Nations unies, publié le 20 décembre 2009 – L’Assemblée générale des Nations unies a donné son approbation finale le 18 décembre à une résolution ferme condamnant l’Iran pour une longue liste de violations de droits de l’homme.
Par 74 votes contre 49 et 59 abstentions, l’Assemblée générale a confirmé le vote par sa troisième commission en novembre d’une résolution par laquelle elle se déclare « profondément préoccupée par des violations graves et répétées des droits de l’homme en République islamique d’Iran ».
Selon Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies, la résolution adresse un message sévère à l’Iran.
« Jour après jour, la situation des droits de l’homme se détériore en Iran, a déclaré Madame Dugal, ce vote est très important parce que l’Assemblée générale a finalement complètement, clairement et puissamment exprimé sa position sur les flagrantes violations des droits de l’homme. »
« Notre espoir est que le gouvernement suivra cet appel et commencera à respecter les droits internationalement reconnus de ses citoyens. »
« Une première étape pourrait être d’accepter l’entrée en Iran des rapporteurs spéciaux des Nations unies, comme la résolution le recommande », précise-t-elle.
La liste des violations relevées cette année était parmi les plus longues depuis 25 années de résolutions des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Plus spécifiquement, la résolution exprime sa préoccupation au sujet des mesures de répression prises après l’élection présidentielle de juin, de l’usage de la torture, de la violation répétée du droit à un procès équitable, de la violente répression des femmes et des discriminations continues de groupes minoritaires comme « les Arabes, les Azéris, les Balouches, les Kurdes, les chrétiens, les juifs, les soufis et les musulmans sunnites ainsi que leurs défenseurs ».
La résolution mentionne longuement la persécution des bahá’ís, exprimant la préoccupation face aux « attaques lancées contre les bahá’ís et leur religion dans les médias contrôlés par l’État, les preuves de plus en plus nombreuses de l’action que mène l’État pour identifier, surveiller et détenir arbitrairement les bahá’ís, ce qui empêche ceux-ci de faire des études universitaires et de subvenir à leurs besoins économiques ».
La résolution exprime aussi la préoccupation de l’Assemblée générale face au maintien en détention des sept responsables bahá’ís arrêtés en mars et mai 2008, soulignant qu’ils font face à des accusations « d’infractions graves et n’ont pu communiquer suffisamment ou à temps avec un conseil ».
Les avocats des sept dirigeants bahá’ís en Iran ont reçu la notification d’une nouvelle date, fixée au 12 janvier 2010, pour le procès des cinq hommes et des deux femmes qui ont été arrêtés au printemps 2008 et sont détenus depuis 18 mois à la prison d’Evin de Téhéran. Deux dates avaient déjà été annoncées par le passé mais reportées pour diverses raisons.
Ces sept bahá’ís constituaient un petit groupe informel prenant en charge les besoins spirituels et sociaux de plusieurs centaines de milliers d’iraniens bahá’ís.
« La résolution cette année souligne le niveau de violation par l’Iran de ses propres règles de procédure et le refus de garantir à beaucoup de ses concitoyens un droit au procès équitable. »
« Nous demeurons très préoccupés par ce probable procès des sept bahá’ís innocents injustement accusés et illégalement détenus. Les charges retenues à leur encontre sont totalement infondées et ils devraient être libérés immédiatement », a conclu Madame Dugal.
Pour plus d’informations sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran