WASHINGTON, publié le 9 mai 2013 – Dans leur rapport annuel sur la liberté religieuse, les États-Unis déclarent que celle-ci a continué à se détériorer en Iran au cours de l’année dernière, particulièrement pour les minorités religieuses telles que les bahá’ís, ainsi que pour les chrétiens et les musulmans soufis.
« Le gouvernement d’Iran continue à pratiquer des violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse, telles que la détention prolongée, la torture et les exécutions fondées principalement ou entièrement sur la religion de l’accusé », a rapporté la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), une agence fédérale consultative indépendante.
« Les attaques physiques, le harcèlement, les détentions, les arrestations et les emprisonnements se sont intensifiés, selon l’USCIRF. Même quelques-unes des minorités religieuses non-islamiques protégées par la constitution iranienne – les juifs, les Arméniens et les Assyriens chrétiens, et les zoroastriens – font face au harcèlement, à l’intimidation, à la discrimination, aux arrestations et l’emprisonnement. »
Ce rapport annuel détaille la situation de la liberté religieuse dans tous les pays en dehors des États-Unis. Depuis 1999, l’Iran a été classé par le département d’État des États-Unis comme un « pays de grande préoccupation ».
Le rapport de cette année a consacré près de deux pages à la situation de la communauté bahá’íe d’Iran.
Il est précisé : « La communauté bahá’íe a longtemps été l’objet de violations particulièrement graves de la liberté religieuse. Le point de vue des autorités iraniennes sur les bahá’ís, dont le nombre est d’au moins 300 000, est qu’ils sont des « hérétiques » et elles les oppriment pour « apostasie » et autres accusations sans fondement. »
On peut y lire que, depuis 1979, le gouvernement iranien a été responsable de la mort de plus de 200 bahá’ís et en a exclus plus de 10 000 des emplois dans le secteur public et dans les universités.
« Les bahá’ís ne peuvent pas créer de lieux d’adoration, d’écoles ou d’autres associations religieuses indépendantes. Des cimetières et des lieux saints bahá’ís ainsi que des propriétés de la communauté bahá’íe ont souvent été saisis ou profanés. De nombreux sites religieux importants ont été détruits. La communauté bahá’íe est confrontée à une sévère pression économique, y compris le refus d’emplois, à la fois dans les secteurs public et privé, et de licences commerciales », mentionne toujours ce rapport.
On y apprend qu’au cours des deux dernières années, « les bahá’ís ont de plus en plus été confrontés à des traitements cruels, comprenant l’augmentation des arrestations et des détentions et de violentes attaques dirigées sur des maisons privées et des propriétés personnelles. »
Il est également fait mention que plus de 650 bahá’ís ont été arrêtés arbitrairement depuis 2005, et qu’au moins 110 bahá’ís sont détenus en prison à la date de février 2013, soit deux fois plus qu’en 2011.
« Ces dernières années, les autorités iraniennes se sont donné beaucoup de mal pour obtenir des informations sur les bahá’ís et surveiller leurs activités. Au cours de la période couverte par le rapport, des dizaines de bahá’ís ont été arrêtés dans tout le pays, y compris à Téhéran, Babolsar, Karaj, Nazarabad, Shahrekord, Semnan, Mashhad, Bandar Abbas, Shiraz et Ghaemshahr. Dans la plupart des cas, des agents du ministère du Renseignement se sont présentés à leurs domiciles, ont fouillé les lieux et ont confisqué des ordinateurs, des livres et d’autres équipements, puis ils ont procédé à des arrestations. Dans la majorité des cas, aucune charge officielle n’a été enregistrée. »
Le rapport mentionne la situation des sept responsables bahá’ís emprisonnés, Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naemi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli, et Vahid Tizfahm, faisant remarquer qu’ils ont été emprisonnés depuis 2008 pour « diverses accusations douteuses, allant de l’espionnage à la « corruption sur la terre ».
« Au mois d’août 2010, ces sept bahá’ís ont été condamnés à 20 ans de prison. Les deux femmes sont actuellement détenues dans la prison d’Evin tandis que les cinq hommes sont détenus, dans des conditions épouvantables, dans la tristement célèbre prison de Gohardasht, située à l’extérieur de Téhéran. Les avocats des sept bahá’ís, dont la lauréate du prix Nobel Shirin Ebadi, ont eu un accès extrêmement limité à leurs clients et aux procédures judiciaires ».
Le rapport complet peut être lu sur http://www.uscirf.gov