GENÈVE, le 13 novembre 2011 – Tandis que plus d’informations sont révélées concernant le procès des sept enseignants bahá’ís, le tollé mondial contre la persécution des étudiants et des enseignants bahá’ís iraniens continue de prendre de l’ampleur
Au cours des derniers jours, des politiciens au Brésil, des enseignants universitaires en Allemagne et en Irlande et un groupe international de cinéastes renommés ont condamné l’exclusion systématique des bahá’ís des études supérieures en Iran, ainsi que les attaques du gouvernement iranien contre les efforts officieux de la communauté bahá’íe pour instruire ses propres jeunes.
La Communauté internationale bahá’íe a récemment appris que les sept enseignants emprisonnés – tous des professeurs ou des assistants engagés dans une initiative communautaire connue sous le nom d’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES) – ont comparu devant la cour chacun à leur tour en deux jours, les poignets menottés et les pieds entravés. Là, en présence de leurs avocats, ils ont été informés du verdict et de leurs sentences.
« Ni les défenseurs ni leurs représentants légaux n’ont vu une copie écrite du verdict », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies à Genève. « Mais nous savons par des transcriptions, faites par des personnes présentes à l’audition, que les sept enseignants ont été déclarés coupables « d’appartenance à la secte déviante « Bahaiste », avec l’objectif de prendre des mesures contre la sécurité du pays, afin de promouvoir les visées de la secte déviante et celles des organisations similaires à l’extérieur du pays. »
« Les jugements ont aussi décrit les activités des accusés au sein de l’IBES comme des crimes et comme des preuves de leur supposée intention de subvertir l’état », a ajouté Mme Ala’i.
Deux des bahá’ís, Vahid Mahmoudi et Kamran Mortezaie, ont été condamnés chacun à cinq années de réclusion, tandis qu’une peine de quatre ans de prison a été infligée à Mahmoud Badavam, Nooshin Khadem, Farhad Sedghi, Riaz Sobhani et Ramin Zibaie.
« Les autorités savent très bien qu’il n’y a absolument rien de vrai dans ces accusations, a expliqué Mme Ala’i. « L’interdiction faite aux diplomates étrangers d’être présents aux procès et le refus du pouvoir judiciaire de fournir un document écrit du verdict montrent à quel point les affirmations et les actions du gouvernement sont injustifiables et révèlent clairement la discrimination religieuse flagrante qui est au cœur de cette affaire. »
Une condamnation continue
Au cours des cinq derniers mois, depuis le début de leur détention, le tollé soulevé par l’incarcération des sept enseignants a gagné le monde entier. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a été le premier à critiquer les actions de l’Iran, ainsi que des personnalités mondiales éminentes comme les lauréats du prix Nobel de la paix, l’archevêque Desmond Tutu et Jose Ramos-Horta, président du Timor oriental. En octobre, quelque 43 philosophes et théologiens renommés de 16 pays ont signé une lettre ouverte protestant contre l’attaque lancée contre l’IBES.
