GENÈVE, publié le 11 août 2011 – Responsables d’une nouvelle action scandaleuse de discrimination religieuse, les autorités de la ville de Tabriz en Iran ont refusé aux bahá’ís l’autorisation d’inhumer une parente en conformité avec la loi bahá’íe et, à la place, elles ont promis d’ensevelir la défunte sans cercueil, selon le rite musulman.
« Pour tous ceux qui connaissent la culture du Moyen-Orient, l’idée que le gouvernement puisse obliger une famille à enterrer son être cher selon le rituel d’une autre religion dépasse l’entendement », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies à Genève.
Elle a fait remarquer que, selon les rites bahá’ís d’inhumation, le défunt doit être enterré dans un cercueil, alors que, selon la loi musulmane, aucun cercueil n’est utilisé.
« Cet incident démontre de manière évidente jusqu’où les autorités iraniennes peuvent aller pour manifester leurs préjugés et leur animosité envers les bahá’ís », a-t-elle affirmé.
L’affaire a débuté lundi lorsque les autorités de Tabriz ont précisé à la famille de Mme Fatemeh-Soltan Zaeri qu’elle ne pourrait pas l’enterrer dans le cimetière local selon la loi bahá’íe. À la place, ont-elles précisé, elle devrait être enterrée selon les coutumes musulmanes.
La famille a protesté, faisant remarquer qu’il avait toujours été possible à tous les membres de toutes les religions rencontrées dans la région d’enterrer leurs défunts comme ils le souhaitaient.
En réponse à cette protestation, les autorités ont exigé que Mme Zaeri soit enterrée sans cercueil – et elles ont fait savoir qu’elles détenaient son corps pendant 48 heures afin d’empêcher un éventuel transfert.
Le 9 août, lors d’un nouveau contact d’un membre de la famille avec les autorités du cimetière, plaidant pour la restitution du corps afin de l’enterrer ailleurs, il a été informé qu’elle serait, de toute façon, enterrée le jeudi, sans cercueil, lors d’une cérémonie musulmane, et que seul son mari aurait la permission d’être présent.
Ce n’est que l’incident le plus récent d’un long passé de problèmes auxquels les bahá’ís ont eu à faire face quant à l’inhumation appropriée de leurs défunts. Dans de nombreuses villes d’Iran, les bahá’ís ont longtemps été empêchés d’utiliser les cimetières musulmans et, en remplacement, ils ont pu créer leurs propres cimetières.
Cependant, ces cimetières bahá’ís ont été souvent saccagés et profanés.
Au cours de l’année passée, les cimetières bahá’ís à Téhéran, Ghaemshahr, Marvdasht, Semnan, Sari et Ispahan ont été dégradés, détruits au bulldozer ou, d’une manière quelconque, fermés à la communauté bahá’íe. À la fin du mois d’avril, un petit cimetière à Gilavand, ne contenant que quatre tombes, a été profané par des intrus à l’aide d’un tracteur ; les quatre sépultures ont été détruites. Auparavant, en mars, une famille bahá’íe de Najafabad a été empêchée d’enterrer un être cher dans le cimetière bahá’í et ce en dépit du permis qui lui avait été délivré.
« Les autorités iraniennes ont constamment nié le fait que leur gouvernement persécute les bahá’ís en raison de leur religion. Les tracasseries concernant les enterrements bahá’ís et la profanation des cimetières sont des indications claires d’une persécution basée uniquement sur la religion et non le résultat d’une quelconque menace représentée par les bahá’ís ? » a conclu Diane Ala’i.