GENÈVE, publié le 11 juin 2012– La Communauté internationale bahá’íe s’est jointe à 16 autres organisations non gouvernementales pour demander au gouvernement d’Iran de remédier d’urgence à la situation de l’enseignement supérieur dans le pays.
Cette déclaration commune adressée à l’ayatollah Ali Khamenei, chef suprême de l’Iran, est la plus récente d’un nombre croissant de protestations à travers le monde concernant les violations l’Iran du droit à l’éducation
Dans leur déclaration publiée le 31 mai, les 17 organisations ont mentionné que, depuis 2009, plus de 600 étudiants et quelques enseignants universitaires ont été arrêtés pour avoir pacifiquement exprimé leurs opinions. Des centaines d’autres ont été privés du droit à l’éducation à cause de leurs convictions politiques, tandis qu’il a été mis fin à des rassemblements, des journaux et des organisations d’étudiants.
« Le droit à l’éducation pour tous sans discrimination est explicitement garanti par les textes officiels internationaux, que l’Iran a acceptés ou dont il est partie prenante, écrivent-ils. Ce droit est également garanti par la constitution de l’Iran. »
En plus de la Communauté internationale bahá’íe, la déclaration est signée par des organisations telles que Amnesty International, l’Institut du Caire pour l’études sur les droits de l’homme, Human Rights Watch et United4Iran.
Pour en savoir plus à propos de la déclaration
Les signataires ont aussi fait remarquer que les minorités d’Iran font systématiquement face à des privations et à la discrimination en ce qui concerne l’éducation. « Les autorités ont empêché – et tout spécialement pris pour cibles – les membres de la foi bahá’íe
de suivre des études supérieures uniquement à cause de leurs croyances religieuses…», précise la déclaration.
En mai 2011, les autorités iraniennes ont effectué des descentes dans les maisons de bahá’ís associés à une initiative communautaire informelle, connue sous le nom d’Institut bahá’í d’enseignement supérieur (IBES). Un certain nombre d’enseignants bahá’ís ont été arrêtés et purgent actuellement des peines de quatre ou cinq ans de prison.
La déclaration exhorte l’Iran à libérer « immédiatement et sans conditions tous les étudiants iraniens ainsi que le personnel de l’enseignement supérieur qui ont été emprisonnés pour avoir exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion, y compris les enseignants de l’Institut bahá’í d’enseignement supérieur, ainsi que ceux qui ont exprimé leurs opinions politiques… »
L’Iran est également exhorté à abolir « toutes les politiques et les pratiques discriminatoires, ou d’autre nature, qui violent les droits des minorités religieuses et ethniques… particulièrement la communauté bahá’íe, spécialement en ce qui concerne leur accès à l’enseignement supérieur et à la liberté académique ».
Autres actions récentes:
Un rapport publié le 17 mai par Iranian Advocacy Council for the Right to Education (ACRE) (Conseil iranien de défense du droit à l’éducation) – une organisation fondée par les étudiants qui ont été bannis du système éducatif – décrit aussi en détail la discrimination à laquelle font face les étudiants en Iran.
La déclaration a indiqué : « L’apartheid dans le domaine de l’enseignement a pris spécialement de l’ampleur au cours des trois dernières années, avec des centaines d’étudiants … auxquels des décisions, émises par les comités de discipline sur les campus et la Commission de discipline du ministère des Sciences, interdisent de poursuivre leurs études. »
À Belfast, en Irlande du Nord, le Conseil de l’union des étudiants de la Queen’s University a voté le 26 avril une motion condamnant le refus par l’Iran de l’accès à l’enseignement supérieur pour les bahá’ís et d’autres étudiants.
Le Conseil a demandé à son comité exécutif de gestion d’adopter « une politique afin d’aider … l’IBES en nous permettant ainsi d’établir des liens grâce au partage dans les domaines de l’éducation et des ressources qui bénéficieront à la communauté bahá’íe d’Iran au cours d’une période d’oppression et de persécution ouverte ».
Dans un éditorial publié le 23 mai dans Embassy – le journal canadien sur la politique étrangère –, Roger Blockley, ancien doyen des Études supérieures à l’université de Carleton, a écrit : « Les présidents des universités canadiennes devraient prendre contact avec leurs organisations nationales et internationales en vue de sanctionner les universités iraniennes jusqu’à ce qu’elles accordent aux étudiants bahá’ís l’égalité de traitement. »