Le Comité du patrimoine mondial des Nations unies, siégeant dans la ville de Québec du 2 au 10 juillet, a décidé que deux lieux saints bahá’ís situés en Israël, présentent une « valeur universelle exceptionnelle » et doivent par conséquent désormais être considérés comme faisant partie du patrimoine culturel de l’humanité.
La décision le 8 juillet 2008 lors de sa 32ème session, par le Comité du patrimoine mondial, signifie que les deux sites les plus sacrés pour les bahá’ís, c’est à dire les Tombeaux des fondateurs de leur religion, s’ajoutent à la liste des sites reconnus sur le plan international, comme la Grande Muraille de Chine, les pyramides d’Égypte, le Taj Mahal en Inde ou encore Stonehenge en Angleterre.
Cette liste du patrimoine mondial comprend également des sites importants sur le plan religieux, comme par exemples : le Vatican, la vieille ville de Jérusalem et les restes des statues bouddhistes de Bâmiyân en Afghanistan.
Les lieux saints bahá’ís sont les premiers sites liés à une tradition religieuse, née à l’époque moderne, à être inscrits sur la liste gérée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Ces deux sites sont les Mausolées de Bahá’u’lláh et du Báb, les fondateurs de la foi bahá’íe. Le premier est situé au nord d’Israël, dans les environs de la ville de Saint-Jean-d’Acre qui fait déjà partie du patrimoine mondial de l’UNESCO et le second se trouve sur les pentes du Mont Carmel, à Haïfa.
Les bahá’ís croient que Bahá’u’lláh et le Báb étaient tous deux des messagers de Dieu ; leurs Tombeaux sont des lieux de pèlerinage pour une communauté de quelques cinq millions de croyants. Le tombeau de Bahá’u’lláh est l’endroit vers lequel les bahá’ís du monde entier se tournent pour prier, ce qui lui confère une importance comparable à celle du Mur occidental, pour les juifs, à Jérusalem et à la Kaaba, située à la Mecque, pour les musulmans.
Né en Iran en 1817, Bahá’u’lláh a été exilé à Saint-Jean-d’Acre, qui faisait à cette époque partie de l’Empire ottoman. Il y est décédé en 1892. Le Báb a été exécuté en Iran, en 1850, et Sa dépouille a été transférée des années plus tard à Haïfa en Israël et enterrée sur le Mont Carmel.
Les magnifiques jardins qui les entourent font de ces deux sites des endroits remarquables, les éléments architecturaux de plusieurs cultures s’y mêlant harmonieusement. En plus des pèlerins bahá’ís, ces lieux attirent chaque année des centaines de milliers de visiteurs et de touristes.
« Nous avons appris avec grand plaisir la décision de l’UNESCO, mettant ainsi en lumière l’importance des lieux saints d’une religion qui, en à peine 150 ans, est passée d’un statut de petit mouvement, se développant exclusivement au Moyen-Orient, à celui d’une communauté mondiale comptant des adeptes dans pratiquement tous les pays du monde », a déclaré Albert Lincoln, le secrétaire général de la Communauté internationale bahá’íe.
« La communauté bahá’íe est également particulièrement reconnaissante au gouvernement d’Israël d’avoir proposé l’inscription de ces sites à l’UNESCO. », a-t-il encore ajouté.
La liste du patrimoine mondial a été établie par l’UNESCO en 1972 afin d’identifier, de protéger et de conserver des sites culturels et naturels d’une « valeur universelle exceptionnelle ». A ce jour, la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, protège 851 biens, dont 660 sites culturels, 166 sites naturels et 25 sites mixtes dans 141 Etats parties, dont par exemple des paysages naturels comme le parc national de Serengeti en Afrique de l’Est et la Grande Barrière de corail en Australie.
Le Comité du patrimoine mondial est composé de 21 pays ayant adhéré à la Convention sur le patrimoine mondial. Il se réunit annuellement dans le pays où réside la personne qui en préside les travaux. Cette année, la présidente est Madame Christina Cameron du Canada ; la session a lieu jusqu’au 10 juillet dans la ville de Québec, un site du patrimoine mondial et coïncide avec la célébration du 400e anniversaire de cette ville historique.