Le président iranien Raïssi fait fi des droits de l’homme et appelle au respect de la religion en dépit de 44 ans de persécution religieuse et d’atteintes aux droits de l’homme

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La Communauté internationale bahá'íe (BIC) souligne le mépris pour les droits humains dont a fait preuve le Président iranien Ebrahim Raïssi dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU), le 19 septembre.
La Communauté internationale bahá’íe (BIC) souligne le mépris pour les droits humains dont a fait preuve le Président iranien Ebrahim Raïssi dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU), le 19 septembre.

NEW YORK, le 21 septembre 2023 – La Communauté internationale bahá’íe (BIC) souligne le mépris pour les droits humains dont a fait preuve le Président iranien Ebrahim Raïssi dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU), le 19 septembre, alors que le monde se souvient du traitement réservé par le gouvernement iranien aux femmes et aux minorités, ainsi que de la répression exercée tout au long de l’année contre la communauté bahá’íe d’Iran.

Le discours de M. Raïssi a ignoré la persécution des bahá’ís, la plus grande minorité religieuse non musulmane d’Iran, persécution condamnée par les Nations unies et leurs États membres. Il n’a pas non plus abordé les préoccupations en matière de droits de l’homme concernant les autres minorités religieuses et ethniques, les femmes et les prisonniers de conscience.

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran, Javaid Rehman, a déclaré en février dernier que les bahá’ís restaient « les plus sévèrement persécutés, avec une augmentation marquée des arrestations, du harcèlement et de la persécution. »

Le Président de la République islamique a également appelé au respect, dans le monde entier, des religions et de leurs écrits saints. Mais son gouvernement dépense chaque année des millions de dollars et de vastes ressources de l’État pour produire des documents de propagande haineuse sur les enseignements bahá’ís et les textes religieux bahá’ís – ressources qui seraient mieux utilisées pour développer davantage la société iranienne.

Chaque année, en septembre, ont lieu les sessions de l’Assemblée générale des Nations unies. A cette occasion les dirigeants du monde entier se réunissent pour prononcer des discours au cours d’une semaine de hautes délibérations – cette semaine. L’Assemblée générale est l’un des six organes principaux des Nations unies. Elle en est le principal organe représentatif qui examine, délibère et décide notamment sur les questions relatives aux droits humains.

« Chaque année, nous voyons un Président iranien se présenter devant l’Assemblée générale des Nations unies pour dire, comme le Président Raïssi l’a fait cette semaine, que la République islamique croit à l’égalité de tous et qu’il est interdit de traiter les autres avec violence », a déclaré Bani Dugal, principale représentante du BIC auprès des Nations unies. « L’hypocrisie stupéfiante du gouvernement iranien doit être dénoncée. Si le gouvernement iranien croit que tous les gens sont égaux, pourquoi a-t-il systématiquement persécuté la communauté bahá’íe d’Iran au cours des 44 dernières années ? Pourquoi les bahá’ís n’ont-ils pas accès à l’enseignement supérieur, pourquoi sont-ils détenus, convoqués, jugés sans procédure régulière sur la base de fausses accusations et emprisonnés pendant des années ? Si les autorités iraniennes affirment que la violence doit être interdite, pourquoi les bahá’ís – ainsi que de nombreux prisonniers de conscience de toutes origines – subissent-ils dans les prisons iraniennes d’intolérables violences physiques et psychologiques ? »

Depuis 1983, l’Assemblée générale adopte chaque année une résolution contre l’Iran, avec le soutien et le parrainage de plusieurs régions, soulignant les violations des droits humains commises par ce pays à l’encontre de ses citoyens.

« La France, depuis les années 1980, a constamment soutenu les résolutions des Nations-unies condamnant les violations des droits de l’homme en Iran et l’oppression des bahá’ís. Personne – sauf les autorités iraniennes – ne remet plus en cause les milliers d’éléments de preuve de cette persécution systématique planifiée et mise en œuvre par l’Etat, qui ne vise qu’une chose : extirper de l’Iran les bahá’ís, la plus grande minorité non musulmane du pays, » observe Hamdam Nadafi, directrice du Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France.