Vendredi dernier, en Irlande, plus de 50 enseignants ont appelé les autorités iraniennes à cesser d’attaquer les bahá’ís et à permettre l’accès aux études supérieures pour tous. « Il est difficile de croire que n’importe quel gouvernement refuserait le droit à l’éducation à un groupe d’étudiants, ont-ils écrit au Irish Times. « Il est clair, à partir de ces actions, que les autorités iraniennes sont déterminées à bloquer le progrès et le développement de ces jeunes en leur refusant une éducation, simplement à cause de leur religion. »
En Allemagne, quelque 45 professeurs renommés ont aussi demandé la libération immédiate des sept prisonniers. Dans une lettre datée du 25 octobre au ministre iranien des Sciences, de la Recherche et de la Technologie, ils ont écrit : « Nous insistons sur l’observance inconditionnelle du droit aux études supérieures pour tous les citoyens de votre pays en accord avec les normes internationales… »
Quatre jours plus tôt, Markus Loning – délégué du gouvernement fédéral allemand pour la Politique des droits de l’homme et l’aide humanitaire – avait déclaré : « Les accusés doivent avoir droit à un procès transparent selon les principes du respect des lois. » Rolf Mutzenich, porte-parole pour les Affaires étrangères du groupe parlementaire social-démocrate allemand, a qualifié le procès « d’inacceptable et l’intolérance religieuse qu’il reflète est insupportable… Il est urgent et nécessaire pour le gouvernement iranien de mettre fin à sa discrimination envers les bahá’ís et de respecter leurs droits fondamentaux à l’éducation et à la pratique de leur religion. »
La semaine dernière, 26 cinéastes, producteurs et acteurs ont demandé au gouvernement brésilien de défendre les droits des cinéastes, des journalistes et des enseignants bahá’ís et de faire appel à l’Iran pour qu’ils soient libérés immédiatement. Parmi les signataires de la lettre ouverte, dont le prestigieux journal brésilien Folha de Sao Paolo a fait un compte rendu, figuraient de grands réalisateurs tels que Hector Babenco, Atom Egoyan, Mohsen Makhmalbaf et Walter Salles.
Dans une déclaration du 20 octobre, le représentant fédéral brésilien, Luiz Couto, ancien président de la Commission des droits de l’homme du pays, a déclaré : « Nous connaissons tous le travail qui est réalisé par les bahá’ís au Brésil dans les domaines de l’égalité, de la justice et des droits de l’homme ; et beaucoup d’entre nous connaissent aussi très bien leur travail d’éducation dans les communautés… Pourquoi ces personnes ne peuvent-elles pas avoir le droit de professer leur foi ? »
Un soutien pour les enseignants emprisonnés est aussi venu de Scholars at Risk (SAR), un réseau international de plus de 260 universités et collèges dans 33 pays, dédié à promouvoir la liberté de l’enseignement et la liberté de pensée, d’opinion, d’expression, d’association et de voyager.
« Les faits suggèrent une tentative pour priver les bahá’ís de la possibilité d’accéder aux études supérieures en Iran, et soulèvent de vives inquiétudes concernant une campagne plus étendue pour limiter la capacité des intellectuels et des étudiants en général de travailler librement en Iran », a écrit le SAR, le 31 octobre.
« Le réseau Scholars at Risk trouve ces implications particulièrement inquiétantes et regrettables, étant donné la riche histoire intellectuelle de l’Iran et son soutien traditionnel aux valeurs de l’érudition et de la libre recherche. »
Couverture du Bahá’í News Service de la persécution des bahá’ís en Iran
•Le Bahá’í World News Service a publié une section spéciale http://news.bahai.org/human-rights/iran/education/ qui comprend des articles et des informations sur la campagne de l’Iran visant à refuser l’éducation supérieure aux bahá’ís. Elle comporte des nouvelles concernant les derniers développements, un résumé de la situation, le profil des enseignants bahá’ís emprisonnés, des articles spécifiques, des études de cas et des témoignages d’étudiants, des références et des liens.
•Un autre rapport spécial http://news.bahai.org/human-rights/iran/yaran-special-report/ présente des articles et des informations sur les sept responsables bahá’ís iraniens – leur vie, leur emprisonnement, leur procès et leur condamnation – et les accusations portées contre eux. Il offre aussi des informations supplémentaires sur les persécutions de la communauté bahá’íe d’Iran.
•Pour des informations en français, vous pouvez consulter le dossier Iran sur ce site officiel des bahá’ís de France.
•La page International Reaction http://news.bahai.org/human-rights/iran/iran-update/international-reaction.html du Bahá’í World News Service est régulièrement mise à jour avec des réponses de gouvernements, d’organisations non-gouvernementales et de personnalités importantes aux agressions perpétrées contre les bahá’ís en Iran.
•La page Media Reports http://news.bahai.org/human-rights/iran/iran-update/media-reports.html présente un résumé de la couverture médiatique partout dans le monde.