Origine de la foi bahá’íe en France
La première communauté bahá’íe d’Europe naît à Paris à la fin du XIXe siècle. L’Occident de l’époque, à l’avant-garde des recherches académiques et des découvertes scientifiques, est ravivé par une forte curiosité intellectuelle, culturelle et artistique.
Dès 1844, le Quai d’Orsay avait reçu de ses diplomates en Perse des rapports témoignant du drame dont étaient victimes les bábís. En 1865 la publication du livre « Religions et philosophies de l’Asie centrale » du comte Arthur de Gobineau révéla l’existence de cette nouvelle religion à l’opinion publique française, et en fit un sujet de conversation dans certains salons parisiens. En 1868, Napoléon III, alors au faîte de sa gloire, fit peu de cas du message de Bahá’u’lláh adressé aux rois et dirigeants de son temps. Dans une seconde épître, Bahá’u’lláh prédit à l’Empereur sa chute imminente. Quelques mois plus tard, ce fut la défaite de Sedan.
Que par l’aide et l’aimable providence de Dieu,
la Lumière de Vérité brille dans Paris,
que la brise de la faveur divine souffle sur cette ville…
– ‘Abdu’l-Bahá
May Bolles, éduquée dans le raffinement de la haute société américaine, rejoint, pour y effectuer ses études, le Paris qui accueille l’exposition universelle de 1889. Attirée depuis son enfance par les questions spirituelles, elle s’émerveille d’emblée lorsqu’en 1898, elle découvre le message de Bahá’u’lláh. Elle décide de se rendre immédiatement à Saint-Jean-d’Acre en Terre sainte pour y rencontrer ‘Abdu’l-Bahá, le fils de Bahá’u’lláh, et dès son retour, fonde la communauté bahá’íe de Paris.
En 1911, ‘Abdu’l-Bahá visite l’Europe et réside trois mois dans un appartement à l’ombre de la Tour Eiffel. Il y donne de nombreuses causeries en rendant hommage à l’esprit français si ouvert aux idéaux élevés, tout en insistant sur le besoin de tenir compte de la réalité spirituelle de l’homme.