Bruxelles, Belgique, publié le 13 juin 2010 – À l’occasion de la journée mondiale d’action pour la défense des droits de l’homme en Iran, l’Union européenne et le Premier ministre canadien ont rendu publiques des déclarations appelant l’Iran à respecter le droit international.
Dans une déclaration au nom de l’Union européenne, la haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité commune, la baronne Catherine Ashton, a indiqué : « Nous appelons l’Iran à respecter le droit à un procès équitable garanti par l’article 14 du PIDCP (Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les discriminations à l’encontre des minorités religieuses et ethniques ainsi qu’à l’encontre des femmes sont également une source de préoccupation. » (traduction non officielle)
« Nous sommes préoccupés par des rapports sérieux faisant état de mauvais traitements et de torture des personnes détenues et emprisonnées ainsi que par des allégations de confessions forcées. À cet égard, l’UE surveillera de très près le procès des responsables bahá’ís qui se poursuit. »
« Nous profitons de cette occasion pour assurer le peuple d’Iran qu’il n’a pas été oublié : l’UE continuera à appeler les autorités iraniennes à respecter les droits de ses citoyens conformément aux obligations internationales auxquelles elles se sont engagées au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et d’autres traités relatifs aux droits de l’homme. »
La déclaration de l’UE a été publiée le samedi 12 juin, le jour même où les sept responsables bahá’ís ont été à nouveau présenté au Tribunal à Téhéran pour la quatrième audience de leur procès qui a continue aujourd’hui.
Déclaration du Premier ministre canadien
Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a également appelé l’Iran à respecter les droits de la communauté bahá’ís et de « cesser de la persécuter, de la discriminer et de détenir ses membres ».
« Nous notons que le procès des sept responsables de la communauté bahá’íe devait continuer aujourd’hui », a déclaré M. Harper dans une déclaration marquant le premier anniversaire des élections présidentielles de 2009, « et nous appelons le régime iranien à garantir un procès équitable. »
« L’Iran n’a fait absolument aucun progrès durant l’année passée pour répondre aux aspirations légitimes de son peuple. Son régime a même été plus répressif. L’absence totale et continue de considération de l’Iran pour les droits de ses citoyens doit cesser. »
Appelant l’Iran à respecter ses engagements pour les droits de l’homme, le Premier ministre a appelé le gouvernement iranien « à respecter les différents groupes sociaux et politiques ainsi que leur liberté d’expression et à engager avec ces groupes un dialogue constructif qui servira à renforcer la richesse de la nation iranienne ».
Appel du Royaume-Uni
À Londres, le gouvernement du Royaume-Uni a également publié une déclaration indiquant que « Ce procès intervient alors que nous nous souvenons des violations des droits de l’homme à l’occasion des élections en Iran, il y a un an ».
« J’appelle le gouvernement iranien à assurer, sans délai, que les droits de ces individus soient totalement protégés, a déclaré le sous-secrétaire d’État du Foreign Office, Alistair Burt, le vendredi 11 juin, qu’ils se voient garanti une procédure équitable incluant une remise en liberté sous caution et un procès juste et public, conformément aux standards internationaux. »
Le ministre a également appelé le gouvernement iranien « à cesser le harcèlement et aussi à respecter les droits de nombreux membres de minorités qui continuent à faire face à des arrestations et de longues peines de prison, souvent basées sur des accusations d’action contre la sécurité nationale formulées de manière imprécise ».
Journée mondiale d’action
Dans plus de 80 villes à travers le monde, des individus sont descendus dans les rues hier pour appeler à la fin des violations des droits de l’homme en Iran. En Afrique du Sud, des bus portaient des photos de prisonniers de conscience iraniens dans le cadre d’une campagne organisée par l’organisation United4Iran.
« Il ne s’agit pas de politiques de parti ou d’appels à des actions punitives, a indiqué l’un des militants à Johannesburg, il s’agit d’un appel de principe à respecter les droits de l’homme de chaque personne. »
À Berlin, un groupe a reproduit une réplique de cellule devant l’historique porte de Brandebourg. Un panneau représentant les sept responsables bahá’ís indiquait : « Les idéaux ne peuvent être emprisonnés. Mais les personnes avec des idéaux peuvent l’être. En Iran, ces personnes ont besoin de votre aide. »
« Depuis plus de deux ans, les sept responsables bahá’ís sont arrêtés sans justification, indique un militant. Ils sont emprisonnés uniquement parce qu’ils sont bahá’ís. Aujourd’hui, ce sont les bahá’ís. Demain, ce pourrait être les sunnites, les juifs, les chrétiens ou d’autres minorités. »
« J’espère que nous envoyons un signal fort de solidarité au peuple iranien, indique un autre. Le peuple iranien doit savoir que nos pensées sont avec eux. »
Au Brésil, des militants portant des masques représentant les sept responsables bahá’ís se sont réunis devant le Congrès brésilien mercredi dernier pour appeler à leur libération.
À cette occasion, le membre du Congrès, M. Liuz Couto, un ancien président de la Commission des droits de l’homme et des minorités, a indiqué que la foi d’une personne relève des droits humains intrinsèques, nécessaires au développement d’un individu et à sa contribution à la société.
Faisant référence à la situation des bahá’ís en Iran lors d’une cession plénière de la Chambre brésilienne des députés, le député Paulo Delgado a déclaré que les politiques des droits de l’homme sont « incontournables et n’admettent aucune exception » dans le monde démocratique. M. Delgado a exprimé son espoir que la communauté internationale réalise que « l’angoisse et la souffrance d’une minorité religieuse » est quelque chose qui « peut arriver à chacun de nous ».