New York, Nation Unies, publié le 21 septembre 2007 – Le passage au bulldozer d’un cimetière bahá’í la semaine dernière en Iran constitue le dernier d’une série d’incidents orchestrés par le gouvernement pour inciter à la haine envers les bahá’ís.
La destruction du cimetière par des individus maniant de l’équipement lourd a eu lieu entre les 9 et 10 septembre près de Najafābād, aux environs d’Ispahan. Ce fut comme une réplique de l’événement de juillet à Yazd, où un autre cimetière bahá’í fut considérablement endommagé par des pelleteuses.
La liste des incidents anti-bahá’ís en Iran ne fait que s’allonger, comme c’est aussi le cas des violations des droits humains d’autres groupes.
A Najafābād, quelques jours avant la destruction de plus d’une centaine de tombes, environ 30 familles bahá’íes ont reçu des lettres de menaces. En mai, dans la province de Mazandéran, les maisons inoccupées de six bahá’ís iraniens ont été incendiées. En juin, à Abadé, des vandales ont peint des graffiti haineux sur des maisons et des magasins bahá’ís.
Dans au moins 17 villes, depuis mai, des bahá’ís ont été détenus pour interrogatoire et l’on déplore six nouvelles arrestations. A Kermânchâh, un septuagénaire a été condamné à 70 coups de fouet et un an de prison pour avoir « enseigné et répandu le bahaïsme et avoir insulté les purs imams ». Au Mazandéran, un tribunal s’est à nouveau prononcé contre trois femmes et un homme accusés d’ « enseignement au nom d’une organisation qui est anti-islamique ».
« Tous ces événements résultent de la campagne de longue date du gouvernement iranien pour inciter à la haine envers les bahá’ís », a déclaré aujourd’hui une porte-parole de la Communauté internationale bahá’íe.
« Ceci devrait inquiéter les défenseurs des droits de l’homme partout dans le monde », a déclaré Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations Unies à Genève, qui lance un appel général pour que le gouvernement iranien soit tenu responsable de ses actes et pour empêcher que la situation ne dégénère en d’autres violences.
Les bahá’ís d’Iran sont environ 300 000, représentant la plus grande minorité religieuse du pays.
« Si l’on veut se souvenir de l’histoire, ce genre d’attaques a trop souvent été le prélude à des campagnes d’oppression et de violences bien plus graves encore. Si certains de ces incidents peuvent paraître mineurs, le fait qu’ils se banalisent et atteignent presque toutes les régions du pays prouve que la persécution des bahá’ís est plus que jamais une politique officielle du gouvernement et c’est pourquoi l’Iran doit être mis face à ses responsabilités », a-t-elle encore déclaré.
« Les graffiti d’Abadé incluaient des slogans tels que : ‘Mort aux bahá’ís, mercenaires de l’Amérique et de l’Angleterre’, ‘Le Hezbollah méprise les bahá’ís’, ‘Bahá’ís – mercenaires d’Israël’ et ‘Les bahá’ís sont impurs’, phrases influencées directement par la propagande gouvernementale orchestrée dans les médias iraniens au cours de ces dernières années », a déclaré Madame Ala’i.
Elle fait également remarquer qu’en Iran d’autres groupes sont victimes de violations des droits de l’homme.
« Ces derniers mois, les autorités iraniennes ont pris de nombreuses mesures de répression envers la société civile, frappant le milieu universitaire, les défenseurs des droits de la femme, les étudiants et les journalistes », a déclaré Madame Ala’i.
Pour plus d’informations détaillées sur les dernières évolutions, vous pouvez consulter:
• un résumé de la situation
• ainsi que la section documentaire