‘Abdu’l-Bahá à Paris

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‘Abdu’l-Bahá, fils et successeur de Bahá’u’lláh, avec un groupe de premiers croyants à Paris en 1911.

Lorsqu’en 1908, ‘Abdu’l-Bahá, le fils de Bahá’u’lláh, est libéré de son emprisonnement, il est désormais, à 64 ans, libre d’aller porter les enseignements de son père au monde moderne.

Après le Caire et Londres, il arrive dans la capitale française en octobre 1911, où il séjourne neuf semaines près de la Tour Eiffel et des jardins du Trocadéro. C’est là que, poussés par la curiosité, ou réellement séduits par ce nouveau message, le Tout-Paris se presse en un flot continu pour l’entendre : croyants, athées et agnostiques, instruits et ignorants, français et étrangers, journalistes et personnalités du monde politique et littéraire parmi lesquelles, Camille Flammarion, Henri Bergson, l’Ambassadeur du Japon à Paris.

« (Elle) me prêta quelques très belles publications d’Abdu’l-Bahá et de Bahá’u’lláh, que j’ai lues avec admiration… Vous en trouverez l’écho dans tel de mes livres comme Clérambault (p. 371) où je cite une admirable page du Voyant de Saint-Jean d’Acre… »
– Romain Rolland, Lettre à J. Stannard, 2 août 1925

‘Abdu’l-Bahá donne ainsi 51 causeries dans la capitale française et est invité aussi bien chez les protestants, les théosophes, les adeptes de la libre-pensée que chez les espérantistes, l’Armée du Salut ou les non conformistes. Il y proclame, entre autres, l’unicité de Dieu, l’identité fondamentale de toutes les religions et annonce que l’heure de l’unité a sonné pour les enfants des hommes de toutes ethnies, de toutes nationalités, de toutes religions et de toutes classes. Il rend hommage au caractère français si ouvert aux idées hautes et généreuses, mais insiste sur le besoin de tenir compte de la réalité spirituelle de l’homme. “Lorsque le peuple français se sera libéré du scepticisme et du matérialisme”, affirme-t-il, “il insufflera à l’Europe la vitalité et l’enthousiasme nécessaires au changement des mentalités et à l’abolition du racisme et des nationalismes”.

« C’est la vraie religion du bien social humain, sans dogmes ni prêtres, reliant entre eux tous les hommes sur notre petit globe terrestre. »
– Pr. Auguste Forel, savant et libre penseur suisse

« Le bahá’ísme est une religion indépendante au même titre que le christianisme, l’islam et les autres grandes religions. Ce n’est pas une secte d’une autre religion; c’est une religion distincte qui a le même statut que les autres religions officielles »
– Arnold Toynbee, Lettre au Dr. N. Kunter, Istanbul, 12 août 1959