Genève, publié le 14 août 2010 – Les États-Unis d’Amérique ont affirmé leur « ferme condamnation » du jugement prononcé à l’encontre des sept responsables bahá’ís frappés d’une peine de 20 ans de prison.
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, le qualifie de « violation des obligations iraniennes vis-à-vis de la Convention internationale sur les droits civils et politiques ».
Dans une déclaration datée du 12 août, Hilary Clinton a affirmé que les États-Unis sont « profondément préoccupés par les persécutions continuelles menées par le gouvernement iranien à l’encontre des bahá’ís et des autres communautés religieuses minoritaires ».
« La liberté de religion est un droit fondamental des croyants de toute foi et croyance quel que soit leur lieu de résidence, a-t-elle ajouté. Les États-Unis sont engagés dans la défense de la liberté religieuse dans le monde et ils n’oublient pas la communauté bahá’íe iranienne.
« Nous continuerons à élever la voix contre l’injustice et appelons le gouvernement iranien à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens en conformité avec ses obligations internationales. »
La Communauté internationale bahá’íe a pris connaissance de la déclaration des États-Unis au moment où elle apprenait la nouvelle du transfert des sept responsables bahá’ís de la prison d’Évin où ils avaient été incarcérés pendant plus de deux ans.
Ils ont été envoyés à la prison de Gohardasht, connue également sous le nom de prison de Rajaishahr, à Karaj, à quelque 20 km à l’ouest de la capitale iranienne.
D’autres soutiens
L’Union européenne, par la voix de la baronne Catherine Ashton, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a également exprimé son soutien aux prisonniers.
« L’Union européenne exprime ses sérieuses préoccupations en ce qui concerne la condamnation des sept responsables bahá’ís iraniens à 20 ans d’emprisonnement et demande leur libération immédiate.
« Le verdict semble être basé sur l’appartenance des prévenus à une minorité religieuse et la procédure judiciaire entachée d’erreurs, ne respectant ni les engagements internationaux de l’Iran vis-à-vis de la Convention internationale sur les droits civils et politiques (CIDCP) ni la législation nationale en ce qui concerne les droits à un procès équitable.
« L’Union européenne rappelle que la liberté de pensée, de conscience et de religion est un droit fondamental qui doit être garanti en toutes circonstances selon l’article 18 de la CIDCP à laquelle la République islamique d’Iran a souscrit.
« L’Union européenne exige de l’Iran qu’il mette fin à la persécution de la communauté bahá’íe. »
Au Royaume-Uni, le secrétaire des Affaires étrangères, William Hague, a affirmé être « scandalisé » par la condamnation ; il l’a évoquée comme un « exemple choquant de la discrimination continue de l’État iranien à l’encontre des bahá’ís ».
« Elle est totalement inacceptable, ajoute M. Hague dans une déclaration publiée mercredi.
« La justice iranienne a été, de manière répétée, incapable de dissiper les préoccupations internationales et intérieures concernant le fait que ces sept hommes et femmes ne sont coupables de rien d’autre que de pratiquer leur foi. Il est clair que, depuis leur arrestation jusqu’à la condamnation, les autorités iraniennes n’ont même pas respecté leur propre procédure régulière, se sont écartées des normes internationales auxquelles l’Iran a adhéré. Les accusés n’ont pas eu le droit de consulter leurs avocats et il est évident que le procès n’était ni juste ni transparent.
« J’appelle les autorités iraniennes à prendre en compte, de manière urgente, tout appel contre cette décision et d’arrêter de harceler la communauté bahá’íe. Je demande de plus au gouvernement iranien de s’assurer que les droits de tout individu soient totalement préservés, sans discrimination, et de remplir ses obligations vis-à-vis de ses propres citoyens, telles qu’elles sont consignées dans la constitution iranienne. »
Le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Maxime Verhagen, a exprimé les préoccupations de son pays vis-à-vis du « piètre simulacre de justice qu’a été le procès des sept responsables bahá’ís » et sa crainte que la décision de leur arrestation et de leur condamnation ne soit « uniquement basée sur la discrimination religieuse ».
« Que la condamnation de ces personnes n’ait d’autres fondements que leur foi est choquant.
« Je presse instamment les autorités iraniennes de respecter leurs obligations internationales vis-à-vis des droits de l’homme. Les dirigeants bahá’ís ont droit à un jugement équitable et doivent être libérés aussi vite que possible. »
L’Australie, le Canada, la France et l’Allemagne ainsi que le président du Parlement européen ont exprimé leurs profondes préoccupations quant à la condamnation à 20 ans d’emprisonnement des sept responsables bahá’ís.
Les organisations des droits de l’homme
Les organisations des droits de l’homme – y compris Amnesty International, la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) et Human Rights Watch – ont formulé des appels à la libération des prisonniers, à l’annulation du jugement et à la démonstration par l’Iran de l’équité du procès en conformité avec les normes internationales
« Il s’agit d’une erreur judiciaire scandaleuse et d’un exemple de plus de la manière dont le régime iranien viole de façon flagrante les droits de l’homme et les libertés religieuses », a souligné Léonard Léo, président de la U.S. Commission on International Religious Freedom (Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale). « Les accusations et les condamnations sont des actes purement et simplement motivés politiquement et religieusement et la Commission en appelle à la libération inconditionnelle de ces sept personnes. »
Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe au Nations unies à Genève, a affirmé que les actions des autorités iraniennes contre des personnes innocentes de tout crime représentent un « travestissement scandaleux de la justice qui défie toute description adéquate ».
Dans toutes ces étapes – depuis leur détention illégale et les conditions cruelles de leur détention, pendant le procès, jusqu’à leur actuel emprisonnement totalement illégal – pas la moindre norme de justice, la plus élémentaire et fondamentale, n’a été respectée.
« Nous nous réjouissons du message fort et clair émis par les gouvernements et les organisations des droits de l’homme partout dans le monde. Pour l’Iran, c’est le moment de réparer les torts qu’il a causés. »