NEW YORK, publié le 25 septembre 2014 – « Il y a un an, le président Rouhani est arrivé au pouvoir en faisant de nombreuses promesses d’amélioration de la situation des droits de l’homme en Iran, y compris un engagement de mettre fin à la discrimination religieuse », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.
« Malheureusement, il n’a pas tenu ces promesses et l’absence de toute mention des droits de l’homme dans son discours du 25 septembre à l’ONU ne sert qu’à le souligner. »
Au début du mois, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a publié son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Iran, en disant aussi que les promesses du président Rouhani sur les droits de l’homme ont été non tenues en grande partie.
« Malgré les signes d’une plus grande ouverture d’esprit du président Rouhani concernant la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, le gouvernement n’a pas réussi à mettre en place un environnement favorable et sûr qui soit propice à la liberté d’expression », a déclaré M. Ban
« Les minorités religieuses telles que les bahá’ís et les chrétiens font face à des violations ancrées dans la loi et dans la pratique. Harcèlement, descentes dans les maisons et incitation à la haine seraient couramment exercés par les autorités pour réprimer la communauté bahá’íe », a-t-il précisé.
Mme Dugal a ajouté que « le test décisif pour juger de la sincérité de l’Iran concernant la situation des droits de l’homme est la façon dont le pays traite la communauté religieuse minoritaire bahá’íe. Cette dernière est connue dans le monde entier pour son engagement pour la paix et ne présente pas de menace pour le gouvernement.
« Pourtant, plus de 100 bahá’ís sont toujours à ce jour en prison et des milliers d’autres sont privés de l’accès à l’enseignement supérieur ou sont sujets à la discrimination au sein de la sphère économique, tout cela étant une question de politique gouvernementale. De nouvelles tactiques sont utilisées pour augmenter le déni d’une telle discrimination. »
Mme Dugal a noté que le président Rouhani a parlé des différentes « idées délirantes » qui enflamment l’extrémisme et la haine contre l’Iran.
« Cependant, l’Iran a déployé ses propres idées délirantes sur la foi bahá’íe. Durant le mandat du président Rouhani, la propagande anti bahá’íe, parrainée par le gouvernement, a en fait augmenté », a-t-elle indiqué, notant que, durant les six premiers mois de 2014, les cas de propagande anti bahá’íe dans les médias gérés par le gouvernement ont été multipliés par 10, passant de 55 en janvier à 565 en juin.
Mme Dugal a déclaré que l’absence de toute référence par le président Rouhani à un plan pour l’amélioration de la situation des droits humains en Iran exige que le monde lui pose une série de questions précises.
« Premièrement, quand l’Iran va-t-il se montrer à la hauteur des droits de l’homme qu’il a accepté de protéger en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui inclut la liberté de réunion, la protection pour des procédures régulières et la liberté de religion ?
« Deuxièmement, quand le gouvernement va-t-il arrêter sa persécution systématique des bahá’ís iraniens, qui souhaitent travailler à l’amélioration de leur pays ? Comment, dans ce domaine, une telle partie pacifique de la société peut-elle se voir refuser cette opportunité ? »
le rapport en langue française de M.Ban est disponible à cette adresse : http://www.refworld.org/cgi-bin/texis/vtx/rwmain/opendocpdf.pdf?reldoc=y&docid=54119ee74