Londres, publié le 17 juillet 2009 – Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a rencontré cette semaine des membres de la communauté bahá’íe du Royaume-Uni et a souligné la préoccupation de son gouvernement quant au sort des sept responsables bahá’ís détenus en Iran.
M. Lembit Opik, président du groupe parlementaire multipartite des amis des bahá’ís, a accompagné les trois représentants bahá’ís à cette réunion qui s’est tenue hier dans le bureau du Premier ministre au palais de Westminster
Une des bahá’ís, Mme Bahar Tahzib – originaire d’Iran mais vivant actuellement en Angleterre – a partagé avec M. Brown son expérience personnelle de la persécution religieuse. Son père a été exécuté en Iran en juin 1980 parce qu’il était bahá’í, et son oncle, M. Jamaloddin Khanjani, est l’un des sept responsables bahá’ís arrêtés au printemps 2008 et incarcérés depuis à la prison d’Evin de Téhéran.
Les accusations retenues contre ces sept bahá’ís, rapportées par les médias contrôlés par le gouvernement, sont celles « d’espionnage au profit d’Israël, d’offense au caractère sacré de la religion et de propagande contre la République islamique » – accusations que la Communauté internationale bahá’íe dément catégoriquement. Aucune charge officielle n’a cependant été versée au dossier et les sept bahá’ís n’ont eu aucun accès à leurs avocats.
Les familles des prisonniers avaient été informées qu’il devait y avoir un procès la semaine dernière, mais maintenant on aurait dit aux familles qu’il était reporté. Aucune nouvelle date pour ce procès n’a été donnée.
Avant leur arrestation, les prisonniers étaient membres d’un groupe de croyants qui gérait les affaires de la communauté bahá’íe d’Iran, forte de 300 000 membres, la plus importante minorité religieuse non musulmane du pays. Au moins 30 bahá’ís sont actuellement détenus dans les prisons iraniennes en raison de leur religion.
« J’ai été très touchée par les témoignages sincères de sympathie et d’inquiétude du Premier ministre », a indiqué Mme Tahzib après sa rencontre, hier, avec M. Brown.
« Mon oncle a 75 ans et est détenu dans des conditions inappropriées depuis plus d’un an, a déclaré Mme Tahzib au Premier ministre. C’est bien sûr une cause de grande inquiétude pour les membres de la famille, et leur souhait est qu’il y ait un procès équitable ».
M. Opik a constaté que les événements récents en Iran avaient montré au monde les méthodes – y compris de manipulation de la procédure judiciaire – que le gouvernement iranien utilise pour imposer sa volonté.
« Les exemples comme le cas de Roxana Saberi, les manifestants raflés dans les rues, dans leurs maisons et dans les lits d’hôpitaux, ainsi que l’arrestation de journalistes étrangers et autochtones, parmi d’autres, sont l’illustration d’un plan d’arrestations arbitraires, de coercition, de fausses confessions, d’accusations sans fondement et de jugements sommaires », a t-il déclaré.
Les autres bahá’ís ayant rencontré le Premier ministre, M. Brown, étaient le docteur Kishan Manocha, secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Royaume-Uni et M. Barney Leith, directeur des relations diplomatiques pour la Communauté bahá’íe du Royaume-Uni.