe ».
« S’ils étaient condamnés, ils feraient face à de longues peines de prison, ou même la peine de mort », précise l’organisation.
D’autres groupes de défense des droits de l’Homme et organisations non-gouvernementales ont fait des déclarations similaires.
A Washington, l’organisation Freedom House (Maison de la liberté) a condamné l’Iran au sujet de ce possible procès, estimant que: « Les cinq hommes et deux femmes devraient être libérés immédiatement, de même que les dizaines d’autres bahá’ís qui sont en prison pour avoir exercé leur droit fondamental à la liberté religieuse ».
L’Institut pour la religion et la politique publique, également basé à Washington, a qualifié les charges d’ « absurdes ».
« L’arrestation des dirigeants bahá’ís iraniens est tout simplement un nouvel essai d’intimider et de miner les croyants de cette foi. L’Iran n’est pas connu pour son respect du droit à la croyance de croyants non-chiites. Nous appelons à ce que les charges soient abandonnées et les prisonniers libérés », a déclaré le Président de l’Institut, Joseph K. Grieboski.
Pour les biographies des sept dirigeants arrêtés cliquer ici.
Pour plus d’information sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran