NEW-YORK, ONU, le 2 novembre 2006 – Par une lettre du 19 août 2006, dont la Communauté Internationale Bahá’íe a pu récemment obtenir une copie, le Ministre de l’Intérieur iranien a ordonné aux administrations locales de renforcer leur surveillance des baha’is iraniens et plus particulièrement des activités de la communauté bahá’íe.
Dans cette lettre, il est demandé aux administrations locales de remplir un questionnaire détaillé portant sur les activités locales des bahá’ís et notamment sur leur statut financier, leurs relations sociales et leur association avec des organisations étrangères.
Cette lettre est le dernier en date d’une série de documents confirmant l’existence d’un secret effort national destiné à identifier et à surveiller les bahá’ís d’Iran.
Elle confirme par ailleurs « la gravité de la situation à laquelle font face les bahá’ís d’Iran » selon Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté Internationale Bahá’íe auprès des Nations-Unies.
Elle ajoute : Cette lettre « révèle pour la première fois la nature des informations que le Gouvernement cherche à collecter au sujet des bahá’ís ».
Par ailleurs, la lettre contient des éléments de désinformation en évoquant notamment les activités « socio-politiques » des bahá’ís, alors même que les bahá’ís sont complètement apolitiques et que les Ecrits sacrés bahá’ís soulignent l’importance de ne pas s’impliquer en politique.
Cette lettre fait suite à une lettre du 29 octobre 2005 rendue publique cette année par Asma Jahangir, Rapporteur spécial pour la liberté de religion et de croyance auprès des Nations-Unies. (voir l’article)
Une autre lettre du 2 mai 2006 demandait à diverses organisations représentatives des milieux économiques de donner une liste de leurs membres appartenant à la « secte bahá’íe ».
Dans les derniers mois, les autorités iraniennes ont continué à arrêter et détenir ponctuellement des baha’is à travers tout l’Iran dans ce qui semble être une campagne délibérée de harcèlement.
Pendant les 24 derniers mois, au moins 129 bahá’ís ont été arrêtés, libérés sur caution et attendent un jugement.
Voir la traduction de la lettre en anglais