WASHINGTON, D.C., Etats-Unis, le 14 décembre 2011 – Près de 50 directeurs d’écoles de médecine, aux États-Unis, ont rejoint la protestation mondiale contre la persécution des étudiants et des enseignants bahá’ís par le gouvernement iranien.
Quarante-huit doyens et directeurs – qui à eux seuls dirigent plus d’un tiers des écoles de médecine américaines – ont signé une lettre ouverte adressée au représentant de l’Iran aux Nations unies. La lettre a été publiée le 7 décembre, sur le site web en langue persane de Association Against Education Discrimination, le jour où les mouvements iraniens d’étudiants commémorent chaque année le Student Day.
« Nous écrivons en tant qu’individus qui sont les doyens d’institutions d’enseignement mondialement reconnues afin de faire entendre notre inquiétude concernant la manière dont les étudiants et les enseignants bahá’ís sont traités en Iran », déclare la lettre.
« En tant que doyens d’écoles de médecine, nous croyons que l’éducation est un droit humain fondamental. Dans nos institutions respectives, nous avons reçu et nous continuons à recevoir des étudiants, des résidents, des collègues et des enseignants du monde entier sans considération de leurs croyances religieuses. Nous avons accueilli cette population diverse au sein de nos communautés scolaires afin de contribuer à la découverte et à la propagation de la connaissance pour le bénéfice de l’humanité. »
Le principal signataire de la lettre – le docteur Philip Pizzo, doyen de Stanford University’s School of Medicine – a contribué, le mois dernier, à recueillir les signatures au cours de la réunion annuelle de l’Association of American Medical Colleges’ Council of Medical School Deans.
La déclaration détaille l’attaque systématique lancée par les autorités iraniennes contre une initiative non officielle communautaire – connue sous le nom d’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES) – qui fut créée afin de fournir une éducation aux jeunes bahá’ís exclus de l’université. Sept bahá’ís associés à l’IBES purgent actuellement des peines de quatre et cinq ans de prison.
« L’arrestation des enseignants et des administrateurs de l’IBES ainsi que le refus de l’éducation à des générations de bahá’ís en raison de leur appartenance religieuse sont des violations de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par les Nations unies en 1948, ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels dont l’Iran est un des pays signataires », poursuit la lettre.
« Nous exhortons par conséquent votre gouvernement à libérer de prison les professeurs et les administrateurs de l’IBES. Nous demandons également que votre gouvernement accorde aux étudiants et aux enseignants bahá’ís les mêmes droits à l’éducation que nous offrons à tous les étudiants et les professeurs dans nos institutions, indépendamment de leur culture, de leur religion ou de leur pays d’origine. »
La lettre ouverte a été publiée le jour même où la situation des enseignants et des étudiants bahá’ís a été soulevée dans une déclaration conjointe d’un groupe international de parlementaires : les sénateurs américains Mark Kirk et Joseph Lieberman, le député canadien Irwin Cotler, le député britannique Denis MacShane, le député australien Michael Danby, la députée italienne Fiamma Nirenstein, et le député lithuanien Emanuelis Zingeris.
Tollé continu
Ces dernières actions surviennent quelques jours seulement après que la sénatrice Mobina Jaffer, première sénatrice musulmane du Canada, a déclaré lors d’une enquête du sénat canadien que le fait que l’Iran ait maintenant criminalisé l’éducation des jeunes était « sans précédent ».
La condamnation de l’emprisonnement de sept enseignants bahá’ís s’est étendue au monde entier. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a été le premier à critiquer leurs condamnations, ainsi que des personnalités mondiales éminentes telles que les lauréats du prix Nobel de la paix, l’archevêque Desmond Tutu et Jose Ramos-Horta, et le lieutenant général Roméo Dallaire, l’ancien commandant des forces de maintien de la paix des Nations unies qui a essayé de mettre fin au génocide de 1990 au Rwanda.
En octobre, quelque 43 philosophes et théologiens éminents, originaires de 16 pays, ont signé une lettre ouverte pour protester contre l’attaque lancée contre l’IBES.
En Allemagne, quelque 45 professeurs renommés ont demandé la libération immédiate des sept bahá’ís, tandis qu’en Australie des lettres de protestation ont été envoyées par 73 universitaires et Universities Australia, représentant les présidents de toutes les universités australiennes.
Le mois dernier, plus de 50 universitaires en Irlande ont lancé un appel aux autorités iraniennes afin qu’elles permettent à tous l’accès aux études supérieures, tandis que 26 professionnels de l’industrie cinématographique ont exhorté le gouvernement du Brésil à défendre les droits des cinéastes, des journalistes et des enseignants bahá’ís et ont demandé à l’Iran de libérer immédiatement les personnes incarcérées.