New York, Nations Unies, Paris, publié le 21 Novembre 2007 – Une Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé hier une résolution soulignant sa grave préoccupation au sujet de « la persistance des violations systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la population de la République islamique d’Iran ».
« Nous nous réjouissons de cette bonne nouvelle pour toutes les victimes de violations de droits de l’Homme en Iran dont nos coreligionnaires iraniens. Nous souhaitons remercier le gouvernement français, co-sponsor de cette résolution, pour son soutien actif et espérons que l’Assemblée générale confirmera cette résolution en décembre. » déclare Brenda Abrar, porte-parole des bahá’ís de France.
Initiée par le Canada et soutenue par 41 autres pays, dont la France, la résolution prend acte de la répression et des persécutions par le gouvernement iranien dont sont victimes les femmes, les défenseurs des droits des femmes, les médias, les syndicats ainsi que divers groupes ethniques et religieux dont les iraniens bahá’ís.
La résolution a été adoptée par la troisième commission de l’Assemblée générale, par 72 voix pour, 50 contre et 55 abstentions le 20 novembre 2007. Ce vote assure, en principe, le passage de la résolution au moment du vote final par l’Assemblée générale plénière prévu pour décembre.
Le vote de la résolution fut précédé le même jour par un vote sur une motion de « non-action » qui a échoué par 78 voix pour, 79 contre et 24 abstentions. Ce vote était considéré comme un important test de la volonté de l’Assemblée générale d’examiner la situation des droits de l’Homme dans des pays spécifiques lorsque cela est nécessaire.
« Nous sommes satisfaits de ce que l’Assemblée générale ne ce soit pas détournée de sa responsabilité de protéger les droits humains et les libertés fondamentales garanties par la Charte des Nations Unies, » a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.
« Le fait que la Communauté internationale exprime ainsi sa préoccupation est une source de protection et d’encouragement cruciale non seulement pour les iraniens bahá’ís, mais aussi pour les autres groupes persécutés et des individus en Iran.«
« Il est particulièrement important que les efforts de l’Iran destinés à mettre de côté ce type de résolutions par des manœuvres procédurales aient encore échoués cette année. » ajoute-t’elle. « Le vote contre la motion de non-action avant le passage de la résolution elle-même est une prise de position qui souligne l’importance de résolutions spécifiques à des pays telles que celle-ci.«
« Une motion de non-action est une procédure qui, si elle est adoptée, permet d’empêcher les Etats membres des Nations Unies de débattre d’une résolution en particulier. Cette procédure est de plus en plus usitée pour permettre aux pays d’éviter de se prononcer par « oui » ou « non » sur des sujets politiquement sensibles tels que les droits de l’Homme, et ainsi d’éviter le contrôle de la Communauté internationale. » explique Bani Dugal.
La résolution décrit une détérioration de la situation des droits de l’Homme en Iran, le Comité constatant « avec une très vive inquiétude » des « cas […] confirmés » de « recours à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation et l’amputation »; des exécutions publiques, y compris par lapidation, ainsi que l’ « arrestation, [la] répression violente et [la] condamnation de femmes exerçant leur droit de réunion pacifique, [une] campagne d’intimidation contre les femmes qui
défendent les droits fondamentaux et [la] discrimination persistante à l’encontre des femmes et des filles. »
La résolution prend aussi note de la « recrudescence de la discrimination et autres violations des droits de l’homme à l’égard de personnes appartenant à des minorités religieuses, ethniques, linguistiques ou autres, reconnues ou non, notamment les Arabes, les Azéris, les Balouches, les Kurdes, les chrétiens, les juifs, les soufis et les musulmans sunnites ainsi que leurs défenseurs, et en particulier [les] attaques lancées contre les bahais et leur
religion ».
S’agissant des bahá’ís, la résolution souligne particulièrement les « attaques lancées contre les bahais et leur religion dans les médias contrôlés par l’Etat, [les] preuves de plus en plus nombreuses de l’action que mène l’Etat pour identifier et surveiller les bahais, [les] mesures prises pour empêcher les membres de la confession bahaie de faire des études universitaires et
de subvenir à leurs besoins économiques, et [la] multiplication des cas d’arrestation et de détention arbitraires. »
La résolution mentionne aussi les « restrictions persistantes, systématiques et sévères de la liberté de réunion et d’association pacifiques, et de la liberté d’opinion et d’expression, visant notamment les médias et les syndicats et [le] recours de plus en plus fréquent aux actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution visant les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme de tous les secteurs de la société iranienne, y compris arrestation et répression violente de dirigeants syndicalistes et de travailleurs syndiqués lors de réunions pacifiques, et d’étudiants. »
Pour plus d’informations sur la situation en Iran: http://www.bahai.fr/iran