GENÈVE, publié le 29 mars 2012 – A une majorité écrasante, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté la poursuite d’une enquête sur les violations des droits de l’homme en Iran.
Le vote du 22 mars (22 voix pour, 5 contre et 20 abstentions) faisait suite à deux rapports importants des Nations unies critiquant sévèrement les autorités iraniennes.
Ce vote a prolongé d’un an le mandat d’Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial en charge de la situation des droits de l’homme en Iran. La semaine précédant le vote, M. Shaheed a remis son premier rapport au Conseil, condamnant l’incapacité du système judiciaire de l’Iran à protéger les droits des citoyens. Il a également émis des préoccupations en ce qui concerne l’augmentation des exécutions, le nombre accru de détentions de journalistes et d’avocats ainsi que la persécution constante des minorités ethniques et religieuses, dont notamment les bahá’ís.
Dans un autre rapport publié le 22 mars, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a fourni une longue liste de nouvelles ou de récentes violations, comprenant des allégations d’usage de la torture, d’exécutions sommaires et de la persécution des minorités religieuses.
M. Ban a également fait état de ses préoccupations à propos du refus iranien de coopérer avec les enquêteurs des Nations unies. Il a rapporté que, l’année dernière, l’Iran n’avait répondu qu’à une seule des 17 communications envoyées par les détenteurs de mandats de procédures spéciales, tel que M. Shaheed.
Diane Ala’i a noté la manière dont l’ambassadeur d’Iran a déclaré au Conseil que son pays avait été accusé à tort de violations des droits de l’homme et l’a assuré de sa volonté de coopérer avec la communauté internationale.
« Ce vote et ces rapports devraient résonner comme une sonnette d’alarme pour l’Iran, a-t-elle déclaré. Très peu de pays oseraient, à présent, prétendre qu’il n’y a pas de violations sérieuses des droits de l’homme en Iran. Ce que le monde veut ce sont de vraies réponses de la part de l’Iran, pas de bonnes paroles sur la coopération ou des attaques injustifiées contre le rapporteur spécial. »