GENÈVE, publié le 16 mai 2013 – Le 13 mai dernier, quatre experts éminents des droits de l’homme des Nations unies ont demandé à l’Iran la libération immédiate des sept responsables bahá’ís emprisonnés.
Dans un communiqué de presse publié à la veille du cinquième anniversaire de l’arrestation des sept bahá’ís, les quatre experts ont insisté sur le fait que ceux-ci sont détenus uniquement en raison de leurs croyances religieuses, que leur maintien en détention est injuste et abusif et que le traitement des minorités religieuses par l’Iran viole le droit international.
« Le gouvernement iranien doit démontrer son attachement à la liberté de religion en libérant immédiatement et inconditionnellement ces prisonniers de conscience », a déclaré Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran. « Ces cas sont apparemment caractérisés par la non-garantie des normes d’un procès équitable qui met globalement en péril la liberté religieuse en Iran. »
El Hadji Malick Sow, président du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, Heiner Bielefeldt, rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction et Rita Izsak, experte indépendante de l’ONU sur les questions relatives aux minorités, se sont joints à M. Shaheed en contribuant au communiqué de presse par une courte déclaration personnelle.
« Ces sept bahá’ís sont emprisonnées uniquement pour avoir géré les affaires administratives et religieuses de leur communauté, a précisé M. Malick Sow. Ces personnes ont été condamnées au terme d’un procès qui ne respectait pas les garanties d’un procès équitable établies par le droit international. »
Mme Izsak a fait remarquer que les bahá’ís sont la plus grande minorité religieuse non musulmane d’Iran. « Leur existence et leur identité religieuse doivent être protégées en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les minorités. Sinon, leur droit de professer et de pratiquer leur propre religion librement et sans ingérence ni discrimination quelconque peut être violé. »
M. Bielefeldt a déclaré : « L’Iran doit s’assurer que les bahá’ís ainsi que les autres religions minoritaires non reconnues peuvent pratiquer leurs croyances sans entrave ni peur. »
Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe
auprès des Nations unies à Genève, a indiqué que ces déclarations envoient un message « sans équivoque » à l’Iran.
« Le traitement infligé aux bahá’ís par le gouvernement est inacceptable. C’est le signal extrêmement puissant envoyé par des personnes appartenant aux organes principaux des Nations unies et qui sont les plus directement concernées par la surveillance des droits de l’homme en Iran », a précisé Mme Ala’i.
« Leurs conclusions, basées sur leur examen attentif de la situation en Iran, ne laissent aucune marge aux fonctionnaires du gouvernement iranien pour justifier l’incarcération de ces sept personnes – ou de plus de 100 autres bahá’ís actuellement emprisonnés en Iran en raison de leurs croyances religieuses », a-t-elle continué.
Le communiqué de presse des quatre experts intervient alors les bahá’ís et d’autres groupes sont engagés dans une campagne mondiale – sur le thème « Cinq ans de trop » – qui vise à mettre en lumière l’emprisonnement totalement injuste et abusif des les sept responsables bahá’ís ainsi que la détérioration de la situation des droits de l’homme en Iran.
Six de ces personnes ont été arrêtées il y a cinq ans, le 14 mai 2008. La septième avait été arrêtée deux mois plus tôt, le 5 mars 2008. Leurs noms sont Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm.
Au moment de leur arrestation, les sept responsables bahá’ís
étaient membres d’un groupe ad hoc qui s’occupait des besoins spirituels et sociaux de la communauté bahá’íe iranienne qui a été intensément persécutée par le gouvernement iranien depuis la Révolution iranienne de 1979.
Dans un procès qui a duré six jours en 2010, les sept responsables bahá’ís
ont été injustement reconnus coupables de divers « crimes » – dont l’espionnage ou d’agissement contre le régime – et ils ont été condamnés à 20 ans de prison, les peines de prison les plus longues de tous les prisonniers d’opinion actuellement détenus dans les prisons iraniennes.