Le Secrétaire général des Nations unies publie un rapport critiquant les violations des droits de l’homme en Iran

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Nations unies, publié le 16 octobre 2009 – Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a fortement critiqué le bilan de l’Iran en matière de droits de l’homme en Iran, exprimant son inquiétude à propos de l’usage d’une force excessive après les élections présidentielles d’Iran, le harcèlement des défenseures des femmes, les exécutions continuelles de mineurs et la persécution permanente des minorités, y compris des bahá’ís.

Dans un rapport de 19 pages à propos des droits de l’homme en Iran, rendu public cette semaine et réalisé à la demande faite en décembre dernier par l’Assemblée générale des Nations unies, Monsieur Ban estime que « des reculs ont été enregistrés » dans le domaine des droits civiques et politiques depuis 2008.

L’année a vu la « multiplication des violations des droits des femmes, des étudiants, des enseignants, des travailleurs et d’autres groupes militants, en particulier au lendemain de l’élection » selon Monsieur Ban.

Selon le Secrétaire général, les membres de diverses minorités continuent à faire face au harcèlement, à la violence et, dans certains cas à la persécution. Il précise que « des éléments concordants amènent à s’interroger sur la protection des minorités, notamment la communauté bahaïe, la minorité arabe du Khouzistan, la communauté musulmane soufie de l’ordre nématollahi, la communauté kurde, la communauté sunnite, la communauté baloutche et la communauté turco-azérie ».

Le rapport mentionne spécifiquement les sept responsables bahá’ís arrêtés au printemps 2008 et qui ont, depuis, été détenus dans la prison d’Evin, en notant que la « Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a écrit à maintes reprises pour exprimer ses préoccupations et demander des éclaircissements sur la situation de sept adeptes de la foi bahaïe détenus depuis plus d’un an ».

Monsieur Ban relève également que pendant l’année, « [d]es informations ont continué d’être reçues concernant des membres de la communauté bahaïe soumis à des détentions arbitraires et à la confiscation de leurs biens, et auxquels on refusait un emploi et le bénéfice de prestations gouvernementales ainsi que l’accès à l’enseignement supérieur ».

Le rapport, daté du 23 septembre 2009, mais publié le 15 octobre, se focalise sur la réponse du gouvernement aux manifestations post-électorales. Il mentionne ainsi la déclaration de Monsieur Ban, le 22 juin, « déplorant les violences postélectorales, et en particulier l’usage de la force contre des civils, qui avait fait des morts et des blessés ».

Comme le relève le rapport, il appelait les autorités à respecter les droits civils et politiques fondamentaux, à commencer par la liberté d’expression, de réunion et d’information. Il a demandé qu’il soit mis fin immédiatement aux arrestations, aux menaces et à l’usage de la force. Le 23 juin, un porte-parole du Ministère iranien des affaires étrangères a déclaré que l’Iran rejetait la déclaration du Secrétaire général.

Comme un rapport similaire rendu public l’an passé, Monsieur Ban a aussi pris note des informations relatives aux exécutions incessantes de mineurs en Iran, à l’usage de la torture, et à l’oppression des droits des défenseures des droits des femmes.

« J’encourage le Gouvernement de la République islamique d’Iran à répondre aux préoccupations exprimées dans le rapport et à poursuivre la révision des lois nationales, en particulier le nouveau code pénal et les lois relatives à la justice pour mineurs, afin de les mettre en conformité avec les normes internationales relatives aux droits de l’homme et de prévenir les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, des minorités ethniques et religieuses et d’autres groupes minoritaires » indique-t-il dans la conclusion de son rapport.

Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies a salué le rapport comme étant particulièrement opportun.

« Même si Monsieur Ban a relevé certains développements en Iran comme la poursuite de la redistribution des ressources et la réduction de la pauvreté, dans son ensemble le rapport est décevant » a déclaré Madame Dugal. « Le rapport contient également un certain nombre de suggestions pour une réponse constructive de l’Iran, comme l’ouverture du pays aux visites des rapporteurs spéciaux des Nations unies et nous espérons sincèrement que l’Iran répondra à cet appel ».

« Monsieur Ban dépeint un sombre tableau de la situation en Iran, démontrant très clairement que la situation des droits de l’Homme a empiré depuis son rapport l’année passée. Notre espoir est donc que l’Assemblée générale des Nations unies adopte cette année encore une résolution appelant l’Iran à répondre à ses obligations internationales relatives aux droits de l’Homme ».

Le rapport intégral en français et en anglais se trouve ci-après :


Documents joints

The situation of human rights in the Islamic Republic of Iran. Report of the Secretary-General.

La situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran. Rapport du Secrétaire général.

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