New York, ONU, publié le 3 mars 2007 – Le nombre toujours croissant d’étudiants bahá’ís exclus de l’université alors qu’ils avaient finalement été admis confirme la discrimination dont ils font l’objet et qui restreint leur accès à l’éducation supérieure.
Après plus de 25 ans d’interdiction totale d’accès aux Universités tant publiques que privées, 178 étudiants bahá’ís ont été admis l’automne dernier dans divers établissements d’enseignement supérieur après que le Gouvernement ait finalement supprimé l’identification religieuse qui était requise sur les formulaires des examens d’entrée à l’université.
En 2004, cédant en apparence à la pression internationale, l’Iran supprima la mention de la religion sur les formulaires de l’examen national d’entrée à l’Université. Près de 1000 étudiants bahá’ís le passèrent et des centaines l’eurent, certains avec d’excellentes notes.
La même année, les résultats de ces examens qui furent envoyés aux étudiants bahá’ís portaient la mention « musulman », les autorités sachant pertinemment que cela serait inacceptable pour les bahá’ís qui refusent, par principe, de dénier leur foi.
Des représentants du gouvernement argumentèrent que les bahá’ís ayant choisi l’option « Islam » pour le test, ils devaient être considérés comme musulmans. Les bahá’ís contestèrent mais furent déboutés, aucun d’entre eux n’entra à l’Université. Le même scénario se répéta en 2005, sans qu’aucun étudiant bahá’í ne rentre à l’Université.
L’été dernier, des centaines de bahá’ís tentèrent à nouveau l’examen national, et cette fois ci, la mention de la religion ayant été définitivement supprimée, 178 ont été reçus.
A ce jour, 70 étudiants au moins ont été finalement exclus lorsque leurs universités prirent conscience du fait qu’ils étaient bahá’ís.
« Malgré le fait que nous soyons heureux de ce que pour la première fois depuis plus de 25 ans des étudiants bahá’ís soient admis à l’Université en Iran, les derniers développements et le fort pourcentage d’expulsions – qui sont toutes explicitement liées aux convictions religieuses des étudiants – remettent en cause la sincérité du changement de politique du Gouvernement » déclare Diane Ala’i, la représentante de la Communauté Internationale Bahá’íe auprès des Nations-Unies à Genève.
A cela s’ajoute que près de 191 étudiants bahá’ís qui avaient pourtant réussi l’examen d’entrée n’ont pas pu s’inscrire à l’Université soit au motif d’une limitation du nombre de place dans les cours demandés, soit pour des motifs inconnus.
« Aussi longtemps que des bahá’ís seront injustement, et en violation des obligations internationales de la République Islamique d’Iran, privés d’accès à l’éducation supérieure du simple fait de leurs convictions religieuses, nous pourrons dire que les années de persécutions et de discriminations systématiques envers les étudiants bahá’ís ne sont pas terminées, et nous appellerons à ce que cesse cette injustice » ajoute Madame Ala’i.
A titre d’exemple, un étudiant a été appelé par l’Université Payame Noor le 18 octobre lui demandant s’il était bahá’í. Répondant par l’affirmative, il lui fut annoncé qu’il ne pourrait s’inscrire.
Lors de démarches auprès de l’Université, il appris que l’Université avait reçu une circulaire de l’organisme supervisant l’examen national d’entrée à l’Université indiquant que les bahá’ís devaient être expulsés une fois inscrits.
Il a aussi été dit à un autre étudiant bahá’í de cette même Université que les étudiants n’indiquant pas leur religion sur les formulaires d’inscription ne pourraient continuer leur cursus.
La Communauté Internationale Bahá’íe a appris que toutes les Universités d’Iran, à l’exception d’une, prévoient toujours un espace mentionnant la religion sur leurs propres formulaires d’inscription.
« Nous appelons la Communauté internationale à surveiller cette situation de près » a déclaré Madame Ala’i. « Nous demandons aussi aux universitaires du monde entier qui ont participé à la campagne de protestation contre le traitement des étudiants bahá’ís d’Iran de continuer leurs efforts dans cette voie ».