L’Assemblée générale des Nations unies condamne l’Iran pour sa violation des droits humains tandis que le peuple iranien se sacrifie au nom de la justice et de l’égalité

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PARIS, le 19 décembre 2022 – Une résolution demandant au gouvernement iranien de mettre fin à la discrimination des minorités en Iran, y compris de la communauté bahá’íe, la plus grande minorité religieuse non musulmane d’Iran, a été approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies (ONU). La résolution a d’abord été adoptée en novembre par la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale, également connue sous le nom de Troisième commission.

  • Une résolution demandant au gouvernement iranien de mettre fin à la discrimination des minorités en Iran, y compris de la communauté bahá'íe, la plus grande minorité religieuse non musulmane d'Iran, a été approuvée par l'Assemblée générale des Nations unies (ONU)

La résolution, présentée par le Canada et 50 coparrains de toutes les régions, a été adoptée par 80 voix pour, 29 contre et 65 abstentions.

Dans les remarques qu’il a faites lors de la présentation de la résolution par la Troisième commission, le Canada s’est dit préoccupé par « les violations persistantes, en particulier la persécution systématique des minorités ethniques et religieuses, y compris la communauté bahá’íe ». La Nouvelle-Zélande a demandé que « les responsables de la répression systématique en cours […] des communautés ethniques et religieuses minoritaires, y compris la communauté bahá’íe » rendent des comptes. Et le Royaume-Uni a cité la « répression systématique des groupes minoritaires » tandis que l’Australie a critiqué le gouvernement iranien pour sa « discrimination injustifiable à l’encontre des minorités ethniques et religieuses ».

« Cette année, comme l’année précédente, de nombreuses personnalités françaises sont intervenues publiquement, souvent par voie de questions écrites au gouvernement, pour dénoncer les violations des droits humains en Iran et exiger que les droits des minorités et en particulier des bahá’ís, soient enfin sauvegardés. Le gouvernement français a soutenu cette dernière résolution des Nations unies, comme il a soutenu les résolutions précédentes concernant l’Iran », rappelle Hamdam Nadafi, porte-parole des bahá’ís de France. « Quant aux bahá’ís de France, nous ne pouvons que témoigner de notre entière empathie envers tous ceux qui souffrent d’injustice en Iran, d’autant plus que les bahá’ís d’Iran subissent au quotidien depuis 43 ans ces mêmes détentions arbitraires, ce harcèlement, ces arrestations et condamnations à la suite de simulacres de procès, ces fermetures de commerce et cette impossibilité de vivre simplement au service de son pays avec ses propres convictions. »

Des résolutions sur la situation des droits de l’homme en Iran ont été déposées et approuvées chaque année depuis le début des années 1980, ce qui en fait l’une des préoccupations les plus durables de l’ONU en matière de droits de l’homme, et l’un des 14 mandats actuels spécifiques à un pays. Mais le gouvernement iranien subit cette année une pression sans précédent en raison des actions de plus en plus violentes et répressives des autorités contre leurs propres citoyens. Le 24 novembre, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté la création d’une mission spéciale d’enquête sur la crise actuelle.

Le vote de l’Assemblée générale fait également suite aux récentes informations selon lesquelles Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi, deux bahá’íes iraniennes et prisonnières de conscience, considérées par beaucoup comme des symboles de résilience en Iran, ont été condamnées chacune à une deuxième peine de 10 ans de prison.

Plus de 320 bahá’ís ont été touchés par des actes individuels de persécution depuis l’arrestation de Mahvash et Fariba le 31 juillet. Des dizaines de personnes ont été arrêtées à différents endroits à Chiraz, dans la province du Mazandéran et ailleurs dans le pays. Des maisons appartenant à des bahá’ís dans le village de Roshankouh ont été démolies. Des plans du gouvernement visant à dénigrer les bahá’ís par des discours de propagande haineuse ont également été dévoilés. Au moins 90 bahá’ís sont actuellement en prison ou soumis à un contrôle dégradant par bracelet électronique.

« Nous sommes arrivés à un point de confluence entre la longue histoire de la persécution des bahá’ís en Iran et la bravoure que manifestent chaque jour les femmes et hommes iraniens, au nom de la justice, de l’égalité et de la liberté », ajoute Hamdam Nadafi. « Que ces valeurs prennent enfin le dessus et que cette année soit la dernière où les pays aient à exiger devant les Nations unies que l’Iran respecte les notions et les droits les plus fondamentaux qui lient les êtres humains et qui permettent à chacun de vivre en toute tranquillité avec les autres dans le respect des pensées et convictions différentes. »

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