NATIONS UNIES, le 26 octobre 2011– Selon un expert des Nations unies, la persécution des bahá’ís par l’Iran est parmi les « pires manifestations d’intolérance et de persécution religieuses » dans le monde aujourd’hui.
Les remarques de Heiner Bielefeldt, rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, ont été formulées lors d’une conférence de presse en réponse à une question sur le nouveau rapport http://bic.org/resources/documents/inciting-hatred-book décrivant la campagne médiatique du gouvernement iranien pour diaboliser les bahá’ís.
« Le gouvernement iranien mène une politique de persécution systématique […], a déclaré M. Bielefeldt, avec l’intention de détruire cette religion partout dans le monde […]. Il s’agit, très clairement, d’une politique explicite d’extrême hostilité. »
Interrogé sur la réponse de l’Iran à ses déclarations sur ce sujet, M. Bielefeldt a répondu : « La réponse typique est la suivante : le Bahá’ísme n’est pas une religion, c’est une secte diabolique. »
« Ils font la distinction […] entre les véritables religions – dans leur conception, les religions divinement révélées : le judaïsme, le christianisme et, évidemment, l’islam – et le reste. C’est donc là le problème. »
« Je veux dire qu’ils excluent vraiment, systématiquement, les bahá’ís de l’application du droit à la liberté de religion ou de conviction en déniant simplement à leur foi le statut de religion. Et c’est quelque chose qu’un État ne peut pas faire. »
« La liberté de religion ou de conviction est un droit humain fondamental. Le point de départ doit être la propre compréhension des êtres humains. Leurs convictions profondes […] C’est ce qui compte », a-t-il précisé lors de la conférence de presse.
Incitation à la haine
Un des aspects de la campagne du gouvernement iranien à l’encontre des bahá’ís est démontré dans le rapport « Incitation à la haine : la campagne médiatique iranienne pour diaboliser les bahá’ís » qui apporte les preuves d’une stratégie, soutenue par l’État, pour diffamer la communauté bahá’íe.
Le rapport, publié le 21 octobre, met en évidence des accusations fausses affirmant que les bahá’ís sont impliqués dans différentes pratiques subversives, y compris d’être des opposants à l’islam, moralement corrompus et des agents de puissances étrangères.
En réponse à ces observations, Faraz Sanei, chercheur iranien de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch, a expliqué sur CNN que des groupes des droits [de l’homme] ont apporté, depuis longtemps, les preuves des activités de l’Iran à l’encontre des bahá’ís, conçues pour « les priver de la possibilité de pratiquer librement les croyances et les enseignements de leur foi ».
Le rapport, a expliqué M. Sanei, permet « de comprendre les mécanismes d’un élément peu connu mais plus insidieux de cette campagne : la propagande anti bahá’íe diffusée par les médias officiels ou semi-officiels, et le niveau supplémentaire auquel les discours haineux exposent un groupe minoritaire déjà vulnérable à la discrimination et aux attaques des acteurs privés ».
Lors de la publication du rapport, Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies, a fait remarquer que les bahá’ís en Iran « sont particulièrement vulnérables à de telles campagnes parce qu’ils n’ont aucun droit de réponse ».
Section spéciale – Incitation à la haine : la campagne médiatique iranienne pour diaboliser les bahá’ís http://bic.org/areas-of-work/persecution/inciting-hatred-irans-media-campaign-to-demonize-bahais
Une section spéciale du site web du bureau de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies présente l’entièreté du rapport « Incitation à la haine : la campagne médiatique iranienne en vue de diaboliser les bahá’ís », en anglais et en persan, ainsi qu’une annexe de 197 pages qui résume chacun des 400 documents ou articles qui ont été réunis pendant la période de cette enquête, du 17 décembre 2009 au 16 mai 2011.