Inquiétude au Conseil des droits de l’homme des Nations unies au sujet de la persécution des bahá’ís iraniens

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Les rapports officiels et 9 pays dont la France demandent à l’Iran de mettre fin à la discrimination envers les minorités religieuses, y compris celle des bahá’ís

Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran. UN Photo/Jean-Marc Ferré
Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran. UN Photo/Jean-Marc Ferré
PARIS, publié le 27 mars 2014 – D’après Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, les droits de l’homme dans ce pays ne se sont globalement pas améliorés depuis l’élection l’an dernier du président Hassan Rohani et ce malgré ses promesses d’accorder aux citoyens plus de droits et de mettre fin aux pratiques discriminatoires.

Dans un exposé lors de la 25e session du Conseil des droits de l’homme, M. Shaheed déclare que bien que l’Iran ait pris quelques mesures positives pour le renforcement des droits de l’homme, le gouvernement continue de violer les standards légaux internationaux, d’opprimer les femmes et de persécuter les minorités ethniques et religieuses, dont les membres de la foi bahá’íe. « Des centaines d’individus demeureraient dans une certaine forme de confinement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, notamment quelque 39 journalistes et blogueurs, 92 défenseurs des droits de l’homme, 136 bahá’ís, 90 musulmans sunnites, 50 chrétiens et 19 musulmans derviches », précise M. Shaheed.

Bien que la charte des droits des citoyens proposée par l’Iran soit « un pas dans la bonne direction », M. Shaheed remarque qu’elle « ne contribue cependant pas à renforcer la protection pour la même jouissance des droits de l’homme des femmes et des membres des communautés religieuses et ethniques minoritaires du pays ». Cette charte omet également « de lutter contre l’usage de châtiments cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation, la pendaison, la lapidation et l’amputation ». Elle « n’interdit pas l’exécution des mineurs et elle échoue également à répondre aux préoccupations concernant l’utilisation de la peine capitale, en particulier pour des infractions qui ne correspondent pas aux normes de la plupart des crimes graves au regard du droit international ».

De même, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme ne remarque aucune amélioration pour les bahá’ís et les autres minorités religieuses, et constate peu d’améliorations dans l’ensemble concernant la situation des droits de l’homme en Iran. « Les minorités religieuses telles que les bahá’ís ou les chrétiens font face à des violations enracinées dans la loi et dans la pratique », précise M. Ki-moon.

L’Australie, l’Allemagne, la Belgique, le Botswana, la France, l’Irlande, le Royaume-Uni, la Suisse et les Etats-Unis ainsi que l’Union européenne expriment leur préoccupation au sujet de l’actuelle persécution des bahá’ís iraniens lors du dialogue intéractif avec M. Shaheed.

La France déclare « La situation des libertés civiles et politiques demeure par ailleurs très préoccupante et les progrès accomplis demeurent largement en-deçà des attentes de la communauté internationale, exprimées par l’Assemblée générale et les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme. Il en va de même des droits des personnes appartenant à des minorités religieuses notamment les Baha’is, dont la liberté de religion ou de conviction, n’est pas respectée, en dépit des obligations internationales de l’Iran, telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »

« Ainsi que vous l’avez indiqué vous-même, 136 bahá’ís sont en prison uniquement pour des raisons religieuses », explique Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies à Genève s’adressant à M. Shaheed, « pas un jeune bahá’í n’a été en mesure de finir ses études dans une université iranienne et la plupart d’entre eux s’en sont vu dès le départ refuser l’accès, les magasins continuent d’être mis sous scellés, le travail dans le secteur public est interdit, des cimetières sont profanés et l’incitation à la haine dans les médias soutenus par l’État est endémique. »


Documents joints

Rapport du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon

Rapport du Spécial rapporteur sur la situation des droits de l’homme en Iran Ahmed Shaheed

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