France, Paris, publié le 6 avril 2012 – Dimanche 1er avril 2012 est un jour historique pour les parisiens. Pour la première fois une campagne mobile a lancé un appel à la « Libération des responsables baha’is de l’Iran : prisonniers de conscience ».
Le but de cette campagne était de sensibiliser le grand public et de faire prendre conscience de l’injustice que subissent tous les défenseurs des droits de l’homme en Iran. Cette action est à l’initiative de l’association United4Iran.
La date du dimanche 1 avril 2012 a été choisie car elle marque le triste compte de 10 000 jours cumulés de prison pour les Yarans, les sept responsables baha’is injustement condamnés à 20 ans de prison.
Cette journée d’action a été mondiale, plus d’une douzaine de grandes villes à travers le monde s’étant mobilisées ; des panneaux d’affichage mobiles représentant l’effigie des prisonniers ont été visibles en Europe à Paris, Berlin, Londres et aux Pays-Bas, et également en Afrique du Sud, en Australie, au Brésil, aux États-Unis, en Inde et en Nouvelle-Zélande. Lire à ce sujet l’article « Appel mondial pour la libération sans condition des responsables bahá’ís et des autres prisonniers de conscience iraniens »
Pourquoi United4Iran ?
Cette initiative a été coordonnée par le groupe de défense des droits de l’homme en Iran, United4Iran. « Cette action a attiré l’attention mondiale sur la détresse des sept responsables bahá’ís, ainsi que sur tous les prisonniers de conscience qui restent derrière les barreaux et qui ont besoin de notre total soutien », a déclaré Firuzeh Mahmoudi, directrice et fondatrice de United4Iran.
« Ceux d’entre nous qui peuvent s’exprimer doivent devenir les voix de ceux que l’on a réduits au silence. Il est important pour nous de continuer à faire pression contre la persécution des minorités religieuses en Iran qui sont toujours sujettes à des arrestations arbitraires, à la persécution et à des condamnations injustes », a-t-elle encore ajouté.
Sarah Shourd, ancienne militante ayant été emprisonnée, est maintenant l’avocate des prisonniers politiques pour l’association de défense des droits de l’homme à but non lucratif United4Iran, et elle relaie elle aussi l’appel pour leur libération immédiate.
Pendant son emprisonnement, Mme Shourd a eu une rencontre marquante avec l’une des responsables bahá’íes emprisonnées. « Fariba Kamalabadi et moi avons été menées à la clinique de la prison les yeux bandés. Nous marchions en file indienne et la première chose qu’elle a faite était de tendre le bras et de me frotter le dos affectueusement. Elle m’a souri, en me murmurant qu’elle était désolée que je sois seule, puis m’a rapidement dit qui elle était, explique Mme Shourd. Plus tard, quand j’ai été libérée et que j’ai pu me renseigner sur les sept responsables bahá’ís, qui sont détenus sans une véritable représentation légale ou un procès équitable, j’ai été encore plus stupéfaite de la gentillesse et de la bravoure de Fariba ce jour-là. »
Elle se joint donc à l’appel pour la libération de Fariba Kamalabadi et ses coreligionnaires, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm.
« Ils sont retenus prisonniers uniquement à cause de leurs convictions religieuses, de leur demande de droits civiques et d’éducation pour les bahá’ís », déclare-t-elle. « Le gouvernement iranien est en grave contradiction avec la loi internationale en ce qui concerne ces cas et ils doivent être libérés immédiatement. »
Rappel :
Rappelons qu’avant leurs arrestations en 2008, les sept responsables bahá’ís étaient membres d’un groupe national ad hoc qui veillait aux besoins de la communauté bahá’íe de l’Iran, forte de 300 000 membres, soit la plus importante minorité religieuse non -musulmane de ce pays. Chacun d’eux a été condamné à 20 ans de prison après six brèves comparutions au tribunal, caractérisées par l’absence de procédures légales régulières.
La journée d’action du dimanche 1er avril à Paris, vue par un des participants bahá’ís :
Nous avons commencé notre tour de Paris, au Trocadéro. C’est un endroit symbolique où se trouve la place des droits de l’homme, juste devant la Tour Eiffel. Nous aurons eu deux endroits où nous sommes restés plus longtemps stationnés durant cette journée, soit à la Tour Eiffel -Trocadéro et à la place de la Bastille.
Nous avons appris que dimanche est bien le meilleur moment pour ce genre d’initiative car la circulation est fluide. Effectivement, nous pouvions voir des passants calmes qui profitaient tranquillement de leur après-midi et qui étaient disponibles pour lire notre message ou encore discuter avec l’équipe organisatrice.
Un des moments forts de cette journée a été également le slam de Mathieu Marie-Eugénie, un jeune artiste de la région parisienne qui a interprété sa chanson devant la Tour Eiffel et la Bastille.
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