TORONTO, Canada, le 26 septembre 2006 – Le Lieutenant-Général et Sénateur canadien Roméo Dallaire a déclaré être alarmé par les violations des droits de l’Homme dont sont victimes les bahá’ís en Iran.
Cette déclaration fait suite à la publication par Amnesty International d’une lettre secrète du Chef des Armées iranien appellant à placer son contrôle les membres de la communauté baha’ie, la plus importante minorité religieuse non-musulmane du pays (voir l’article : Le Gouvernement iranien fiche les bahá’ís d’Iran).
Le Lieutenant-Général Dallaire commandait la mission des Nations-Unies en 1994 lors de laquelle 800 000 hommes, femmes et enfants ont été assassinés en 100 jours. Frappé par l’absence de volonté d’intervenir pour faire cesser ce génocide, le Lieutenant-Général Dallaire s’investi aujourd’hui dans la résolution de conflits et pour le respect des règles internationales.
« Asma Jahangir, le Rapporteur spécial auprès des Nations-Unies pour la liberté de religion et de croyance, a déclaré que l’armée iranienne, le Ministre de l’Information, la police et la Garde révolutionnaire établissent actuellement des listes de tous les membres de la communauté bahá’íe afin de les placer sous surveillance » a déclaré Monsieur Dallaire. « Un tel inventaire de citoyens basé sur leurs croyances religieuses ou leur origine est le premier pas abjecte vers des violences systématiques et des crimes contre l’humanité. »
Il ajoute que le Gouvernement favorise une campagne médiatique attanquant les bahá’ís. « Mon expérience au Rwanda et dans d’autres conflits me fait dire que le monde devrait être particulièrement attentif dès lors que les médias d’un pays commencent à répandre une propagande haineuse contre un groupe particulier » ajoute-t’il.
Cette lettre, les attaques médiatiques et l’émergence dans les cercles gouvernementaux de l’organisation anti-bahá’íe Hojjatieh sont autant d’éléments qui alimentent les craintes de la Communauté Internationale Bahá’íe
« Trop souvent depuis la Shoah les Gouvernements ont répété la phrase ‘Plus jamais’. Et pourtant, des attrocités continuent », déclare Dallaire. « En Iran, comme ailleurs, par exemple au Darfour, la Communauté internationale doit être prête à agir avant que des civils ne soient touchés. S’il est essentiel de punir les auteurs de tels actes, il s’agit là d’une réponse internationale insuffisante face au nettoyage ethnique et à d’autres crims contre l’humanité. »
Accéder à l’intégralité de la déclaration du Lieutenant-Général Dallaire en anglais