Ce texte n’engage que son auteur et ne représente pas une position officielle des bahá’ís de France
Penser que je ne voulais pas étudier !
A 14 ans je pensais que la culture était importante, mais je croyais pouvoir la cultiver par moi-même. Puis peut-être anticipais-je le temps, en estimant qu’étudier n’en valait pas la peine : en effet nous sommes la première génération à gagner moins que nos parents et à voir nos salaires souvent inversement proportionnels aux années d’études après le bac. Nous sommes la génération des années 1980.
Bref, mes parents m’ont forcé à entrer dans un lycée général, en me persuadant que je pouvais toujours me réorienter vers un lycée professionnel. Je suis tombé amoureux des lettres et du savoir, mais à 18 ans mon but restait celui de faire des études courtes, de gagner un salaire et d’être indépendant.
Me voici avec un bac + 10 !
Tout d’abord l’université m’a fait découvrir des disciplines dont j’ignorais l’existence et apprendre des concepts qui ont changé ma façon de voir les choses. L’université m’a fait aussi traverser le monde : elle m’a conduit dans les meilleures universités européennes et américaines ; puis elle m’a fait découvrir l’Europe de l’Est et l’Amérique du Sud.
Aujourd’hui j’éprouve une grande reconnaissance et gratitude pour ma famille et tous ceux qui m’ont appris et soutenu ; mon plus profond désir est celui de transmettre à bien d’autres étudiants ne serait-ce qu’une partie de tous les dons ce que j’ai reçus.
Pour les étudiants en Iran
Savoir que dans plusieurs coins du monde des individus sont exclus des études à cause de leur « race, couleur, sexe, langue, religion… ou toute autre situation » me rend triste et me semble inacceptable. Personne ne devrait être privée de l’accès aux études, afin de découvrir la vraie indépendance, par laquelle « tu pourras voir par tes propres yeux et non par ceux des autres, et tu pourras comprendre par ton propre savoir et non par celui du prochain ».
J.-M.