Haïfa, Israël, publié le 27 avril 2010 – Avec grand soin et beaucoup de patience, une douzaine d’ouvriers rénovent l’ensemble des maçonneries du célèbre tombeau bahá’í de Haïfa. Ils restaurent et nettoient chaque endroit présentant des dommages dus à un demi siècle d’exposition aux intempéries.
La restauration de la maçonnerie du lieu de repos du Báb – l’un des deux Messagers divins associés à la foi bahá’íe – est intégrée à un projet d’une durée de quatre ans bénéficiant de la technologie et des compétences en construction actuelles appliquées à une structure dont les premiers éléments furent terminés en 1909.
La phase initiale des travaux – la consolidation de la structure afin de la rendre plus résistante aux tremblements de terre – commencée en 2008 est maintenant pratiquement terminée.
« La nouvelle armature d’acier invisible, le renforcement de la maçonnerie et les travaux de bétonnage sont terminés, explique Saeid Samadi, architecte et directeur du projet. La restauration de la maçonnerie devrait être terminée d’ici la fin de l’été et divers autres travaux sont également en bonne voie ».
En plus de la maçonnerie et des armatures de structure, le travail de précision comprend le remplacement des tuiles du dôme, la réfection des dorures des éléments qui comportent des feuilles d’or, le renouvellement du pavement du tombeau, la restauration des balustrades ornementales originelles, la rénovation des portes et fenêtres en bois et en métal et l’installation d’un nouveau système de contrôle électrique environnemental et l’étanchéité.
La fin des travaux est prévue pour avril 2012 mais l’extérieur devrait être terminé plus tôt, précise Monsieur Samadi. Cette rénovation concerne le bâtiment initial d’un seul niveau construit il y a un siècle ainsi que les colonnes extérieures, la superstructure et le dôme doré achevés en 1953.
« Nous espérons que d’ici le début octobre 2011, lorsque la saison des pèlerinages bahá’ís débutera, les visiteurs pourront voir le tombeau dans toute sa splendeur et sa grandeur, poursuit M. Samadi. Actuellement, l’extérieur du monument est peu visible ».
En fait, la volonté permanente a été d’éviter tout désagrément au public en faisant en sorte que les pèlerins et autres visiteurs puissent continuer à pénétrer dans le tombeau pour y prier et à bénéficier de la beauté et de la paix qui règnent dans les jardins.
L’accès au tombeau lui-même est suspendu uniquement durant les mois d’été alors qu’aucun pèlerinage n’est prévu.
Le tombeau bahá’í sur le Mont Carmel est l’un des lieux les plus visités de Terre Sainte. Le monument, dominant la baie de Haïfa et la Méditerranée, est connu pour sa beauté et pour les jardins qui l’entourent et qui couvrent la montagne, de sa base au sommet.
En 2008, le tombeau de Bahá’u’lláh situé au nord de Haïfa, non loin de Saint-Jean-d’Acre et le tombeau du Báb sur le Mont Carmel ont été retenus dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO qui comprend des sites de “valeur universelle exceptionnelle” et devraient être considérés comme appartenant à “l’héritage culturel de l’humanité”.
Le travail de restauration n’impliquera aucune modification dans le dessin et l’apparence extérieure du Tombeau du Báb.
Plus de détails
Derrière les énormes échafaudages et le filet fabriqué spécialement pour l’occasion et qui dissimule, actuellement, la partie supérieure du tombeau du Báb, l’équipe de restauration de la maçonnerie poursuit vaillamment sa tâche.
Les travaux ont commencé il y a cinq ans lorsque des experts italiens ont été consultés au sujet du marbre, de ses qualités spécifiques et des possibilités techniques de restauration. Puis, des tests en laboratoire ont été effectués qui concernaient des recherches sur les causes de leur détérioration, des essais sur les méthodes de restauration et les matériaux. Des experts anglais, hollandais et américains ont été invités à Haïfa afin de proposer des techniques adéquates et de les mettre en œuvre en association avec les bahá’ís.
Ces techniques ont d’abord été utilisées sur d’autres projets de restauration – celui du bâtiment des Archives internationales qui se dresse non loin du tombeau du Báb, dans l’enceinte du Centre mondial bahá’í. Ce projet, maintenant terminé, a demandé 30.000 heures de travail consacrées uniquement à la restauration de la maçonnerie.
Actuellement, l’équipe s’affaire au remplacement des tuiles dorées du dôme couvrant le tombeau du Báb. L’enlèvement des tuiles d’origine a commencé et un accord a été conclu pour la fabrication de nouvelles.
Ce travail représente l’aboutissement d’un projet de cinq ans comprenant des études poussées et des tests en laboratoire concernant la fabrication la plus performante de céramiques de haute qualité dont l’apparence approchera celle des tuiles d’origine
« Tous les aspects du projet ont fait l’objet du même degré d’inspection rigoureuse », affirme M. Samadi.
« Nous avons recherché les compétences techniques les plus pointues, utilisé les méthodes les plus élaborées et testé chaque élément. Il nous a fallu deux ans pour – en France – trouver des dalles rouges précisément semblables à celles existantes, afin de remplacer, dans le tombeau, celles qui étaient endommagées. La restauration des balustrades nous a demandé 2.000 à 3.000 heures de travail, explique-t-il. Il s’agit d’un projet très important ».