Paris, publié le 6 janvier 2007 – Les bahá’ís de France se mobilisent pour alerter les personnalités françaises de la situation critique en Iran de leurs coreligionnaires…
Le 27 mars 2006, les bahá’ís de France apprenaient par un communiqué de l’ONU que le gouvernement iranien avait entrepris de dresser la liste de tous leurs coreligionnaires en Iran. C’est Madame Asma Jahangir, rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme de l’ONU sur les libertés religieuses, qui avait divulgué l’information le 20 mars 20006.
Il s’agissait d’une lettre adressée par le chef de l’Etat, Ali Khameneï, au chef d’état major de l’armée. Dans ce courrier confidentiel, daté du 29 octobre 2005, et que l’ONU s’est procuré, il lui demandait que les différentes instances policières et sécuritaires de l’Iran renforce leur surveillance, dans le plus grand secret, des baha’is iraniens et plus particulièrement celle des activités de la communauté bahá’íe.
En novembre 2006, lors de la session de l’ONU à New- York, a été révélée l’existence d’un nouveau document confirmant cette surveillance, celui- ci émane du Ministre de l’Intérieur iranien et demande d’une part le renforcement de la surveillance des bahá’ís en Iran et d’autre part ordonne aux administrations locales de remplir un questionnaire détaillé portant sur les activités locales des bahá’ís et notamment sur leur statut financier, leurs relations sociales et leur association avec des organisations étrangères. Cette lettre est la dernière en date d’une série de documents confirmant l’existence d’un effort national, devant rester secret, destiné à identifier et à surveiller tous les bahá’ís d’Iran.
En raison de toutes ces informations qui font suite à une longue liste déjà de manquement grave des Droits de l’Homme comportant exactions, privations, arrestations arbitraires et persécutions, en effet il est important de rappeler qu’en raison de ses croyances religieuses, la communauté bahá’íe est privée, entre autre, du droit de vote, n’a pas le droit d’organiser de réunions, n’a pas accès à la fonction publique ou à l’université et ses enfants, n’étant pas admis dans les écoles iraniennes, doivent fréquenter des cours clandestins. Par ailleurs, des lieux sacrés pour les bahá’ís ont été détruits.
La foi bahá’íe, qui est née en Iran à la fin du XIXème siècle, constitue pourtant la première minorité religieuse de ce pays.
Les bahá’ís de France, particulièrement inquiets pour la sécurité immédiate de leurs coreligionnaires en Iran, se sont ainsi mobilisés dès le mois d’avril 2006, dans une démarche de sensibilisation auprès de diverses personnalités françaises.
Ils ont reçu un accueil très chaleureux de la part d’intellectuels, députés, sénateurs et de Monsieur Douste Blazy, Ministre des affaires étrangères.
Toutes et tous ont témoigné leur soutien à la protection des bahá’ís en Iran et se sont efforcés, par tous les moyens mis à leur disposition, de relayer leur préoccupation que ce soient auprès des médias, du parlement français, du Parlement Européen ou de l’Assemblée des Nations-Unies afin que le Gouvernement de la République islamique d’Iran soit prié par la France et la communauté internationale de respecter les droits de la liberté religieuse dans son pays.
La communauté bahá’íe française tient à remercier sincèrement, en ce début d’année 2007, toutes les personnalités qui se sont engagées en faveur de la défense des bahá’ís d’Iran.
Il est important de souligner que par le passé déjà, les motions votées au Parlement européen ou à l’ONU demandant au gouvernement iranien d’arrêter les exactions commises à l’encontre des bahá’ís ou autres minorités religieuses non reconnues par la République Islamique d’Iran a permis de ralentir considérablement le processus de persécution et d’exactions.
Pour des informations à jour : http://www.bahai.fr/iran