New Delhi, publié le 12 juin 2010 – À la veille de la quatrième audience dans le procès des sept responsables bahá’ís iraniens emprisonnés, des voix se sont élevées à travers le monde entier pour qu’ils soient libérés.
L’archevêque catholique romain de Delhi s’est adressé au Guide suprême iranien appelant à la libération des sept bahá’ís « ou à tout le moins à leur libération sous caution dans l’attente d’un procès équitable et public en accord avec les standards juridiques internationaux ».
« Lors des audiences tenues jusqu’à ce jour, aucune preuve de faits répréhensibles n’a été présentée comme l’ont confirmé leurs avocats », écrit l’archevêque Vincent M. Concessao dans sa lettre à l’ayatollah Ali Khamenei, datée du 5 juin 2010.
Hier, le militant et leader spirituel Swami Agnivesh a conduit un défilé pacifique à travers les rues de New Delhi jusqu’à la maison Hyderabad, propriété du gouvernement utilisée pour les évènements importants et les conférences de presse.
Les manifestants, beaucoup d’eux portant des masques, brandissaient des bannières et des pancartes représentant les responsables bahá’ís ainsi que des images d’autres prisonniers actuellement détenus.
Selon le journal The Hindu, Swami Agnivesh a indiqué à l’assemblée que l’humanité exige amour et respect pour chacun et devrait permettre la coexistence pacifique et solidaire de différents systèmes de croyances et idéologies.
Initiative mondiale
La marche à New Delhi était un prélude à la journée mondiale d’action de demain exigeant la fin des violations des droits de l’homme en Iran et marquant le premier anniversaire de l’élection présidentielle contestée.
L’initiative, coordonnée par United4Iran, est soutenue par de nombreuses organisations dont Amnesty International et la Communauté internationale bahá’íe.
Des ONG réputées se joignent à tout un ensemble de groupes locaux, de groupes d’étudiants, de groupes basés sur Internet, pour organiser simultanément des évènements dans de nombreuses villes et campus à travers le monde. Le site Internet de la campagne est disponible ici.
Au Royaume-Uni, un panneau d’affichage mobile représentant les sept responsables baha’is a été mis en circulation à Londres en vue d’attirer l’attention sur leur sort.
Pendant ce temps, aux États-Unis, Frank R. Wolf, membre de la Chambre des représentants, a déposé une motion appelant à renouveler le soutien aux sept bahá’ís.
« Le monde ne peut fermer les yeux sur la brutale répression que le régime inflige à son propre peuple », a indiqué Monsieur Wolf.
« Nous devons continuer à défendre le droit à un procès équitable pour ces sept responsables bahá’ís ainsi que les droits fondamentaux de la communauté dans son ensemble laquelle, selon le récent rapport de la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale, « a été soumise à des violations particulièrement sévères en Iran. »
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies
Des préoccupations ont également été exprimées cette semaine lors des débats à la 14ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. La situation de la persécution des bahá’ís y a été évoquée le mardi 8 juin au nom de l’Union européenne par l’Espagne. Elle a également été mentionnée dans les contributions de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis.
« Nous craignons que la situation déjà désastreuse des droits de l’homme en Iran ne continue à se détériorer si la communauté internationale ne continue pas à tenir le gouvernement iranien responsable de ses actions », a indiqué le représentant canadien.
En plus de l’appui à la déclaration espagnole, sept états membre de l’Union européenne ont spécifiquement mentionné leur propre préoccupation au sujet de la persécution des bahá’ís.
L’Autriche a souligné qu’elle « demeurait très préoccupée par la discrimination et le harcèlement des minorités religieuses, en particulier des membres des bahá’ís, et par le procès contre sept de leurs dirigeants que nous suivons de très près ».
Le procès des sept responsables bahá’ís a débuté le 12 janvier après qu’ils ont été incarcérés sans charges dans la prison d’Evin à Téhéran pendant 20 mois. Lors de la première audience, tenue devant la section 28 du Tribunal révolutionnaire de Téhéran, les bahá’ís ont catégoriquement rejeté les accusations, entre autres, d’espionnage, de propagande contre l’ordre islamique et de « corruption sur Terre ».
Les sept prévenus sont Madame Fariba Kamalabadi, Messieurs Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Madame Mahvash Sabet, Messieurs Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm. Avant leur emprisonnement, ils veillaient aux besoins spirituels et sociaux de la communauté bahá’íe d’Iran, forte de plus de 300 000 membres.
Actuellement, quelque 41 bahá’ís sont emprisonnés dans diverses villes en Iran.