Cette persécution se déploie sur la base de nombreuses directives politiques iraniennes, dont un mémorandum secret de 1991 signé par le Guide suprême Ali Khamenei, qui appelle à « bloquer » la communauté bahá’íe, à la surveiller et à la harceler d’une manière ou d’une autre, à refuser à ses membres l’accès à l’université et aux emplois dans la fonction publique.

Au cours des douze derniers mois, la situation de la communauté bahá’íe d’Iran et de l’ensemble de la population iranienne s’est aggravée. Ces dernières semaines, plus de 180 incidents de persécution contre la communauté bahá’íe ont été recensés, dont 60 arrestations et emprisonnements.

Deux femmes bahá’íes âgées, Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi, sont détenues depuis plus d’un an à la prison d’Evin, où elles purgent une seconde fois, pour essentiellement les mêmes motifs, une peine de dix ans d’emprisonnement. Elles avaient déjà purgé dix ans de prison avec cinq autres membres d’un groupe informel qui dirigeaient la communauté bahá’íe d’Iran jusqu’en 2008, date à laquelle le groupe a été dissous et les sept personnes ont été arrêtées et emprisonnées. Plusieurs écrivains et artistes français de renom ont appelé à leur libération.

En août, M. Jamaloddin Khanjani, un bahá’í de 90 ans en mauvaise santé qui avait déjà purgé 10 ans de prison pour ses convictions bahá’íes, a été arrêté dans le cadre d’une nouvelle vague de répression visant les bahá’ís. M. Khanjani et sa fille Maria, qui avait été arrêtée en même temps que lui, ont ensuite été libérés contre des cautions exorbitantes.

En mai, le BIC a signalé qu’au milieu des souffrances généralisées des Iraniens, un agent du ministère iranien des renseignements enterrait de force des bahá’ís décédés à l’insu de leurs familles et en violation des pratiques bahá’íes en matière d’enterrement. Ces incidents sont les derniers d’une longue série et les dépouilles de plusieurs bahá’ís ont été conservées dans des morgues pendant que les bahá’ís s’efforçaient de résoudre la situation avec les autorités.

Au cours de l’été 2022, une série d’arrestations, de démolitions de maisons, de campagnes de propagande et d’autres actes de persécution ont marqué l’aggravation de la répression continue contre la communauté bahá’íe d’Iran :

« Cruauté insensée » : Nouvelle vague d’arrestations et de raids à travers l’Iran alors que les bahá’ís sont absurdement accusés de « colonialisme »
Dernière minute : la démolition choquante de maisons et la confiscation de terres indiquent une intensification de la persécution des bahá’ís d’Iran
Mise à jour : 6 maisons de bahá’ís détruites et 20 hectares de terres confisqués par des agents du gouvernement iranien
En Iran, une dramatique accélération de la répression des bahá’ís est en cours
En Iran : les autorités fabriquent une fausse vidéo supposément filmée « en live » dans une école pour incriminer les bahá’ís
Trois semaines en Iran : 200 incidents visant des bahá’ís ont été recensés alors que la communauté internationale condamne cette « vaste opération de répression »
En Iran, arrestation de jeunes bahá’ís, sur fond de 245 cas de répression en un mois
En Iran, un humour sinistre

Cependant, des millions de gens dans le monde ont été touchés par la campagne mondiale #OurStoryIsOne, qui comprenait des implications remarquables de soutien de la part de milliers de figures connues des droits humains, de responsables gouvernementaux et de dirigeants politiques, de personnes éminentes, d’artistes et de citoyens ordinaires du monde entier, pour soutenir les droits de la communauté bahá’íe iranienne.

Mme Dugal a enfin déclaré : « M. Raïssi se présente devant la communauté internationale alors que des millions de citoyens de son pays sont confrontés à des violations des droits humains et chaque année, le gouvernement iranien est à nouveau réprimandé par les organismes internationaux pour avoir persécuté les bahá’ís et harcelé beaucoup d’autres personnes. Aujourd’hui, la communauté des nations doit chercher de nouveaux moyens de tenir le gouvernement iranien pour responsable de la violation des droits humains de tous ses citoyens. Tous les Iraniens innocents et qui souffrent depuis longtemps, y compris les bahá’ís, méritent que justice soit faite. »

 

CONTACT PRESSE :
Bureau des affaires extérieures des bahá’ís de France,
baebf@bahai.fr

Hamdam Nadafi, Directrice
01 45 00 69 58 / 06 59 73 27 17

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