PARIS, France, le 16 décembre 2006 – Suite à la décision de la Cour suprême egyptienne, les bahá’ís de France publient le communiqué de presse suivant.
Les bahá’ís d’Egypte sont sans papiers. Dans un pays où tous les citoyens doivent indiquer leur religion sur leur Etat-civil, la Cour administrative suprême égyptienne vient de leur dénier le droit de s’identifier comme bahá’ís. Elle les prive du même coup d’inscrire leurs enfants à l’école, de postuler pour un emploi, de détenir un compte en banque, d¹accéder aux soins, entre autres. Ils ont le choix entre se convertir contre leur gré à l’Islam, au Christianisme ou au Judaïsme, les trois religions reconnues, ou être privés d’Etat-civil. Il ne leur reste plus qu’à espérer que le débat public poussera le gouvernement égyptien à revenir sur sa politique discriminatoire.
L’affaire a démarré au printemps 2006. Husam Izzat Musa et Ranya Enayat Rushdy, un couple marié, se sont vu confisquer cartes d’identité et passeports quand ils ont demandé à y inscrire les noms de leurs filles, dont les actes de naissance mentionnaient la religion bahá’íe.
En avril, un tribunal administratif avait statué en leur faveur, obligeant l’Etat à leur délivrer des cartes d’identité indiquant leur religion. L’arrêt affirmait que même si le gouvernement ne reconnaissait pas à la Foi bahá’íe le caractère d’une religion, ses membres devaient néanmoins pouvoir inscrire leur appartenance religieuse dans les papiers officiels.
Ce jugement a provoqué un tollé parmi les éléments extrêmistes de la société égyptienne, qui se sont élevés contre toute mention officielle d’une religion autre que celles évoquées dans le Coran. Des organisations indépendantes des droits de l’homme se sont intéressé à l’affaire. Des centaines d’articles, témoignages, commentaires, émissions de télévision, et même des débats en direct dans les médias égyptiens et arabes ont relayé l’histoire du couple Musa-Rushdy et ses retombées, ouvrant un véritable débat dans la société civile sur les questions de liberté de conscience et de tolérance religieuse.
En mai, le gouvernement a fait appel de la décision du tribunal administratif et l’a portée devant la Cour administrative suprême. Le 2 décembre, les avocats des bahá’ís ont plaidé le rejet de l¹appel du gouvernement arguant que l’arrêt du tribunal administratif était conforme à la loi.
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