Genève, publié le 16 octobre 2009 – Le procès des sept responsables bahá’ís est prévu ce dimanche. Toutefois, les avocats de la défense n’ont pas reçu à ce jour la notification pourtant requise par la loi iranienne.
« Il n’est pas clair si le procès se tiendra dimanche ou s’il sera encore une fois être reporté », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies à Genève.
Selon elle : « Si le procès n’a pas lieu, les sept bahá’ís devraient être libérés immédiatement sous caution, comme l’exige le droit iranien. Ils sont totalement innocents des accusations à leur encontre et n’auraient jamais dû être emprisonnés ».
« En effet, ajoute Leïla Sabéran, secrétaire générale des bahá’ís de France, rappelons qu’ils sont emprisonnés maintenant depuis plus de 17 mois, dont 4 passés au secret le plus total, et qu’ils n’ont eu accès à leurs avocats que plus d’un an après leur arrestation, démontrant de ce seul fait le peu de cas que font les autorités iraniennes de leurs propres règles procédurales ».
D’ailleurs à cet égard, la loi iranienne impose la réception par les avocats d’une convocation au minimum deux jours ouvrés avant tout procès. Comme le relève Madame Ala’i, le vendredi n’est pas un jour ouvré en Iran. Dès lors, le fait que les avocats n’aient pas reçu la notification pourrait être une indication de ce que le procès sera encore reporté.
Le procès des sept prisonniers avait à l’origine été planifié pour le 18 août dernier. Mais le 17 août, il a été reporté au 18 octobre après que le Tribunal ait accédé aux requêtes des avocats de la défense demandant plus de temps pour se préparer, n’ayant pu avoir suffisamment accès aux prisonniers.
Les sept prisonniers bahá’ís sont Madame Fariba Kamalabadi, Messieurs Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Madame Mahvash Sabet, Messieurs Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm.
Tous sauf une ont été arrêtés le 14 mai 2008 à leurs domiciles à Téhéran. Madame Sabet a été arrêtée le 5 mars 2008 à Mashhad. Ils sont depuis détenus sans charges formellement retenues à leur encontre et sans accès à leurs avocats dans la prison d’Evin à Téhéran.
Selon les informations de médias officiels iraniens, les bahá’ís seraient accusés « d’espionnage au profit Israël, d’offense au caractère sacré de la religion et de propagande contre la République islamique ». Ils feraient également l’objet de l’accusation de « propager la corruption sur terre » – en persan « Mofsede fel-Arz » – qui est passible de la peine de mort selon le code pénal de la République islamique d’Iran.
« Outre le caractère totalement fantaisiste de ces accusations, relevons qu’il a fallu plus de neuf mois aux autorités iraniennes pour ‘découvrir’ ces charges qui ont été annoncées à l’origine par voie de presse! », signale Madame Sabéran.
« Toutes ces accusations sont absurdes et infondées », précise Madame Ala’i. « Prenez par exemple l’accusation d’espionnage pour Israël. Elle résulte du seul fait que le centre religieux et spirituel de la foi bahá’íe se trouve, à la suite d’un fait historique, à Haïfa en Israël.
« Tout comme l’on peut s’attendre à ce qu’un Évêque catholique communique avec le Vatican, il est vrai que les sept communiquaient – ce que le gouvernement iranien savait parfaitement – avec leur centre spirituel qui se trouve être en Israël. Il n’y a rien de mal à cela ».
Pour plus d’informations : http://www.bahai.fr/iran