Développer les capacités institutionnelles
Le grand Être dit : Le ciel de la sagesse divine est éclairé par deux flambeaux, celui de la consultation et celui de la compassion. Consultez-vous ensemble sur tous les sujets puisque la consultation est une lampe de direction qui montre le chemin et dispense la compréhension.– Bahá’u’lláh
Le terme « consultation » recouvre dans les principes bahá’ís une méthode utilisée pour rechercher collectivement la vérité. Ceux qui prennent part au processus consultatif, dans les différents espaces d’étude et de prise de décision, voient la réalité de divers points de vue. À mesure que ces points de vue sont examinés et compris, la situation se clarifie. Selon cette conception d’une investigation collective de la réalité, la vérité n’est pas un compromis conclu entre des groupes aux intérêts divergents. Le désir d’exercer un certain pouvoir sur les autres n’est pas non plus la motivation des participants au processus de consultation. Ce qu’ils recherchent est plutôt le pouvoir qui naît d’une pensée et d’une action unifiées.
Lorsque les efforts sont entrepris dans un mode d’apprentissage – caractérisé par l’action, la réflexion, la consultation et l’étude continuelles –, la vision et les stratégies sont constamment réexaminées. Au fur et à mesure que les tâches sont accomplies, les obstacles éliminés, les capacités multipliées et les leçons apprises, des modifications sont apportées aux objectifs et aux méthodes.
Des institutions et des agences sont constituées et se voient conférée l’autorité nécessaire pour protéger l’intégrité du processus d’apprentissage et s’assurer qu’il ne soit pas réduit à des opinions ou à un simple recueil d’expériences diverses – en bref, pour s’assurer que de vraies connaissances sont générées.
L’usage de la consultation permet d’harmoniser les volontés individuelles et collectives et dote la communauté bahá’íe d’une remarquable capacité à cultiver la participation.
Soyez unis dans vos délibérations,
Soyez unis dans vos pensées.
– Bahá’u’lláh
Les institutions administratives trouvent leur origine à l’époque de Bahá’u’lláh lui-même et se sont renforcées durant les ministères de ‘Abdu’l-Bahá et de Shoghi Effendi.
Le 26 avril 1958, conformément aux instructions de Shoghi Effendi, les bahá’ís de France procédaient à l’élection de leur première Assemblée spirituelle nationale.
Shoghi Effendi, dans une lettre écrite de sa part, compare le fonctionnement d’une Assemblée spirituelle nationale au battement d’un coeur sain au milieu de la communauté, transfusant de l’amour spirituel, de l’énergie et de l’encouragement à tous ses membres. Il écrit que les membres des assemblées spirituelles devraient ignorer totalement leurs intérêts personnels et concentrer leurs esprits sur ces mesures qui permettront de développer la prospérité et le bonheur et de promouvoir le bien commun.
Les élections bahá’íes sont réalisées à bulletin secret. Il n’y a ni candidature ni propagande. Chaque électeur est invité à voter pour neuf bahá’ís de plus de 21 ans résidant dans le périmètre géographique de l’institution à élire. Les femmes et les hommes qui reçoivent le plus de votes sont élus.
Les institutions administratives bahá’íes ont poursuivi leur progression régulière sous la direction de la Maison universelle de justice. Ainsi, en 1968, celle-ci a créé l’Institution des conseillers, pour perpétuer les fonctions conférées aux croyants que Bahá’u’lláh, ‘Abdu’l-Bahá et Shoghi Effendi avaient en leur temps nommés « Mains de la Cause ». Depuis, tous les cinq ans, la Maison universelle de justice nomme un total de 81 conseillers à travers le monde, qui organisent leur travail à travers cinq corps continentaux.
Les conseillers encouragent l’action, l’initiative individuelle et stimulent l’apprentissage au sein de la communauté bahá’íe dans son ensemble, en plus d’offrir des conseils aux assemblées spirituelles.
La communauté bahá’íe bénéficie aujourd’hui en France du statut d’association cultuelle régulière.