Genève, publié le 7 février 2008 – Les accusations portées par le gouvernement iranien, affirmant que les 54 bahá’ís étaient engagés dans une propagande « anti-régime » au moment de leur arrestation il y a deux ans, sont manifestement fausses, selon la Communauté internationale bahá’íe.
En novembre dernier, trois personnes de ce groupe ont été à nouveau arrêtées et emprisonnées pour quatre ans. Quant aux autres ils auraient été condamnés à des peines d’un an avec sursis.
« Les bahá’ís arrêtés en 2006, loin de travailler contre le gouvernement, étaient engagés dans un projet humanitaire visant à aider des jeunes défavorisés de la ville de Shiraz », déclare Diane Ala’i, représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies à Genève.
Mademoiselle Ala’i poursuit : « Les accusations portées par le gouvernement, suggérant qu’il en est autrement, reflètent une nouvelle tentative de répression des bahá’ís iraniens visant à détourner la critique internationale à propos des droits de l’Homme en Iran. »
Selon des communiqués d’agences de presse, les inquiétudes à propos du sort des bahá’ís condamnés à Shiraz se sont concrétisées la semaine dernière après qu’un porte-parole du gouvernement iranien les ait accusés d’être impliqués dans de la « propagande » anti-gouvernementale. (Alors que ces communiqués parlent de 54 arrestations, les sources bahá’íes indiquent que seulement 53 bahá’ís ont été arrêtées en 2006).
Ces accusations de propagande anti-gouvernementales sont apparues plusieurs jours après que le Département d’État des États-Unis et Amnesty International aient manifesté leur inquiétude à propos du fait que trois des bahá’ís arrêtés avaient été sommairement emprisonnés en novembre dernier pour des peines de quatre ans.
Selon l’Agence France-Presse, un porte-parole iranien de la justice, Ali Reza Jamshidi, a confirmé les peines de ces trois personnes, déclarant encore au journaliste le 29 janvier, que 51 autres personnes avait été condamnés à des peines d’un an, assorties d’un sursis à condition qu’elles suivent des cours organisés par l’Organisation de propagande islamique de l’état.
Mademoiselle Ala’i ajoute : « Les récits qui filtrent d’Iran laissent apparaître un gouvernement qui veut désespérément justifier l’emprisonnement de trois innocents en les accusant d’enseigner la foi bahá’íe, ce qui est synonyme de ‘propagande anti-régime’ dans la perspective biaisée du gouvernement. Cela est aussi confirmé par l’exigence pour les autres de suivre des séances de rééducation, destinées évidemment à les forcer à se distancer de leur croyance religieuse. »
« Bien qu’enseigner la foi bahá’íe ne puisse en aucune manière être considéré comme un crime, vu la protection accordée à la liberté de religion par le droit international, le fait est que les bahá’ís arrêtés il y a deux ans à Shiraz n’étaient pas engagés dans la propagation de la foi bahá’íe, mais qu’ils avaient plutôt mis en place mis en place des projets d’alphabétisation et de responsabilisation des jeunes à Shiraz ou dans ses environs, auxquels ils participaient. »
« De plus, ce groupe avait présenté ses projets au Conseil islamique de la ville de Shiraz en 2005 et avait reçu une lettre de la Commission culturelle leur donnant la permission de poursuivre leurs activités. »
Mademoiselle Ala’i commente aussi les accusations figurant dans les documents judiciaires, disant que l’utilisation d’un manuel intitulé « Les brises de confirmation » – qui met l’accent sur l’apprentissage des techniques du langage et de principes moraux élémentaires – prouverait que les bahá’ís enseignaient la foi bahá’íe.
« La réalité est tout autre, déclare Mademoiselle Ala’i, les brises de confirmation ne fait aucune référence directe à la foi bahá’íe et ses leçons reflètent les enseignements moraux communs à toutes les religions. »
« Etant donné le mépris continuel du gouvernement iranien face aux appels internationaux pour la libération immédiate des trois prisonniers, il est important de fournir un compte-rendu détaillé afin que les faits soient bien clairs », a encore déclaré Mademoiselle Ala’i.
Les noms des trois personnes en question injustement emprisonnées sont Haleh Rouhi Jahromi, 29 ans, Raha Sabet Sarvestani, 33 ans et Sasan Taqva, 32 ans.