Ces accusations surviennent au début de sa deuxième année d’emprisonnement. Pendant tout ce temps, M. bin Haydara a été détenu sans aucune charge et a subi diverses formes de torture ainsi que des violences psychologiques intenses.
L’épouse de M. bin Haydara, Elham, a déclaré à l’agence de presse Reuters que son mari avait été soumis à de graves tortures pendant sa détention afin de lui arracher une confession, confession que les autorités n’ont pas réussi à obtenir. En conséquence, M. bin Haydara souffre aujourd’hui de problèmes chroniques de santé.
« Les accusations portées contre M. bin Haydara sont sans fondement et absurdes et surviennent après plus d’un an de mauvais traitements, y compris l’isolement cellulaire au cours duquel les autorités ont à plusieurs reprises reconnu, en privé, leurs motivations religieuses pour cet emprisonnement », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies.
« L’accusation d’espionnage pour le compte d’Israël est une déformation grotesque de la réalité, a poursuivi Mme Dugal. Les circonstances historiques qui ont conduit à la création du centre administratif et spirituel de la foi bahá’íe a eu lieu bien avant l’existence de l’état d’Israël.
« L’obéissance et la loyauté envers le gouvernement de son pays est un principe central dans les enseignements bahá’ís et l’idée que les bahá’ís puissent faire de l’espionnage est totalement absurde.
« Les bahá’ís font partie du Yémen depuis des décennies et sont connus dans toute la région arabe, en fait dans le monde entier, pour leur caractère pacifique et leur attitude de service désintéressé pour la société.
« La Communauté internationale bahá’íe condamne cette action illégale contre M. bin Haydara et lance un appel pour sa libération immédiate. Les accusations sont entièrement fabriquées et ne reposent sur aucune preuve. »
M. bin Haydara est en fait né sur l’île de Socotra au Yémen et a vécu dans ce pays en tant que citoyen. Son père, un médecin, s’est installé au Yémen en provenance d’Iran dans les années 1940 et a obtenu la citoyenneté yéménite par le sultan de Mahra de Qishn et Socotra, en reconnaissance de son incomparable service aux pauvres de la société. Sa citoyenneté a été naturellement et légitimement transmise à son fils. Le sultan a donné au père de M. bin Haydara son nom yéménite comme un honneur et en reconnaissance de son respect pour son pays d’adoption.
« M. bin Haydara est un mari dévoué, le père de trois jeunes filles et un citoyen loyal du Yémen, a poursuivi Mme Dugal. Mais l’élément peut-être le plus ironique et révélateur de cet acte d’accusation, c’est que les autorités ont condamné M. bin Haydara pour avoir des principes moraux élevés, qui lui ont fait gagner la confiance de ses concitoyens. »