GENÈVE, publié le 18 mai 2011 – L’injustice dont sont victimes de nombreux citoyens iraniens a été mise en évidence partout dans le monde alors que des sympathisants commémoraient les trois années de détention des responsables bahá’ís.
Dans un message daté du 14 mai et adressé par la Maison universelle de justice aux bahá’ís d’Iran, les responsables incarcérés sont qualifiés de véritables prisonniers de conscience. La lettre fait également allusion aux nombreux Iraniens et Iraniennes qui ont accepté de faire face aux épreuves dans le but de défendre leur liberté et les droits de l’homme.
Leur situation critique a été rappelée lors de rassemblements spéciaux dont une réception au Capitole Hill à Washington D.C., une cérémonie à la maison d’adoration de Sidney en Australie et des réunions de prières qui se sont déroulées dans de nombreux lieux de culte aux Pays-Bas.
Réception à Washington D.C.
Aux États-Unis, quelque 300 membres du personnel du Congrès, des représentants des associations de défense des droits de l’homme, des membres des médias et de la communauté locale bahá’íe ont assisté, ce 12 mai, à une réception organisée au Hart Senate Office building à Washington, retransmise en direct sur le Web à destination d’un large public mondial.
Cet événement avait été organisé par le sénateur américain Mark Kirk qui a évoqué la résolution qu’il a proposée récemment et qui condamnait la persécution des bahá’ís.
« Mon attention s’est portée essentiellement sur la situation des bahá’ís en Iran, a expliqué le sénateur Kirk. Plus précisément sur celle des sept responsables bahá’ís dont, je pense, nous devons mémoriser les noms. »
« Ils purgent une peine de 20 ans de prison sur la base d’accusations sans fondement et je suis présent aujourd’hui, comme je l’ai été depuis de nombreux mois maintenant, pour leur manifester mon soutien et, plus important encore, pour présenter leurs noms respectifs au peuple américain », a précisé le sénateur Kirk qui a proclamé à haute voix les noms de ces sept prisonniers devant l’assistance.
Il s’agit de Fariba Kamalabadi, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm. Ils étaient auparavant membres d’un groupe national ad hoc qui veillait aux besoins de la communauté bahá’íe du pays, forte de 300 000 membres.
La sous-secrétaire d’État adjointe américaine, Kathleen Fiztpatrick, a expliqué au public qu’au moment où une évolution démocratique, un changement, une réforme sont en cours au Moyen-Orient, « les autorités iraniennes continuent d’utiliser leurs tactiques brutales de répression de leurs concitoyens et, en même temps, applaudissent les protestataires d’autres régions… »
« Les bahá’ís ainsi que d’autres minorités religieuses … continuent à faire l’objet d’arrestations arbitraires, de persécutions et de condamnations injustes, a ajouté Mme Fitzpatrick. Ces situations caractérisent non seulement la vie des minorités religieuses en Iran, mais aussi celle de tous les Iraniens et reflètent l’oppression qui a fait sombrer la nation aux mains de ses dirigeants. »
Dans ses remarques, Kenneth E. Bowers, secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís des États-Unis, a fait remarquer que ceux qui « dépérissent dans les geôles iraniennes » ne sont pas seulement des bahá’ís mais aussi « des avocats qui n’ont rien fait d’autre que de représenter leurs clients, des journalistes qui ont tenté de diffuser une information correcte et d’autres, tels que des étudiants ou des bloggers, qui ont exprimé des opinions que le régime n’a pas considérées comme étant favorables à sa politique. »
Dans d’autres discours, le député américain Michael Grimm a fait l’éloge de la résilience de la communauté bahá’íe iranienne ; l’actrice Eva LaRue a partagé des anecdotes à propos des deux femmes du groupe ; et Iraj Kamalabadi, frère de Fariba Kamalabadi, a prononcé quelques mots de clôture.
Le musicien KC Porter, vainqueur des Grammy-award, a interprété une nouvelle chanson intitulée Yaran, composée suite à la révélation des conditions d’incarcération et à la preuve écrasante de l’innocence des responsables bahá’ís.
Manifestations en Australie et aux Pays-Bas
Plus de 500 personnes ont commémoré le troisième anniversaire de détention par un service spécial interreligieux ayant pour thème la justice qui s’est déroulé à la maison d’adoration de Sydney, en Australie. Parmi les hôtes remarqués de l’assistance, on notait la présence du président de l’Australian Partnership of Religious Organizations M. Abd Malak, un chrétien copte égyptien.
Le gouvernement australien, parmi beaucoup d’autres, a été actif et s’est exprimé sur son soutien aux sept responsables bahá’ís – et plus largement aux droits de l’homme en Iran – a précisé Natalie Mobini-Kesheh, la directrice du Bureau des affaires extérieures de la communauté bahá’íe australienne.
« Il est important que nous, aussi bien que le public, continuions à exprimer notre préoccupation afin que le gouvernement iranien sache que le monde l’observe », a-t-elle précisé lors d’une réception qui s’est tenue au Centre d’information de la maison d’adoration.
Dans l’assistance était également présent un neveu de Saeid Rezaei, Mehrzad Mumtahan, qui a évoqué l’espoir que peuvent ressentir les prisonniers, en sachant que des personnes qu’ils ne connaissent absolument pas pensent à eux.
Aux Pays-Bas, des veillées de 24 heures et d’autres réunions de prières ont eu lieu partout dans le pays pour commémorer cet anniversaire. À Amsterdam, des prières spéciales ont été lues dans la Roman Catholic Salvator church.
À l’église russe orthodoxe de la ville, les noms des sept prisonniers – comme ceux des victimes chrétiennes et juives des persécutions religieuses en Iran – ont été lus à haute voix.
Une église protestante à Veldhoven, les Sisters of Charity congregations à Hertme et Eindhoven, et le Hindu Shree Raam mandir à Wychen se sont joints à la commémoration. À Utrecht et à La Haye, des prières ont été récitées dans les synagogues.
« Je reste en contact par la prière avec ces courageuses personnes », a affirmé Awraham Soetendorp, le rabbin de la communauté juive réformée de La Haye. « Puissent toutes les prières réunies ouvrir les portes de la liberté. »
Le groupe de défense des droits de l’homme, United4Iran, a lancé une campagne d’affichage attirant l’attention sur le fait que, ce 14 mai, ces sept personnes ont souffert 7 734 jours en prison. La campagne appelle les sympathisants à créer leurs propres affiches indiquant le nombre de jours d’emprisonnement ou encore de faire une photo ou une vidéo montrant les préparatifs de cette affiche, que l’on peut voir ci-dessous.
D’autres manifestations marquant cet anniversaire sont en préparation partout dans le monde, dont un « Concert de solidarité » qui sera organisé à New Dehli, en Inde, le jeudi 19 mai.
Dossier spécial – « Le procès des sept responsables bahá’ís »
•Pour des informations en français, vous pouvez consulter sur ce site officiel des bahá’ís de France le dossier Iran.
•Publications, déclarations, réactions internationales et médias en langue anglaise sur le site officiel international de la Communauté internationale bahá’íe le Bahá’í World News Service