NATIONS UNIES, publié le 17 octobre 2011- Pour la quatrième année consécutive, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a sévèrement critiqué l’Iran au sujet des droits de l’homme, en affirmant que les violations se sont «poursuivies et intensifiées » au cours des 12 derniers mois.
L’Iran a accru ses mesures de coercition contre des défenseurs des droits de l’homme, des militants des droits des femmes et des journalistes, a précisé M. Ban dans un rapport publié le 12 octobre.
Le rapport du secrétaire général est disponible en documents joints à cet article en langue anglaise et en langue française.
Le secrétaire général a avoué être « profondément préoccupé » par les développements récents, y compris « l’accroissement notable » du recours par le pays à la peine de mort ainsi que l’augmentation du nombre des procès injustes, des amputations et de l’usage de la torture, des arrestations et des détentions arbitraires.
M. Ban a appelé le gouvernement iranien à respecter les droits de tous ses citoyens et a particulièrement insisté sur « le rôle important et positif que jouent les avocats et les militants des droits de l’homme en protégeant les droits humains ». Il a encouragé l’Iran « à garantir pleinement la liberté d’expression et de réunion et à ouvrir un espace plus large pour leurs activités indépendantes ».
Les restrictions à la « reconnaissances des minorités religieuses » sont également soulignées par le rapport qui exprime de «sérieuses préoccupations », particulièrement en ce qui concerne la poursuite des persécutions de la communauté bahá’íe iranienne.
Les bahá’ís iraniens affrontent des limitations à leur accès à l’éducation supérieure, a précisé M. Ban, notant que cette forme de discrimination a atteint, cette année, son point culminant avec un effort du gouvernement pour mettre fin à l’initiative officieuse visant à éduquer les jeunes membres de la communauté bahá’íe, exclus de l’université.
«Selon de nombreux rapports, les forces de sécurité ont, le 21 mai 2011, fait des descentes dans les maisons de personnes associées aux activités de l’Institut bahá’í d’enseignement supérieur et elles ont arrêté 15 de ses membres dans différentes villes comme Gohardasht, Ispahan, Karaj, Sari, Shiraz, Téhéran et Zahedan », a-t-il précisé.
M. Ban a aussi parlé du cas des sept responsables bahá’ís nationaux, arrêtés en 2008 et condamnés à quelque 20 ans d’emprisonnement en 2010 – notant que cette peine d’une longueur excessive avait été confirmée au début de cette année.
« Le haut commissaire aux droits de l’homme a soulevé ce cas à de nombreuses reprises dans des lettres et lors de rencontres avec les autorités iraniennes, exprimant ses graves préoccupations quant au fait que ces procès n’ont pas satisfait aux conditions requises pour une procédure régulière et un procès équitable.
Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, s’est félicitée du rapport et de ses conclusions.
« Dans son ensemble, le rapport de M. Ban a, une nouvelle fois, mis en accusation le régime iranien actuel, fournissant les preuves de la tentative de grande ampleur du gouvernement pour réduire au silence les exigences croissantes de ses citoyens pour la justice, la démocratie et la transparence.
« Les bahá’ís souffrent depuis longtemps de l’intolérance constante et toujours croissante de la République islamique vis-à-vis de tout point de vue ou opinion qui ne correspond pas à la thèse officielle. Le rapport de M. Ban montre clairement le niveau d’oppression dont sont victimes tant d’autres – des femmes, des journalistes et des avocats.
« Le rapport souligne également le refus de l’Iran de coopérer avec les rapporteurs spéciaux à qui est refusée, depuis 2005, l’autorisation de se rendre en Iran afin de pouvoir enquêter sur la situation.
« Nous espérons que la communauté internationale prendra note de ces observations et poursuivra ses efforts afin de voir l’Iran mettre fin à la persécution injuste de ses propres citoyens », a ajouté Bani Dugal.