GENEVE, publié le 8 novembre 2011 – Alors qu’un comité des Nations unies a conclu que la persécution des bahá’ís en Iran viole clairement l’un des traités mondiaux les plus importants sur les droits de l’homme, la Communauté internationale bahá’íe a été informée d’une nouvelle vague d’attaques contre les bahá’ís et leurs propriétés.
À Rasht, trois femmes ont été arrêtées et accusées d’activités contre la sécurité nationale, après des descentes qui ont semé la terreur dans 16 maisons de bahá’ís. À Semnan, environ dix commerces appartenant à des bahá’ís ont été fermés par les autorités et deux licences commerciales ont été retirées. Dans la ville de Sanandaj, on a appris que les autorités ont tenté de persuader des groupes de bahá’ís de s’engager à ne pas participer aux réunions – connues comme Fête des dix-neuf jours – qui se tenaient dans les maisons de leurs coreligionnaires.
« Ces récents événements ont, selon toute apparence, été coordonnés de façon centralisée », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, « et contredisent clairement les déclarations, que nous entendons souvent de la part des autorités iraniennes, assurant que les bahá’ís ont les mêmes droits que les autres et que les activités liées aux convictions personnelles et aux affaires de la communauté sont permises. »
Plus de 100 bahá’ís sont actuellement détenus dans les prisons iraniennes, y compris les sept responsables de la communauté) – chacun purgeant une peine de 20 ans d’emprisonnement sur des accusations forgées de toutes pièces – et les sept enseignants emprisonnés à cause de leur participation à une initiative officieuse mise en place pour aider les jeunes bahá’ís exclus de l’enseignement supérieur par le gouvernement. Mais la liste des persécutions ne s’arrête pas là.
En plus de tous ceux qui sont derrière les barreaux, plus de 300 bahá’ís, arrêtés précédemment puis remis en liberté, attendent soit leur procès soit la convocation pour purger leur peine de prison. Les sommes qu’ils ont dû verser comme caution – le plus souvent en laissant en garantie leurs titres de propriété ou leurs licences professionnelles – sont exorbitantes. Des centaines d’habitations de bahá’ís ont été fouillées et des biens personnels – notamment des livres, des ordinateurs, des téléphones portables, des photos et des documents – ont été confisqués.
Tout ceci constitue une ponction supplémentaire sur les ressources des bahá’ís, qui sont déjà soumis à un acharnement systématique et de grande envergure destiné à les appauvrir par des manœuvres telles que : l’interdiction de posséder une affaire ou de travailler dans plus de 25 métiers différents ; la résiliation sommaire de leurs licences professionnelles ; la fermeture de leurs magasins ; la dissuasion des employeurs d’embaucher des bahá’ís et l’exclusion des jeunes bahá’ís de l’enseignement supérieur.
Le 3 novembre, le Comité des droits de l’homme des Nations unies, une assemblée composée de 18 experts indépendants – a critiqué le non-respect par l’Iran du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), signé et ratifié par le pays.
Les conclusions du Comité ont été présentées deux semaines après l’audition d’une délégation du gouvernement iranien qui a cherché à défendre son bilan en matière de droits de l’homme. Le rapport de 27 pages de la délégation assurait qu’« aucun citoyen iranien ne jouit de privilèges par rapport à d’autres en raison de sa race, de sa religion ou de sa langue spécifique. »
Au cours de l’audition, le Comité a posé de nombreuses questions sur le traitement des bahá’ís par l’Iran. Un de ses membres, l’Égyptien Ahmad Fathalla, a déclaré que, puisque la religion et la conviction ou la croyance ont le même statut dans le PIDCP, l’Iran doit permettre aux bahá’ís de manifester leurs croyances « à la fois individuellement et collectivement, aussi bien en public qu’en privé », même si les autorités ne considèrent pas la foi bahá’íe comme une religion.
Des inquiétudes ont également été exprimées à propos d’un large éventail d’autres violations des droits de l’homme, dont le nombre élevé de condamnations à mort, l’absence de femmes aux postes clefs du gouvernement et l’utilisation très répandue de la torture.
Parmi ses conclusions, le Comité a invité fermement l’Iran à « prendre des mesures immédiates pour assurer la protection des membres de la communauté bahá’íe contre les discriminations dans tous les domaines, à enquêter immédiatement sur toute violation de leurs droits, à poursuivre en justice tous les responsables de ces violations et à mettre en place [pour les baha’is] des recours efficaces ».
Se félicitant du rapport du Comité, Diane Ala’i a ajouté : « Le Comité des droits de l’homme des Nations unies demande à l’Iran d’arrêter de se trouver des excuses et de respecter son engagement à protéger le droit de tous ses citoyens à jouir d’une totale liberté de religion. »
Couverture du Bahá’í News Service de la persécution des bahá’ís en Iran
•Le Bahá’í World News Service a publié une section spéciale http://news.bahai.org/human-rights/iran/education/ qui comprend des articles et des informations sur la campagne de l’Iran visant à refuser l’éducation supérieure aux bahá’ís. Elle comporte des nouvelles concernant les derniers développements, un résumé de la situation, le profil des enseignants bahá’ís emprisonnés, des articles spécifiques, des études de cas et des témoignages d’étudiants, des références et des liens.
•Un autre rapport spécial http://news.bahai.org/human-rights/iran/yaran-special-report/ présente des articles et des informations sur les sept responsables bahá’ís iraniens – leur vie, leur emprisonnement, leur procès et leur condamnation – et les accusations portées contre eux. Il offre aussi des informations supplémentaires sur les persécutions de la communauté bahá’íe d’Iran.
•Pour des informations en français, vous pouvez consulter le dossier Iran sur ce site officiel des bahá’ís de France.
•La page International Reaction http://news.bahai.org/human-rights/iran/iran-update/international-reaction.html du Bahá’í World News Service est régulièrement mise à jour avec des réponses de gouvernements, d’organisations non-gouvernementales et de personnalités importantes aux agressions perpétrées contre les bahá’ís en Iran.
•La page Media Reports http://news.bahai.org/human-rights/iran/iran-update/media-reports.html présente un résumé de la couverture médiatique partout dans le monde.