Nations Unies, publié le 19 décembre 2008 – L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté hier soir une résolution exprimant sa « profonde inquiétude à propos de violations graves des droits de l’homme » en Iran.
La résolution, votée par 69 voix contre 54, a critiqué l’Iran pour son usage de la torture, la haute fréquence des exécutions, la « répression violente » contre les femmes et la « discrimination croissante » envers les bahá’ís, les chrétiens, les juifs, les sufis, les musulmans sunnites et d’autres minorités.
« L’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution critiquant l’Iran pour la 21ème fois est à la fois désolant, mais également rassurant, en ce que la communauté internationale émet ainsi un signal fort à destination de l’Iran, indiquant qu’elle ne baisse pas la garde. Nous remercions le gouvernement français, tenant actuellement la présidence de l’Union européenne, pour son total soutien à cette résolution qui contribue à permettre à nos coreligionnaires en Iran de garder espoir » a déclaré Brenda Abrar, porte-parole des bahá’ís de France.
« L’Iran ferait bien de réfléchir à ce vote et de tirer la conclusion que des pays, allant de la Finlande à Fidji, sont malheureusement plus préoccupés des droits des citoyens iraniens ordinaires que le gouvernement iranien lui-même », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.
« L’Assemblée générale est l’instance la plus représentative dans le monde et, comme il s’agit de la 21ème résolution marquant l’inquiétude de la communauté internationale sur le sujet depuis 1985, il ne devrait faire aucun doute qu’il ne s’agit pas de « politisation » ainsi que voudrait le faire croire le gouvernement iranien, mais bien d’un vrai souci à propos de droits universellement reconnus ».
« On regrettera que, malgré des protestations telles que celle-ci et le récent rapport du secrétaire général des Nations Unies, la situation des droits de l’homme en Iran ne fait que s’aggraver de jour en jour.
Néanmoins, nous espérons qu’exprimer des inquiétudes, comme cela vient d’être fait, poussera les dirigeants iraniens à revoir leur position dur les droits de l’homme, respectant ainsi les droits si largement acceptés par d’autres nations » a encore ajouté Madame Dugal.
Elle a aussi fait remarquer que l’Iran sera l’objet d’un examen périodique universel au Conseil des droits de l’homme en 2010. L’Iran devrait prendre en compte le souci de la communauté internationale et faire les efforts nécessaires pour améliorer la situation déplorable de ses droits de l’homme.
La résolution de ce jour a été présentée par le Canada et soutenue par plus de 40 autres pays. Elle a expressément pris note du récent rapport, déposé en octobre, du secrétaire général Ban Ki-Moon, qui exprimait également des soucis pour les droits de l’homme en Iran et demandait à ce pays de réagir aux « importantes inquiétudes » dont le rapport se faisait l’écho.
Dans ce rapport, Monsieur Ban a déclaré : « il y a pas mal d’obstacles sérieux à la protection complète des droits de l’homme » en Iran. Il y exprimait des inquiétudes quant à la torture, les exécutions, le droit des femmes et la discrimination envers les minorités (Le rapport complet peut être lu à l’adresse ici).
La résolution demande au secrétaire général de préparer une mise à jour sur les progrès de l’Iran au cours de l’an prochain. Elle demande aussi à l’Iran de « cesser le harcèlement, l’intimidation et la persécution des opposants politiques et des défenseurs des droits de l’homme, en ce compris en relâchant les personnes emprisonnées arbitrairement ou sur base de leurs idées politiques », de « faire respecter la bonne procédure juridique et de mettre un terme à l’impunité lors des violations des droits de l’homme ».
La résolution met un accent particulier sur les attaques contre les bahá’ís, notant « des preuves plus nettes des efforts de l’État pour identifier et surveiller les bahá’ís, empêchant les membres de la foi bahá’íe d’entrer à l’université et de survivre économiquement, ainsi que l’arrestation et la détention de sept dirigeants bahá’ís sans chef d’accusation ou sans accès à un avocat ».
Madame Dugal a fait remarquer qu’il y a au moins 20 bahá’ís actuellement emprisonnés, en ce compris la direction bahá’íe composée de sept membres, arrêtés en mars et en mai dernier, incarcérés à la prison d’Evin sans chef d’accusation. Plus de 100 autres ont été arrêtés puis relâchés sous caution au cours des quatre dernières années, ceci faisant partie d’un effort croissant du gouvernement pour la persécution des bahá’ís.
Pour plus d’informations sur la situation en Iran : http://www.bahai.fr/iran