GENÈVE, publié le 27 décembre 2013 – Parmi les nombreux actes de persécution auxquels sont soumis les bahá’ís en Iran, l’un des plus cruels est la profanation délibérée de leurs cimetières. Plus récemment, des attaquants ont détruit des parties du cimetière bahá’í à Sanandaj en Iran. Ce dernier avait déjà été menacé, ces dernières années, par les autorités locales qui ont cherché à raser le site et à reprendre possession de son terrain. Cette attaque fait suite aux récentes tentatives des autorités locales pour récupérer le site qui avait été officiellement attribué aux bahá’ís, il y a environ 20 ans.
Des rapports en provenance d’Iran indiquent que la morgue, où a lieu la toilette funéraire des corps, ainsi que la salle de prière, un réservoir d’eau et les murs du cimetière ont été détruits dans le courant de la matinée du 12 décembre 2013.
« Nous n’avons pas encore tous les détails sur cette attaque, mais elle semble avoir été le résultat d’une tentative du gouvernement pour confisquer le terrain du cimetière et pour détruire ses bâtiments et ses tombes », a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès de l’Organisation des Nations unies à Genève.
«Les bahá’ís détiennent l’acte notarié pour le terrain et ont même obtenu le soutien de plusieurs de leurs voisins musulmans pour leurs efforts en vue d’embellir la propriété et ses environs. À un moment, ils y ont planté plus de 250 arbres.
« Cependant des éléments du gouvernement ont récemment cherché à récupérer la propriété, essayant même d’obtenir une ordonnance de la cour pour raser les bâtiments et les tombes. Les bahá’ís de Sanandaj se sont défendus devant les tribunaux, Mais à ce jour, leurs protestations n’ont apparemment pas réussi à protéger leurs droits », a-t-elle précisé.
Mme Ala’i a déclaré qu’il n’y avait guère de doute que l’incident ait été motivé par la haine religieuse.
« Depuis 2005, il y a eu au moins 42 attaques similaires sur les cimetières bahá’ís à travers le pays et la longue bataille à Sanandaj au sujet de cette propriété a été teintée de connotations anti bahá’íes.
« Le nouveau président d’Iran, Hassan Rouhani, a promis de faire respecter les droits civiques de tous les citoyens iraniens – et nous espérons qu’il va maintenant demander une enquête immédiate et officielle à ce sujet et prendre des mesures pour rétablir les droits de la communauté bahá’í de Sanandaj », a continué Mme Ala’i.
Sanandaj est une ville de taille moyenne d’environ 300 000 habitants à l’ouest de l’Iran. La communauté bahá’íe locale a fait face à un certain nombre d’attaques au cours des dernières années. En décembre 2011, des agents du gouvernement ont attaqué 12 maisons de bahá’ís à Sanandaj, confisquant des livres bahá’ís, des ordinateurs, des téléphones mobiles, et même les journaux intimes des enfants.
En 2007, le cimetière a été vandalisé et des graffitis haineux avec des messages tels que « Mort aux bahá’ís » et « Les bahá’ís sont impurs » ont été inscrits sur ses murs.
Pourtant, il est également vrai que les bahá’ís se sont aussi attiré un très large soutien de la part de beaucoup d’habitants de la ville en raison de leurs efforts pour embellir le cimetière.
À un moment donné, le bureau des Ressources naturelles a suggéré que les bahá’ís envisagent de planter des arbres sur le terrain public adjacent au cimetière, élargissant ainsi la zone verte. C’est pour cette raison que les résidents musulmans en majorité sunnites de Sanandaj venaient pour respecter le lieu comme un symbole de la présence pacifique de la communauté bahá’íe dans leur ville.
C’est seulement après ce processus d’embellissement que les autorités locales ont commencé à réaffirmer leur prétention au terrain.