NATIONS UNIES, publié le 6 novembre 2012 – L’expert des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran a déclaré à l’Assemblée générale qu’il est « profondément troublé » par la situation dans le pays. Il décrit un « climat de peur » où les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les minorités font face à l’arrestation arbitraire et à l’emprisonnement avec peu d’espoir d’une procédure régulière juridique.
Ahmed Shaheed a réitéré son appel pour la libération immédiate de tous les « prisonniers de conscience » en Iran, en soulignant l’incarcération actuelle de plus de 40 journalistes et de quelque 30 défenseurs des droits de l’homme.
Dans son rapport, M. Shaheed s’est également inquiété du manque général de respect du droit à une procédure légale en Iran. Sur les quelque 99 anciens prisonniers qu’il a interrogés, « environ 60 pour cent ont rapporté l’utilisation de l’isolement cellulaire prolongé, 80 pour cent ont déclaré avoir été battus, et plus de 60 pour cent ont affirmé s’être vu refuser l’accès à un avocat ».
Au cours des discussions interactives tenues le 24 octobre, plusieurs délégations nationales ont spécifiquement évoqué la situation des bahá’ís, exprimant leur inquiétude au sujet de la persécution des minorités religieuses par l’Iran. M. Shaheed a répondu que les bahá’ís, en particulier, font face à la persécution parce qu’ils ne sont pas reconnus par le gouvernement iranien comme membres d’une religion, ce qui conduit à la discrimination, par exemple dans le domaine de l’éducation.
Lors d’un séminaire tenu deux jours plus tôt à l’Institut international de la paix à New York, M. Shaheed a décrit les bahá’ís comme « la minorité religieuse la plus persécutée en Iran », notant qu’ils sont confrontés à toute une série de discriminations – depuis l’impossibilité de pratiquer leur foi jusqu’à se voir refuser l’accès aux services de base.
Débat au parlement britannique
À Londres, également le mercredi 24 octobre, des membres du parlement du Royaume-Uni, de toutes les tendances politiques, ont tenu un débat à Westminster Hall, portant principalement sur la persécution systématique des bahá’ís et des autres minorités religieuses par le gouvernement iranien.
Alistair Burt, sous-secrétaire d’État parlementaire au Foreign Office, a déclaré que « le fait qu’un État puisse traiter ses minorités religieuses de cette façon est choquant, et particulièrement en tenant compte du fondement religieux du régime actuel et de sa prétention, maintes fois déclarée, de respecter les droits de l’homme. »
M. Burt a déclaré que le Royaume-Uni continuera à soutenir M. Shaheed « dans son rôle crucial d’enquêter sur les violations des droits de l’homme et de rechercher un véritable engagement de l’Iran à répondre aux préoccupations internationales ».
Naomi Long, députée de Belfast-Est, a précisé que la persécution des bahá’ís reflète la « persécution plus large des autres minorités religieuses et culturelles dans la société iranienne ».
« La situation est manifestement grave, a-t-elle affirmé, et le traitement de la communauté bahá’íe indique jusqu’où les autorités iraniennes sont prêtes à aller dans la persécution des minorités religieuses et culturelles. »
Dans ses remarques finales, M. Burt a appelé le gouvernement iranien à adopter des valeurs telles que le respect mutuel et la tolérance. « L’Iran a un passé honteux d’arrestations de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes et de blogueurs, et semble prêt à utiliser avec dureté des outils tels que la peine de mort dans le but d’intimider, a-t-il déclaré. La tranquille détermination des bahá’ís de coexister pacifiquement avec leurs concitoyens iraniens dans le cadre d’une société iranienne diversifiée et tolérante devrait être adoptée par le gouvernement de l’Iran. »